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Actualités - ANALYSE

LA situation L’échéance présidentielle au gré des vents internationaux

Un peu plus de deux semaines avant cette date fatidique du 24 novembre, qui devrait marquer l’avènement d’une nouvelle ère pour le régime libanais et pour l’avenir du pays, un voile opaque continue de brouiller les pistes abruptes de l’échéance présidentielle. Seuls les espoirs suscités par la séance parlementaire du 12 novembre commencent à se dissiper, puisque les inconciliables ténors des deux camps se sont accordés pour envisager un report éventuel de la séance. Sauf entente miraculeuse de dernière minute, le président de la Chambre annoncera donc une nouvelle fois l’ajournement de l’élection, faute d’entente et donc de quorum, ouvrant la voie à une recrudescence de la polémique constitutionnelle. Mais les choses n’en sont pas encore là, eu égard au fait que les acteurs internationaux et régionaux continuent de se guetter les uns les autres, avant de trancher en faveur d’une neutralisation, ne serait-ce que provisoire, de l’arène libanaise, ou au contraire, de s’orienter vers une confrontation par alliés libanais interposés. Ainsi, l’Iran, étrangement boudé par l’Occident dans le dossier libanais, se garde toujours de se prononcer ouvertement en la matière, alors que le Hezbollah a procédé à une démonstration de force, à travers des manœuvres « sans armes », qui laisse craindre un effondrement de l’accalmie fragile au Sud. D’autant qu’il semble que la dernière rencontre entre les chefs de la diplomatie iranien et saoudien n’a guère été encourageante. Le régime syrien s’est, quant à lui, contenté d’encaisser le message ferme que lui a adressé la communauté internationale et les grands pays arabes, sans manifester la moindre réaction palpable et significative aux pressions tous azimuts qu’il a subies. De plus, l’on peut se demander si les puissances internationales, qui n’arrivent pas à démêler les écheveaux palestinien et irakien, disposent d’une marge d’action suffisante pour prendre des mesures de coercition ou de rétorsion à l’encontre du régime baassiste, s’il en venait à refuser de coopérer dans le dossier libanais. La rencontre Bush-Sarkozy De toute façon, la majorité et l’opposition sont dans l’attente des résultats du sommet entre les présidents américain et français, qui aura lieu aujourd’hui, pour connaître la direction du vent international qui fera tourner la girouette libanaise. Les concertations de Nicolas Sarkozy avec George Bush n’iront pas sans définir une lignée commune au sujet de l’échéance présidentielle, afin d’empêcher la fissure actuelle entre Paris et Washington de se transformer en fossé difficile à combler. Les deux présidents devraient opter soit pour une attitude conciliante consistant à catalyser l’élection d’un président, grâce au consensus le plus large possible, soit pour une politique de choc, encourageant l’élection d’un magistrat suprême à la moitié plus un. De source informée, on apprend que le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, qui aurait rencontré le député Saad Hariri à Paris, lundi, devrait atterrir à Beyrouth jeudi ou au plus tard vendredi, pour informer les acteurs libanais de la tournure insufflée par la politique internationale. Des sources diplomatiques ont également indiqué à notre correspondant Khalil Fleyhane que « la Ligue arabe s’estime plus proche de la position européenne que de celle des États-Unis ». Et si le président Sarkozy réussissait à convaincre son homologue américain de l’orientation régissant l’action de son ministre Bernard Kouchner, les deux parties tenteraient de faire fructifier le sommet entre le monarque saoudien Abdallah ben Abdel-Aziz et le pape Benoît XVI, en incitant le patriarche maronite à soumettre une liste de présidentiables au vote du Parlement, bien que Nasrallah Sfeir se montre toujours réticent pour le moment à se lancer dans une pareille entreprise. Et si le contexte international s’avère être favorable, le chef du CPL, qui doit poursuivre ses concertations avec le député Saad Hariri, dès le retour de ce dernier à Beyrouth, devrait rencontrer le président du PSP, Walid Joumblatt, dans les prochains jours. « Les choses sont mûres pour une rencontre entre les deux pôles. Mais un face-à-face entre Michel Aoun et le chef des FL, Samir Geagea, n’est pas envisageable pour le moment », ont souligné des sources proches de Rabieh. Mais un retournement négatif au niveau de la politique internationale ou de la situation sécuritaire interne ne saurait être exclu d’office. D’ailleurs, ni le 14 Mars ni l’opposition n’ont lésiné en menaces, pour préparer le terrain à la concrétisation d’un scénario belliqueux, dans l’hypothèse d’un avortement provoqué ou spontané, s’il en est, du processus d’entente. Les deux camps continuent toutefois à garder le suspense intact, en conservant jalousement leurs cartes respectives. Mais il n’est nul besoin d’invoquer les augures pour savoir qu’un effritement institutionnel auquel se grefferont les ressentiments communautaires d’une rue noyée dans les sédiments de la guerre civile n’auront pas que des retombées anodines sur le Liban et sa déboussolante population. Mahmoud HARB
Un peu plus de deux semaines avant cette date fatidique du 24 novembre, qui devrait marquer l’avènement d’une nouvelle ère pour le régime libanais et pour l’avenir du pays, un voile opaque continue de brouiller les pistes abruptes de l’échéance présidentielle. Seuls les espoirs suscités par la séance parlementaire du 12 novembre commencent à se dissiper, puisque les...