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Le conseil des gouverneurs opte pour le statu quo Crise du crédit : la BCE plus prudente pour l’économie de la zone euro

La Banque centrale européenne s’est montrée hier plus prudente pour la croissance en zone euro en admettant les risques que fait peser la crise du crédit sur l’économie. « Nous acceptons complètement que les incertitudes ont augmenté », a répété plusieurs fois son président Jean-Claude Trichet lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion du conseil des gouverneurs à Vienne. Cet aveu, qui rejoint les craintes exprimées par la Commission européenne dans son rapport trimestriel publié hier, ne l’a pas empêché de réaffirmer le scénario de base des gardiens de l’euro d’une croissance accompagnée de pression inflationniste l’an prochain, laissant l’option d’une hausse de taux toujours ouverte. La BCE, qui a laissé son taux inchangé à 4 % hier, avait renoncé début septembre à resserrer de nouveau la vis comme elle l’avait envisagé avant le plongeon des marchés en août dans le sillage de la débâcle des crédits hypothécaires à risque aux États-Unis. Mais « malgré tous les efforts de Trichet pour relativiser, le changement dans les mots employés (hier) reflète le fait que la BCE est moins optimiste pour la conjoncture », estime Jorg Kromer de la Commerzbank. Les gardiens de l’euro n’attendent ainsi plus que la consommation des ménages « se renforce » comme auparavant, mais estiment seulement qu’elle va « contribuer » à la croissance, note l’économiste. Interrogé sur la parité euro/dollar, M. Trichet s’est contenté de redire qu’une volatilité excessive des changes était contreproductive pour la croissance. Et il a appelé à la « discipline » dans les commentaires concernant la devise, après plusieurs déclarations de responsables politiques européens s’inquiétant de la force de l’euro, qui désavantage les exportateurs de la zone euro. Autre changement de taille : le Français n’a pas qualifié la politique monétaire actuelle d’« accommodante » comme il le fait depuis deux ans, peu avant le début de son cycle de remontée des taux. De 2 % en décembre 2005, le principal taux directeur – qui détermine le niveau du crédit dans la zone euro – a grimpé en huit fois à 4 %. « Accommodante », c’est dans un jargon de banquier central une autre façon de dire que les conditions de crédit sont bon marché et génératrices d’inflation, et de préparer par conséquent les marchés à un resserrement des taux directeurs. « Notre politique reste prête à contrer les risques pour la stabilité des prix, comme le requiert notre mission première », a simplement déclaré le président de la Banque centrale. Il n’a pas voulu utiliser un nouveau qualificatif pour la politique monétaire, alors que les journalistes le pressaient de clarifier son message. « Si nous avions voulu dire approprié, nous aurions dit approprié. Si nous avions voulu dire neutre, nous aurions dit neutre », a-t-il lancé. « Nous vivons dans un monde multidimensionnel (...) que nous essayons d’appréhender » dans notre évaluation de la situation économique de la zone euro, a-t-il avancé. Pour l’analyste de la Commerzbank Jorg Kromer, les déclarations de Jean-Claude Trichet renforcent l’hypothèse selon laquelle le prochain changement de taux sera une baisse et n’interviendra probablement pas avant la fin de l’an prochain. Holger Schmieding, économiste à la Bank of America, est très réservé sur la perspective d’un assouplissement monétaire. Mais il reconnaît après la conférence de presse d’hier que la prochaine hausse de taux, qu’il prévoyait au printemps, n’aura sans doute pas lieu avant juin 2008.
La Banque centrale européenne s’est montrée hier plus prudente pour la croissance en zone euro en admettant les risques que fait peser la crise du crédit sur l’économie.
« Nous acceptons complètement que les incertitudes ont augmenté », a répété plusieurs fois son président Jean-Claude Trichet lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion du conseil des...