Une soixantaine de toiles sont affichées à partir de demain et jusqu’au 12 novembre à la galerie Matossian de l’Université Haïgazian. Pastels, aquarelles et huiles, ces œuvres inédites, lumineuses et gaies, abordant le thème de l’arc-en-ciel, retracent le parcours coloré et en évolution de l’artiste Zohrab. Depuis ses premières peintures réalisées à l’âge de cinq ans sur les murs de sa maison d’Alep jusqu’à nos jours, Zohrab a ponctué son travail de taches de lumière et d’éclats de couleurs. Son travail est un long cheminement où, en artisan assidu, il mélange, étale et filtre les teintes pour mieux faire rejaillir la clarté. Car c’est bien de clarté dont il s’agit. De celle qui reflète l’expression de l’âme. La sienne. Son univers onirique, d’apparence imaginaire, mais qu’il dit réel, est peuplé d’êtres humains. « L’homme est au centre de mon travail », avoue l’artiste. Uniques ou multiples, en couple ou en famille, ces êtres sont le moteur du monde. « Je veux simplement exprimer l’espoir et le désir de vivre, et non les noirceurs. » Si les premières œuvres semblent subir l’influence du cubisme, Zohrab se défend d’appartenir à une école quelconque. « Mon travail est libre et débridé, et je ne revendique aucune influence, » dit l’artiste. Sur ses toiles, les êtres se mêlent aux fleurs et aux oiseaux dans un camaïeu de rouges, de verts, de jaunes et de bleus, comme dans une noce festive, « j’essaye d’envoyer à travers mon travail un message de paix », ajoute l’artiste. Parfois les couleurs semblent se déteindre parce qu’elles tentent de toucher au point infini. Éternel renouveau. Éternel arc-en-ciel. Pour l’artiste, une œuvre n’est jamais achevée. Elle porte en elle constamment les fruits d’un autre travail. Colette KHALAF