«Ce gouvernement ne torture pas les gens. Nous observons la loi américaine et nos obligations internationales », a déclaré M. Bush hier, alors que le...
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TERRORISME - L’Administration Bush insiste sur l’efficacité des « techniques alternatives » Les États-Unis ne torturent pas... mais témoignages et documents concordent
le 06 octobre 2007 à 00h00
Les témoignages des victimes concordent, des documents accablants parviennent les uns après les autres à la lumière, mais le président George W. Bush insiste, la torture ne fait pas partie de l’arsenal américain contre le terrorisme.
«Ce gouvernement ne torture pas les gens. Nous observons la loi américaine et nos obligations internationales », a déclaré M. Bush hier, alors que le New York Times a révélé jeudi l’existence de documents du ministère de la Justice justifiant les techniques d’interrogatoires violentes. Selon le quotidien, les documents, en vigueur depuis 2005, assurent que la loi n’empêche pas de gifler un détenu, de le soumettre à des températures extrêmes ou à un simulacre de noyade, même de manière simultanée.
Les associations de défense des droits de l’homme se sont insurgées, et les parlementaires démocrates ont exigé que les documents soient transmis au Congrès, une question qui pourrait peser sur la confirmation du nouveau secrétaire à la Justice, Michael Mukasey.
En 2004, l’Administration avait dû renoncer à un premier document, élaboré deux ans plus tôt, qui stipulait qu’aucune technique d’interrogatoire n’était interdite tant qu’elle ne provoquait pas une douleur physique extrême.
Sans démentir l’existence des nouveaux documents, l’Administration a refusé d’évoquer leur contenu, et insisté à nouveau sur la nécessité et l’efficacité des « techniques alternatives » dans les interrogatoires de terroristes présumés, notamment au sein du programme des prisons secrètes de la CIA.
« J’ai mis ce programme en place pour une bonne raison, mieux protéger les Américains, et quand nous trouvons quelqu’un qui pourrait avoir des informations sur une attaque potentielle contre l’Amérique, nous n’allons pas nous gêner pour le garder prisonnier et nous n’allons pas nous gêner pour l’interroger », a déclaré M. Bush vendredi. Jeudi soir sur CNN, sa conseillère à la Sécurité intérieure, Frances Townsend, a assuré que sur la centaine de suspects passés par les prisons secrètes de la CIA, seul un tiers avait subi les techniques alternatives, appliquées de manière graduelle par des interrogateurs chevronnés. Mais les témoignages d’anciens détenus, des sites secrets de la CIA au centre de détention de Guantanamo, de la prison irakienne d’Abou Ghraib à celle afghane de Bagram, et même sur une base navale de Caroline du Sud (Sud-Est), suggèrent pourtant que nombre de ces techniques ont été appliquées de manière systématique, massive et pas toujours encadrée. Partout, les anciens détenus, pour la plupart libérés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux, ont raconté avoir été placés à l’isolement absolu pendant des mois, privés de sommeil, interdits de lumière du jour, laissés nus dans des cellules minuscules suffocantes ou glaciales, maintenus pendant des heures dans des positions douloureuses, soumis à de la musique tonitruante.
Ces récits ont été confirmés par plusieurs documents officiels. Rendu public en 2005, le compte rendu d’interrogatoire de Mohammad al-Qahtani, un détenu saoudien de Guantanamo, détaille ainsi sur 83 pages, presque minute par minute, l’enchaînement de ces techniques infligées au suspect entre novembre 2002 et janvier 2003.
Cette année, le FBI a aussi rendus publics des courriels rédigés en 2004 par plusieurs dizaines d’agents qui revenaient de missions à Guantanamo et dénonçaient les mauvais traitements dont ils avaient été témoins : détenus rasés de force, menottés au sol pendant plus de 24 heures, confrontés à des chiens agressifs...
Les témoignages des victimes concordent, des documents accablants parviennent les uns après les autres à la lumière, mais le président George W. Bush insiste, la torture ne fait pas partie de l’arsenal américain contre le terrorisme.
«Ce gouvernement ne torture pas les gens. Nous observons la loi américaine et nos obligations internationales », a déclaré M. Bush hier, alors que le...
«Ce gouvernement ne torture pas les gens. Nous observons la loi américaine et nos obligations internationales », a déclaré M. Bush hier, alors que le...
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