M. Kouchner et son homologue syrien Walid Moallem sont tombés d’accord sur un certain nombre de points soumis...
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Le Liban aux soins intensifs à Istanbul ; réunion multilatérale aujourd’hui à l’initiative de Rice Paris met en garde Damas sur les conséquences d’un « vide politique »
le 03 novembre 2007 à 00h00
La France a averti hier la Syrie, lors d’une première rencontre de haut niveau depuis 2004 à Istanbul, que la communauté internationale « ne pourra rester indifférente » en cas de « vide politique » au Liban, a déclaré le chef de la diplomatie Bernard Kouchner à Istanbul.
M. Kouchner et son homologue syrien Walid Moallem sont tombés d’accord sur un certain nombre de points soumis par ce dernier, dont le respect de la Constitution et la stabilité du Liban à l’approche de la présidentielle.
« Nous avons mis en garde très clairement la Syrie par l’intermédiaire de son ministre contre un vide politique au Liban qui se traduirait par une déstabilisation de toute la région et ne serait pas profitable à la Syrie », a déclaré à la presse M. Kouchner.
M. Kouchner, qui rencontrait M. Moallem en marge d’une conférence internationale sur l’Irak, avait annulé fin septembre un premier projet d’entretien avec lui à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU, se disant « choqué » par l’assassinat du député Antoine Ghanem.
Hier, le ministre français a réaffirmé que « des élections régulières selon la Constitution et à la date prévue sont essentielles ».
« Si le processus se déroule comme c’est institutionnellement convenu, le Liban y gagne, la Syrie y gagne, nous y gagnons tous. Sinon, la communauté internationale ne pourra pas rester indifférente », a-t-il dit.
En cas d’attitude positive de Damas, Paris lui propose une nette amélioration des relations. « Nous faisons le pari que la Syrie est capable de bien se comporter », a-t-il ajouté.
L’ancien président français Jacques Chirac avait décidé de suspendre les contacts de haut niveau avec la Syrie après l’assassinat de Rafic Hariri en février 2005.
« Si la Syrie respecte l’indépendance et la souveraineté du Liban, si elle n’interfère pas dans l’élection présidentielle, notre relation bilatérale s’en ressentira très fortement dans le sens positif », a assuré M. Kouchner.
« Je lui ai rappelé notre absolue condamnation des attentats de ces dernières années », a poursuivi le ministre français, soulignant qu’il l’avait fait « dans un langage franc et direct ».
Il a toutefois estimé s’être « très bien entendu sur le fond » avec son homologue. « Il a proposé des points d’entente », a-t-il fait valoir, tout en reconnaissant que « leur interprétation peut être dissemblable ».
Les deux pays sont ainsi d’accord sur une « élection à la date prévue » et sur le fait que « le vide serait la pire des solutions », ainsi que sur un président « soutenu par une très large majorité des Libanais ».
Les ministres se sont prononcés contre toute « ingérence extérieure », et surtout, « le liban ne doit pas être menacé par des actions violentes : il ne peut pas y avoir aucun attentat », a dit M. Kouchner.
Enfin, « la Syrie est prête après l’élection à établir des relations diplomatiques avec le Liban : ouvrir une ambassade et définir sa frontière avec le Liban », a dit M. Kouchner.
Réunion multilatérale
Par ailleurs, une réunion multilatérale sur la crise politique au Liban devrait se tenir aujourd’hui après-midi à Istanbul en marge de la conférence ministérielle sur l’Irak.
Cette réunion, organisée à l’initiative de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice, devrait réunir les représentants de plusieurs pays dont les noms n’ont pas encore été rendus publics, selon les mêmes sources.
Le Liban, souligne-t-on, ne participe pas à la conférence sur l’Irak, qui a débuté vendredi à Istanbul en présence des représentants des voisins de l’Irak, des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU et de ceux du G8.
La France a averti hier la Syrie, lors d’une première rencontre de haut niveau depuis 2004 à Istanbul, que la communauté internationale « ne pourra rester indifférente » en cas de « vide politique » au Liban, a déclaré le chef de la diplomatie Bernard Kouchner à Istanbul.
M. Kouchner et son homologue syrien Walid Moallem sont tombés d’accord sur un certain nombre de points soumis...
M. Kouchner et son homologue syrien Walid Moallem sont tombés d’accord sur un certain nombre de points soumis...
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