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Pakistan - Vingt mille policiers déployés à Karachi pour contrer les menaces d’attentats d’el-Qaëda Bhutto confirme son retour d’exil, aujourd’hui, et promet la démocratie

L’ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto a confirmé hier à Dubaï qu’elle rentrerait aujourd’hui au Pakistan après huit ans d’exil volontaire et a promis d’y ramener la démocratie. De leur côté, les autorités pakistanaises ont déployé à Karachi, où est attendue Mme Bhutto, 20 000 policiers pour contrer des menaces d’attentats d’el-Qaëda. «J’ai donné ma parole au peuple du Pakistan. Rien ne m’est plus important que ma parole. Une fois que j’ai fixé une date, je dois l’honorer », a dit Benazir Bhutto, interrogée sur un éventuel report de son retour. « Oui, je rentre », a ajouté Mme Bhutto, 54 ans, qui doit quitter Dubaï ce matin pour son fief de Karachi. Confronté à une crise politique, le gouvernement du président Pervez Musharraf a tenté de persuader Mme Bhutto de repousser son retour. Celle-ci avait dit craindre un complot de la part d’anciens officiers de l’armée. Mais elle a écarté hier tout délai et refusé de céder aux menaces. « L’avenir du Pakistan est en jeu. J’y vais avec pour mission d’y voir une transition pacifique vers la démocratie, d’apporter de l’espoir au peuple opprimé, de lui assurer les chances pour l’emploi, le bien-être économique, la primauté du pouvoir civil, d’une société sans extrémisme », a-t-elle dit. Vingt mille policiers seront déployés à Karachi pour la protéger, en raison de menaces de mort émanant d’islamistes proches des talibans et d’el-Qaëda. « Il y a une menace d’attentat-suicide par deux ou trois groupes agissant à Karachi », a affirmé à l’AFP le secrétaire à l’Intérieur pour la province pakistanaise de Sindh, Ghulam Mohammad Mohtarram. Mme Bhutto, la première femme à être devenue Premier ministre dans l’histoire du monde musulman, sera protégée par des boucliers blindés contre d’éventuels tireurs isolés sur son passage à Karachi. « Je ne crois pas qu’un musulman authentique puisse m’attaquer parce que je suis une femme. L’islam interdit les attaques-suicide et les assassinats », a-t-elle commenté hier. Elle a estimé que les menaces avaient été lancées « pour essayer de m’intimider, d’intimider le peuple du Pakistan et les militants du PPP (Parti du peuple pakistanais). Ces menaces provenaient de militants afghans, arabes et de la Mosquée rouge, mais le peuple du Pakistan est avec moi ». Elle a dit se préparer aux prochaines élections prévues en janvier 2008, malgré de longues négociations avec le président Musharraf pour permettre son retour. « Nous n’avons pas à être d’accord sur tout. Laissons le peuple décider quelle politique il souhaite », a déclaré Mme Bhutto qui a dirigé le Pakistan à deux reprises, de 1988 à 1990 et de 1993 à 1996. Elle fait l’objet, ainsi que son mari, d’accusations portant sur d’énormes détournements de fonds publics lors de ces deux passages au pouvoir, bien que ces détournements n’aient jamais été prouvés. Ces accusations, ainsi que ses tractations avec le général Musharraf pour un partage du pouvoir, ont gravement affecté sa popularité dans son pays. Deux autres problèmes rendent incertain le retour de Mme Bhutto sur la scène politique pakistanaise. D’une part, le décret d’amnistie signé le 5 octobre par M. Musharraf abandonnant les poursuites pour corruption, condition que Mme Bhutto posait à un partage du pouvoir, est contesté devant la Cour suprême pakistanaise, qui pourrait l’invalider après son retour, rendant ainsi possible son arrestation. D’autre part, tout accord de partage du pouvoir est soumis à l’avenir politique incertain du général Musharraf. Le chef de l’État a très largement remporté la présidentielle le 6 octobre, mais sa réélection est suspendue à un jugement – attendu dans les prochains jours – de la Cour suprême sur son éligibilité et la validité du scrutin. Si sa victoire venait à être invalidée, l’entourage du général-président n’a pas caché qu’il imposerait la loi martiale.
L’ancien Premier ministre pakistanais Benazir Bhutto a confirmé hier à Dubaï qu’elle rentrerait aujourd’hui au Pakistan après huit ans d’exil volontaire et a promis d’y ramener la démocratie. De leur côté, les autorités pakistanaises ont déployé à Karachi, où est attendue Mme Bhutto, 20 000 policiers pour contrer des menaces d’attentats d’el-Qaëda.
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