Le chef de l’État, Émile Lahoud, a reçu hier une délégation du bloc parlementaire du Hezbollah conduite par le président du bloc, le député Mohammad Raad. Selon ce dernier, l’entretien a porté sur le « timing » des mesures qui pourraient être prises par l’opposition en fonction des développements en relation avec l’élection présidentielle. M. Raad n’a cependant donné aucune précision sur les mesures envisagées. Outre le chef du bloc, la délégation comprenait le ministre démissionnaire Mohammad Fneich, et les députés Ali Ammar, Hussein Hajj Hassan et Amine Cherri. « Nous avons procédé à un tour d’horizon de la situation locale et régionale, et nous nous sommes concertés sur le timing des mesures qui pourraient être prises pour parer à toutes les éventualités », a déclaré M. Raad à sa sortie du palais de Baabda. Il s’est montré prudent sur les chances de succès des négociations en cours en vue d’un consensus sur la présidentielle. « Il existe des espoirs à ce sujet, mais à des degrés variables », a-t-il dit. M. Raad a indiqué en outre avoir transmis au président de la République les salutations du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et son « estime pour ses prises de position habituelles au niveau national ». Selon lui, le discours prononcé récemment par M. Lahoud à New York, dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations unies, et les contacts qu’il a eus à l’ONU ont « illustré la vision qu’a maintenue le chef de l’État tout au long de son mandat », notamment en ce qui a trait au « parrainage de la Résistance ». Pour M. Raad, le mandat de M. Lahoud a constitué « une garantie pour la paix civile et pour l’unité nationale ». « Nous commençons à ressentir que cette paix civile est menacée par une option politique dérivant vers la capitulation devant l’agression israélienne et vers la défense des Américains », a-t-il ajouté. « Il y a deux images contradictoires, l’une représentant l’option nationale, qui est celle du président de la République, et l’autre celle qu’on cherche à nous imposer », a-t-il dit. Interrogé sur le point de savoir si l’opposition a commencé effectivement à examiner les mesures concrètes qu’elle serait appelée à prendre, le député a répondu : « J’ai évoqué le timing des mesures éventuelles car celles-ci ont déjà été clairement identifiées. » Enfin, prié de donner son avis sur les commentaires de la majorité après le discours prononcé la semaine dernière par Hassan Nasrallah, M. Raad a estimé que « la plupart des réactions étaient des fanfaronnades ».