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Actualités - CHRONOLOGIE

« Signe fort » destiné aux acteurs de la crise La réunion Gemayel-Aoun pourrait être le prélude à d’autres rencontres Fady NOUN

Apparemment épisodique et de seconde importance, la réunion hier soir du président Amine Gemayel et du général Michel Aoun pourrait au contraire se révéler être un pas inattendu vers une sortie de crise. Précédée de nombreux contacts préparatoires, la réunion s’est tenue au domicile de l’homme d’affaires Élias Abou Saad, à Mtayleb, un ami commun aux deux hommes. Elle a été entourée de la plus grande discrétion et a été suivie de la publication d’un communiqué que M. Gemayel en personne a lu, devant la caméra de la OTV, seul média convoqué. Toutefois, les principales figures politiques de la majorité en ont été informées soit directement, soit par des émissaires. Même M. Joumblatt, présent à Washington, en a été avisé. Le climat de la rencontre a été décrit comme « cordial » par les proches des deux hommes, qui ont estimé qu’il est nécessaire de saluer cette initiative qui visait essentiellement, dans l’esprit de M. Gemayel, à rassurer, à répondre au « sentiment de vulnérabilité et de désarroi » que des déclarations fracassantes et un climat d’escalade verbale peut nourrir dans le camp d’en face, comme dans l’opinion chrétienne. De même source, on a décrit la rencontre comme un « débat de fond » au cours duquel les questions de détail n’ont pas été abordées de front, mais simplement évoquées. Il s’agissait, semble-t-il, pour les deux hommes, de s’entendre sur les moyens de faire face aux dangers qui se profilent, plutôt que de mettre au point un mécanisme de sortie de crise. La rencontre a notamment permis que se dégage une volonté commune de ne pas aller jusqu’aux armes, pour régler la crise. Cet acte solennel de non-recours à la force se veut un « signe fort » destiné aux acteurs de la crise, en particulier à l’opposition. Un signe qui exprime la volonté des chrétiens du Liban de ne pas être des pions et de ne pas être dupes de ce qui pourrait se tramer contre eux, a affirmé une source de la majorité. Le temps presse, a affirmé en substance une source proche des discussions, et la tension monte. Il fallait donc construire rapidement et sans plus tarder une espèce de « filet de sauvetage » pour que, dans le pire des cas, la violence soit évitée et que, de part et d’autre, on soit certain qu’il n’y a pas de décision centrale de recours à la force dans le camp d’en face. Au demeurant, la démarche du président Gemayel va tout à fait dans le sens des souhaits exprimés par le patriarche Sfeir, qui cherche à hâter une rencontre politique élargie des principales figures politiques de la majorité et de l’opposition. Pour sa part, le général Michel Aoun a évoqué la possibilité que des rencontres bilatérales et multilatérales suivent la rencontre d’hier soir, ce qui est en soi le signe qu’une véritable volonté d’aller de l’avant existe. C’est ainsi qu’une réunion entre le général Aoun et M. Saad Hariri est prévue pour bientôt, et qu’elle sera précédée d’une rencontre, aujourd’hui même, entre le président de la Chambre, Nabih Berry, M. Ghassan Tuéni et le président Gemayel. Signalons, par ailleurs, et dans le même esprit de conciliation et de modération que l’on cherche à instaurer, que M. Samy Gemayel a rencontré hier le chef des Forces libanaises, à Meerab. De source proche de la rencontre, on a affirmé qu’elle a porté moins sur la présidentielle que sur le moyen de ne pas laisser le climat politique envenimer la vie quotidienne des Libanais et exacerber les passions.
Apparemment épisodique et de seconde importance, la réunion hier soir du président Amine Gemayel et du général Michel Aoun pourrait au contraire se révéler être un pas inattendu vers une sortie de crise.
Précédée de nombreux contacts préparatoires, la réunion s’est tenue au domicile de l’homme d’affaires Élias Abou Saad, à Mtayleb, un ami commun aux deux hommes. Elle a été...