Benazir Bhutto, unique femme à avoir dirigé la République islamique du Pakistan (1988-1990 et 1993-1996), a...
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Pakistan - L’avenir politique du pays est suspendu à un imbroglio juridique autour de la présidentielle Les partisans de Bhutto attendent le retour « historique » de leur icône
le 16 octobre 2007 à 00h00
Des milliers de partisans de l’ex-Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto attendent avec fébrilité le retour prévu jeudi de leur icône, après huit ans d’exil, dans la mégalopole de Karachi, au moment où l’avenir politique du pays est suspendu à un imbroglio juridique.
Benazir Bhutto, unique femme à avoir dirigé la République islamique du Pakistan (1988-1990 et 1993-1996), a confirmé qu’elle retournerait à Karachi le 18 octobre, après s’être imposée l’exil en 1999 à Dubaï et à Londres afin d’échapper à des poursuites pour corruption. Son Parti du peuple pakistanais (PPP) lui a promis hier un accueil « historique ».
Déjà, la capitale économique du Pakistan, un port de 12 millions d’habitants, est couverte de portraits de la fille de l’ex-Premier ministre Zulfiqar Ali Bhutto, renversé en 1977 et exécuté en 1979 sous le régime militaire de Zia-ul-Haq. Des minibus du PPP sillonnent Karachi, leur autoradio diffusant des chansons à la gloire de Mme Bhutto. De gigantesques panneaux à son effigie ont été montés sur les toits des immeubles. « Nous l’attendons parce qu’elle est la seule dirigeante authentique du Pakistan », assure l’étudiant Mohammad Shahid. De jeunes partisans ont même organisé une procession aux bougies trempées dans leur propre sang. « J’aime le PPP, Zulfiqar Ali Bhutto et Benazir, parce que mon père et mon grand-père les aimaient », raconte Arsalan Ali, âgé de 13 ans.
La maison familiale à Karachi, comme la tombe du père dans le village de Larkana, à 400 km de là, sur laquelle sa fille devrait se recueillir, ont été remises à neuf.
Mais le retour de Mme Bhutto, s’il a lieu, se fera sous haute tension. D’une part, le gouvernement lui a promis une protection renforcée après des menaces d’assassinat d’un dirigeant des islamistes qui combattent l’armée dans les zones tribales et multiplient les attentats dans tout le pays. Et Mme Bhutto a dit au quotidien britannique The Guardian « craindre une menace venue de l’appareil gouvernemental », en particulier de militaires à la retraite. D’autre part, elle sera confrontée à une situation juridico-politique ubuesque, risquant de ruiner les espoirs d’une alliance annoncée avec le président Pervez Musharraf, au pouvoir depuis huit ans après un coup d’État sans effusion de sang.
D’abord, M. Musharraf a remporté le 6 octobre l’élection présidentielle au suffrage indirect, mais il ne sera proclamé vainqueur que si la Cour suprême, saisie de plusieurs recours de l’opposition, juge sa candidature et le scrutin valides. La Cour examinera ces recours à partir de demain. En cas de décision défavorable au chef de l’État, son entourage a brandi la menace de la loi martiale. Ensuite, la Cour doit statuer sur un récent décret présidentiel, amnistiant Mme Bhutto pour des faits de corruption lorsqu’elle dirigeait le pays. C’était la première condition posée par l’ex-Premier ministre pour allier son parti à celui du président pour les législatives prévues mi-janvier 2008. Sans ce pacte électoral, les chances de M. Musharraf de continuer à diriger le pays sont extrêmement minces. Ce ticket Musharraf-Bhutto – l’un restant président, l’autre redevenant Premier ministre – est soutenu de manière à peine voilée par les États-Unis, dont le général président est l’allié-clé dans leur « guerre contre le terrorisme ».
Mme Bhutto peut donc revenir jeudi, puisqu’elle sera couverte par l’amnistie, mais si la Cour suprême invalide ce décret, elle pourrait être arrêtée. « C’est pour cela que nous lui demandons donc d’attendre la fin de la bataille juridictionnelle », a plaidé le ministre adjoint à l’Information, Tariq Azeem, répétant les demandes du gouvernement ce week-end pour que Mme Bhutto reporte son retour.
Des milliers de partisans de l’ex-Premier ministre du Pakistan Benazir Bhutto attendent avec fébrilité le retour prévu jeudi de leur icône, après huit ans d’exil, dans la mégalopole de Karachi, au moment où l’avenir politique du pays est suspendu à un imbroglio juridique.
Benazir Bhutto, unique femme à avoir dirigé la République islamique du Pakistan (1988-1990 et 1993-1996), a...
Benazir Bhutto, unique femme à avoir dirigé la République islamique du Pakistan (1988-1990 et 1993-1996), a...
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