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Quand, au Liban, la boussole divague… Camille Alfred CHAMOUN

Un homme de science se doit de suivre un recyclage. Un homme de loi ou de lettres se doit de cheminer sans cesse dans les jardins pendants de la culture. Cela s’appelle « entretenir la forme ». Cela redore le blason de la conscience et de la morale. Le moral, en fait ! La limite entre les deux est timide. Homme de science cultivé ou homme de lettres scientifique. L’expérience de la vie n’encourage-t-elle pas à visiter la science ou la culture pour gagner en assurance en soi ? Bon, théoriquement c’est cela. Pratiquement… Liban, politique et cela, on s’y perd. La boussole divague, les lignes de mire miroitent, la vision s’anéantit, la logique chancelle. Les principes fondamentaux de la taxonomie qui organise la vie, biologique celle-ci, ont fait leur valise pour voguer vers des horizons où ils seront mieux reçus, mieux compris. Pour être clair : nous sommes hommes, donc universels, libanais, donc nationaux, chrétiens ou musulmans, donc sectaires, ingénieurs, médecins, avocats ou autres, donc corporatistes, père, mère ou enfants, donc tribaux, uniques, donc égocentriques. Le cheminement du développement humain a conduit certaines sociétés à user de la science et de la culture à la fois pour d’abord comprendre la loi des choses (Adam et Ève, symboles de l’homme à monsieur tel ou madame telle, symboles de l’ego) puis de se mouvoir dans une communauté de valeurs. Celles-ci constituent aujourd’hui l’objectif espéré des sociétés développées. C’est remonter l’échelle en quelque sorte de l’unique vers la multitude, bercée par la richesse inouïe de l’humanisme. Et les autres, me direz-vous ? Les autres n’ont rien lu, rien compris. C’est à coups de non-sens et de contre-valeurs que l’échelle est martelée. C’est dans le subconscient de la nature humaine que l’on s’évertue à l’enfouir au lieu d’en faire l’avant-garde de notre œuvre. On la ressort dans son discours politique pour s’en laver les mains aussitôt après. L’intérêt de l’homme, d’une nation, d’une corporation, d’une tribu ou d’un individu, cela se lit, se comprend, s’applique. Partout où la conscience humaine est en éveil permanent. Rarement, sinon jamais, là où l’égocentrisme est roi. On organise alors la foire. La foire aux idées rocambolesques, la foire aux manœuvres viles et incongrues, la foire au non-sens… La foire, tout court ! Réunir celui-ci avec celui-là, suite à une injection contre pression, donc pénible, rassembler cette faction avec telle autre, parfois contre nature, on dira que c’est cela la politique. Non, ce n’est point cela la politique, celle de l’homme, d’une nation, mais plutôt un festival d’égocentrisme qui se tient dans un Liban meurtri par l’ignorance des valeurs, la résection des forces vives, l’insistance de vivre l’histoire plutôt que le futur. On squatte les sites de l’archéologie pendant que là-bas, très loin de chez nous, on produit et on se développe… Camille Alfred CHAMOUN Commissaire aux relations extérieures du PNL Article paru le mercredi 31 octobre 2007
Un homme de science se doit de suivre un recyclage. Un homme de loi ou de lettres se doit de cheminer sans cesse dans les jardins pendants de la culture. Cela s’appelle « entretenir la forme ». Cela redore le blason de la conscience et de la morale. Le moral, en fait !
La limite entre les deux est timide. Homme de science cultivé ou homme de lettres scientifique. L’expérience de la...