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Birmanie - La junte invite Washington à des discussions Than Shwe prêt à rencontrer Suu Kyi sous certaines conditions

Le numéro un birman, le généralissime Than Shwe, est prêt à rencontrer l’opposante Aung San Suu Kyi si celle-ci remplit certaines conditions, notamment si elle abandonne son soutien à la politique occidentale de sanctions contre le pays, a affirmé hier la télévision d’État. Le chef de la junte a fait cette proposition lors d’une rencontre mardi avec l’envoyé spécial de l’ONU, Ibrahim Gambari, a ajouté la télévision. « Le généralissime Than Shwe a dit, pendant la rencontre avec M. Gambari, qu’Aung San Suu Kyi avait promu quatre points : confrontation, dévastation totale, sanctions économiques contre la Birmanie et autres sanctions », a affirmé l’organe officiel. « Ensuite, il a fait passer le message selon lequel il la rencontrerait directement pour un dialogue si elle annonçait qu’elle avait abandonné ces quatre points », a ajouté la télévision. Le régime a, une nouvelle fois, accusé les médias étrangers d’avoir alimenté le mouvement de protestation contre la junte, qui avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes deux jours d’affilée, les 24 et 25 septembre. « Les Nations unies ont dû envoyer M. Gambari en raison de la couverture partiale (des événements) par les médias étrangers », a affirmé la télévision. Pendant sa visite de quatre jours en Birmanie du 29 septembre au 2 octobre, M. Gambari a été autorisé à rencontrer Mme Suu Kyi à deux reprises dans une résidence gouvernementale. Le 26 septembre, le régime birman a commencé à réprimer un mouvement de protestation populaire marqué à Rangoun par d’importants défilés emmenés par des moines bouddhistes et auxquels s’étaient joints des opposants et des milliers de passants. Des soldats ont tiré à balles réelles, faisant 10 morts, selon un bilan officiel. Des diplomates occidentaux estiment que le nombre de tués est plus élevé et que les arrestations se compteraient par milliers. La télévision a indiqué que 2 093 personnes avaient été arrêtées depuis le 25 septembre mais que 692 avaient, depuis, été relâchées après avoir signé un document dans lequel elles ont promis de ne plus participer à des défilés. Des dizaines de nouvelles interpellations ont été signalées dans la nuit de mercredi à jeudi à Rangoun. Les autorités semblent disposer de listes de « suspects », photographiés ou filmés pendant les manifestations, et procèdent depuis à des arrestations ciblées. En outre, la junte a libéré hier une employée locale des Nations unies, a indiqué le principal responsable de l’ONU en Birmanie, Charles Petrie. Myint Ngwe Mon, 38 ans, qui travaille pour le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), son époux, son beau-frère, ainsi qu’un chauffeur ont ainsi recouvré la liberté. D’autre part, la junte a invité la représentante américaine en Birmanie à participer aujourd’hui à des pourparlers, qui seront la première rencontre bilatérale depuis le début de la répression des manifestations prodémocratie, a indiqué le département d’État US. « Ils ont demandé à notre chargée d’affaires (en Birmanie) de se rendre dans la capitale (administrative du pays, Naypyidaw) pour une rencontre avec des membres du gouvernement » birman, a déclaré le porte-parole du département d’État, Sean McCormack. La chargée d’affaires en Birmanie, Shari Villarosa, n’a pas été informée du menu des discussions, a-t-il ajouté. Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui attendait hier un rapport de la mission de M. Gambari, a déclaré que le diplomate avait délivré un « message fort » à la junte concernant la répression. M. Ban a dit qu’il consulterait aujourd’hui certains des 15 membres du Conseil de sécurité pour déterminer la marche à suivre. M. Gambari fera aussi un compte-rendu de sa mission au Conseil de sécurité. Enfin, l’Union européenne pourrait décider d’envoyer un émissaire en Birmanie, a déclaré hier à Paris le responsable de la diplomatie de l’UE, Javier Solana, ajoutant que cette décision dépendra du résultat de la mission de M. Gambari.
Le numéro un birman, le généralissime Than Shwe, est prêt à rencontrer l’opposante Aung San Suu Kyi si celle-ci remplit certaines conditions, notamment si elle abandonne son soutien à la politique occidentale de sanctions contre le pays, a affirmé hier la télévision d’État. Le chef de la junte a fait cette proposition lors d’une rencontre mardi avec l’envoyé spécial de...