Les deux soldats israéliens capturés par le Hezbollah en 2006 ont été conduits en Iran et pourraient être libérés au terme d’un échange impliquant l’Allemagne, a affirmé hier un quotidien saoudien. Le journal ash-Sharq al-Awsat cite ainsi un haut responsable iranien, non identifié, travaillant pour le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et qui affirme que les deux soldats auraient été transférés en Iran par les gardiens de la révolution iraniens. « L’opération de transfert des deux soldats israéliens hors du Liban puis en Iran a été orchestrée par une unité spéciale de la force al-Qods », l’unité d’élite des pasdaran, selon lui. Ces propos ont été démentis par le bureau du Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et dénoncés par un haut responsable du gouvernement israélien qui estime qu’ils n’ont « aucun sens ». Il a ajouté que les négociations pour la libération des deux soldats s’opéraient sous médiation de l’ONU et de l’Allemagne. En revanche, l’épouse d’un des deux prisonniers a confirmé que des tractations sont en cours sous le parrainage de l’ONU. Rappelons qu’Ehud Goldwasser et Eldad Regev avaient été capturés par le Hezbollah le 12 juillet 2006, et leur enlèvement avait déclenché une vaste offensive d’Israël contre le Liban. Selon la source iranienne, l’opération de transfert a été conduite par le chef de la force al-Qods Qassem Soulaimani, qui, selon elle, se trouvait au Liban avec d’autres hauts responsables des gardiens de la révolution durant la guerre de l’été 2006. La date à laquelle les deux soldats avaient été conduits en Iran et par quel pays ils avaient transité n’ont pas été précisés. Selon la source précitée, leur libération pourrait intervenir dans le cadre d’un échange de prisonniers impliquant l’Allemagne qui a décidé de libérer la semaine dernière Kazem Darabi, un Iranien condamné à la prison à vie pour l’assassinat de quatre opposants kurdes iraniens en 1992. « Le contenu de l’accord a été gardé très secret cette fois, car il est lié à la vie de deux soldats israéliens », déclare cette source, sachant que l’Allemagne a démenti le 12 octobre tout marchandage qui aurait conduit à la libération anticipée de Kazem Darabi. Signalons que Téhéran tente depuis des années d’obtenir la libération de cet Iranien que Berlin tient pour un agent des services secrets de la République islamique. Son nom est revenu à plusieurs reprises dans des négociations sur des échanges de prisonniers. Il a notamment été évoqué lors des contacts entre Téhéran et Berlin pour obtenir la libération du touriste allemand Donald Klein, emprisonné pendant 15 mois pour être entré illégalement dans les eaux territoriales iraniennes et libéré en mars dernier.