Washington hausse le ton au moment où la junte militaire au pouvoir fait des concessions. Les États-Unis sont...
Actualités - CHRONOLOGIE
Birmanie - Les États-Unis menacent d’une résolution sur des sanctions à l’ONU Un probable face-à-face entre Than Shwe et Suu Kyi suscite des espoirs
le 06 octobre 2007 à 00h00
L’opposante birmane Aung San Suu Kyi serait prête à examiner « sous un jour positif » une offre de face-à-face avec le numéro un du régime, a déclaré hier son parti, alors que les États-Unis ont menacé de proposer une résolution sur des sanctions contre la Birmanie.
Washington hausse le ton au moment où la junte militaire au pouvoir fait des concessions. Les États-Unis sont prêts à proposer une résolution sur des sanctions contre la Birmanie, a annoncé le représentant américain à l’ONU. La rencontre de la chargée d’affaires américaine en Birmanie, Shari Villarosa, avec la junte hier s’est révélée « improductive », a déploré Washington. Les États-Unis ont exhorté le Conseil de sécurité à renvoyer « le plus vite possible » en Birmanie l’envoyé spécial de l’ONU pour ce pays, Ibrahim Gambari, et ont annoncé leur intention d’envoyer « un message très clair » aux généraux pour qu’ils entament un dialogue « constructif » avec tous les groupes d’opposition, qu’ils mettent fin à la répression, encouragent des réformes économiques et politiques, et prennent des mesures en faveur de plus de liberté et d’ouverture. Le représentant chinois à l’ONU, Wang Guanjia, a toutefois estimé que les pressions sur la junte « conduiraient seulement à la confrontation ». Une semaine après l’écrasement du mouvement de protestation populaire, la télévision d’État birmane a créé la surprise jeudi en annonçant que le chef de la junte, le généralissime Than Shwe, pourrait s’entretenir personnellement avec Mme Suu Kyi si elle abandonnait sa politique de « confrontation » et de soutien à la politique occidentale de « sanctions ». Un porte-parole de la Ligue nationale pour la démocratie (LND, opposition) a indiqué à l’AFP que Aung San Suu Kyi, maintenue en isolement depuis 2003, pourrait examiner l’offre de face-à-face avec Than Shwe « sous un jour positif », mais que la décision finale appartenait à « la Dame » de Rangoun. La junte a alors multiplié les signes. La télévision a ainsi montré hier une image de la rencontre entre Aung San Suu Kyi et Ibrahim Gambari. Elle a présenté l’opposante en utilisant le titre honorifique de « Daw Aung San Suu Kyi », alors qu’à l’habitude elle est présentée seulement par son nom. La junte a également admis que les forces de sécurité ont arrêté plus de 700 moines la semaine dernière au cours de raids dans 18 monastères et a précisé que 109 d’entre eux étaient toujours détenus. Bien que la présence des forces de sécurité continue à être moins visible à Rangoun, un couvre-feu est toujours en vigueur et des habitants signalent toujours des arrestations ciblées.
L’attention se focalise maintenant sur l’activité diplomatique qui s’intensifie à New York et dans des pays voisins de la Birmanie. L’Inde, critiquée pour sa discrétion jusqu’ici, a affirmé avoir demandé au régime birman de libérer Mme Suu Kyi pour « favoriser le processus de démocratisation ». Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a d’autre part annoncé son intention de se rendre « dans quelques jours » en Asie du Sud-Est afin d’insister auprès des pays de la région sur la nécessité d’une ouverture démocratique en Birmanie. De son côté, M. Gambari, qui a rendu compte de sa mission au secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré au Conseil de sécurité que la situation en Birmanie, où existe un « mécontentement profond et largement répandu », « peut avoir des conséquences internationales sérieuses ». À l’issue de la séance, il a indiqué qu’il existe un consensus au sein du Conseil de sécurité pour considérer que le statu quo en Birmanie est « inacceptable ». Il a aussi confié qu’il pourrait revenir en Birmanie plus tôt que prévu. M. Ban a, lui, salué la proposition de la junte de rencontrer sous certaines conditions Mme Suu Kyi. Un dialogue sérieux « est indispensable », a-t-il dit, qualifiant la répression des manifestations d’« odieuse ». Enfin, les liaisons Internet en Birmanie fonctionnent à nouveau depuis hier soir, ont indiqué des utilisateurs, une semaine après que la junte eut coupé les lignes pour empêcher la diffusion, hors du pays, d’informations, de photos et de vidéos du mouvement de protestation et de la répression.
L’opposante birmane Aung San Suu Kyi serait prête à examiner « sous un jour positif » une offre de face-à-face avec le numéro un du régime, a déclaré hier son parti, alors que les États-Unis ont menacé de proposer une résolution sur des sanctions contre la Birmanie.
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