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L’Iran rouvre sa frontière avec le Kurdistan Violente charge du général Petraeus contre Téhéran sur le dossier irakien

Le commandant en chef des forces américaines en Irak, le général David Petraeus, a accusé hier Téhéran d’attiser la violence en Irak et affirmé que l’ambassadeur d’Iran à Bagdad est membre de la Force al-Qods, unité d’élite des gardiens de la révolution. Dans le même temps, l’Iran rouvrait sa frontière avec la région kurde irakienne. Selon Washington, la Force al-Qods arme et entraîne des combattants rebelles en Irak. Les Iraniens « fournissent des armes perfectionnées et des fonds, ils forment des miliciens et dans certains cas prennent l’initiative d’opérations qui sont fatales à des soldats américains », a dit le général Petraeus samedi lors d’une visite sur une base militaire US en Irak, à une trentaine de kilomètres seulement de la frontière iranienne. « Il n’y aucun doute sur les liens entre l’Iran et ces attaques qui coûtent la vie à nos soldats », a-t-il déclaré. Dénonçant les activités « nocives et meurtrières » de la Force al-Qods, il a affirmé que l’Iran fournissait aux rebelles irakiens des lance-roquettes, des lance-missiles antiaériens « semblables aux Stinger » et des roquettes de 240 mm, ainsi que les redoutables engins explosifs EFP (Explosively Formed Projectiles), capables de percer les blindages des chars. Le général a également évoqué un lien entre l’Iran et l’assassinat de deux gouverneurs de province dans le sud de l’Irak en août dernier. Les deux hommes ont été tués dans des attentats à la bombe. Il n’a pas dit sur quels éléments il s’appuyait pour affirmer que l’ambassadeur d’Iran à Bagdad, Hassan Kazemi-Qomi, appartient à la Force al-Qods. « Il bénéficie de l’immunité diplomatique et en conséquence, on ne peut évidemment pas le mettre sous surveillance. Il agit en tant que diplomate », a souligné Petraeus. Un porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères a minimisé les accusations de Petraeus lors d’une conférence de presse. « Ses remarques n’ont rien de neuf, ce qu’il dit correspond aux précédentes accusations lancées contre l’Iran », a-t-il dit. Petraeus a rappelé qu’il fallait maintenir la pression contre les activistes du réseau islamiste, particulièrement en le privant de ses ressources financières. « Les actions contre el-Qaëda sont encourageantes. Il y a eu des progrès substantiels contre el-Qaëda », a-t-il déclaré. Par ailleurs, l’armée américaine a affirmé avoir arrêté samedi trois miliciens liés à l’Iran, responsables présumés de l’enlèvement de cinq ressortissants britanniques le 29 mai à Bagdad, selon un communiqué. Les trois hommes « sont suspectés de kidnapping, de transport d’armes iraniennes vers l’Irak, notamment d’engins piégés à charge creuse, et d’avoir amené des rebelles irakiens en Iran pour y être entraînés », affirme le communiqué. Sur le terrain, l’Iran a rouvert hier ses postes-frontières avec la région semi-autonome kurde de l’Irak, deux semaines après leur fermeture en guise de protestation contre l’arrestation d’Iraniens par les forces américaines, ont annoncé des responsables irakiens. « Aujourd’hui, deux postes-frontières qui avaient été fermés par l’Iran ont été rouverts. Les autres seront rouverts demain », a déclaré un responsable des relations commerciales de l’entité kurde, Abdullah Haj Saeed, à Reuters. El-Qaëda revendique l’assassinat d’un cheikh sunnite « L’État islamique d’Irak », autoproclamé par la branche irakienne d’el-Qaëda, a par ailleurs revendiqué, dans un communiqué mis en ligne hier, le récent assassinat du cheikh sunnite Maawia Naji Jebara, un membre important d’une coalition de tribus engagée dans la lutte contre el-Qaëda. Cheikh Jebara a péri jeudi avec cinq de ses gardes du corps dans un attentat près de Samarra, à une centaine de km au nord de Bagdad. Les spéculations de Talabani Le président irakien Jalal Talabani a par ailleurs estimé hier sur une chaîne de télévision américaine que les États-Unis pourraient retirer plus de 100 000 soldats d’Irak d’ici à la fin 2008 mais qu’ils devraient y maintenir trois bases permanentes. Un tel retrait laisserait environ 30 000 soldats actifs en Irak. Interviewé par CNN à Washington, M. Talabani s’est aussi dit favorable à un plan de transformation de son pays en État fédéral, proposé par le Sénat américain. Cette résolution non contraignante du Sénat prévoit une organisation de l’Irak en trois entités (kurde, chiite et sunnite) avec un gouvernement fédéral à Bagdad chargé de la sécurité aux frontières et de la gestion des revenus pétroliers.
Le commandant en chef des forces américaines en Irak, le général David Petraeus, a accusé hier Téhéran d’attiser la violence en Irak et affirmé que l’ambassadeur d’Iran à Bagdad est membre de la Force al-Qods, unité d’élite des gardiens de la révolution. Dans le même temps, l’Iran rouvrait sa frontière avec la région kurde irakienne.
Selon Washington, la Force al-Qods...