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Défense - Les États-Unis proposent une présence russe sur les sites européens Bouclier antimissile : Washington avance des concessions pour amadouer Moscou

Washington a offert à la Russie de « retarder » la mise en service de son futur bouclier antimissile en Europe, jusqu’à « preuve définitive » de la menace iranienne, et de lui donner accès aux sites polonais et tchèque, a annoncé hier le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. Robert Gates a attendu d’être à Prague pour présenter officiellement ces propositions destinées à amadouer la Russie, qui reste farouchement opposée à l’extension du bouclier antimissile américain prévue à l’horizon 2013 dans son ancienne zone d’influence et voit le projet comme une menace pour ses intérêts vitaux. La secrétaire d’État américaine « Condoleezza Rice et moi avons fait deux propositions supplémentaires aux Russes » lors d’une visite à Moscou il y a deux semaines, dont la première est « d’ajouter à la transparence en permettant une présence russe » sur les sites, a déclaré M. Gates lors d’une conférence de presse. En outre, « nous conditionnerions l’activation des sites en République tchèque et en Pologne à une preuve définitive de la menace, comme des tests iraniens de missiles. Nous bouclerions les négociations, nous construirions les sites, mais nous retarderions peut-être leur mise en service jusqu’à ce qu’il y ait une preuve concrète de menace », a détaillé M. Gates à l’issue de son entretien avec le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek. M. Gates précisait ainsi de récentes déclarations du secrétaire d’État adjoint aux Affaires européennes Daniel Fried, qui avait sous-entendu que les États-Unis infléchiraient leur projet si la menace iranienne « disparaissait ou s’atténuait ». Les États-Unis négocient depuis plusieurs mois pour déployer un puissant radar en République tchèque, et un site de lancement de missiles en Pologne voisine dans le but officiel de répondre à une éventuelle attaque de pays « voyous » comme l’Iran. Le secrétaire américain à la Défense s’est employé dans la foulée à rassurer sur la possible « présence russe » en République tchèque, ancien pays communiste où le souvenir de l’occupation des troupes soviétiques reste vif. « Rien ne sera fait sans le consentement de la République tchèque pour cette question », a-t-il souligné à deux reprises en s’adressant à M. Topolanek, présent à ses côtés. Le Premier ministre tchèque s’est lui-même refusé à commenter cette proposition. « Pas de commentaire », a-t-il déclaré, visage fermé, en réponse à une question. Quelques heures plus tôt, le vice-ministre tchèque des Affaires étrangères, Tomas Pojar, avait estimé que les négociations entre Prague et Washington sur le déploiement d’une station radar sur le sol tchèque risquaient de prendre « quelques mois de plus » que prévu, alors que les deux parties espéraient jusqu’à présent pouvoir conclure un accord d’ici à fin 2007. Il a par ailleurs estimé que la Russie « ne devrait pas avoir un veto sur nos questions de sécurité et sur celles de l’OTAN ». Le secrétaire américain à la Défense, qui continue de tabler sur un accord avec les Tchèques d’ici à la fin de l’année, a affiché son intention de discuter du projet de bouclier avec les membres de l’OTAN, lors de la réunion informelle des ministres de la Défense de l’Alliance mercredi et jeudi aux Pays-Bas. Le président George W. Bush a insisté hier à Washington sur la nécessité « réelle » et « urgente » de mener à bien ce projet malgré l’opposition russe, en assurant que « l’Iran pourrait développer avant 2015 un missile balistique intercontinental capable d’atteindre les États-Unis et toute l’Europe ». Moscou conteste de son côté l’imminence d’une telle menace. « Nous ne considérons pas la Russie comme l’un de ces pays, la guerre froide est terminée, la Russie n’est pas notre ennemie », a ajouté M. Bush face à la rhétorique russe qui a pu prendre des accents menaçants de guerre froide. Il a renouvelé son offre à la Russie de se joindre à la défense antimissile de l’Europe et s’est redit prêt à incorporer certaines installations de l’ex-Union soviétique dans un système de détection plus large.
Washington a offert à la Russie de « retarder » la mise en service de son futur bouclier antimissile en Europe, jusqu’à « preuve définitive » de la menace iranienne, et de lui donner accès aux sites polonais et tchèque, a annoncé hier le secrétaire américain à la Défense Robert Gates.
Robert Gates a attendu d’être à Prague pour présenter officiellement ces propositions...