Trois semaines après la déroute de l’équipe de France (1-0) face à l’Écosse en qualification à l’Euro 2008, la grosse claque reçue par Lyon sur son terrain face au club écossais des Glasgow Rangers (3-0), en Ligue des champions, fait pâlir un peu plus l’étoile française en Europe. Les deux évènements ne sont pas liés, puisque l’OL ne constitue plus l’épine dorsale de l’équipe de France. Seuls quatre Lyonnais avaient été appelés chez les Bleus pour le match contre l’Écosse, et aucun n’était titulaire (Abidal est maintenant à Barcelone, Malouda à Chelsea, et Coupet était blessé et n’avait pas été convoqué). Mais ces deux revers, combinés à la précédente défaite des sextuples champions de France en C1 (3-0 au Camp Nou contre Barcelone), renforcent l’image d’un football français en perte de vitesse sur la scène internationale (la France a par ailleurs chuté au 6e rang du classement FIFA après le dernier match de qualification de l’Euro). Voilà qui tombe mal pour un championnat français déjà décrié pour son manque de spectacle et de stars. Cette saison, la moyenne des buts en championnat chez les cadors européens livre un constat sévère : la France est bonne dernière (2,2 buts en moyenne par match) derrière l’Espagne (2,52), l’Angleterre (2,54), l’Italie (2,58) et l’Allemagne (2,90, avec seulement 18 clubs au lieu des 20 des autres championnats). Professionnalisme La comparaison avec l’Allemagne sur les dernières journées de championnat est cruelle : 35 buts ont été marqués lors de la 8e journée de Bundesliga avec 18 clubs (dont le Werder Brême - Bielefeld, 8-1), quand seulement 20 ont été inscrits lors de la dernière (9e) journée en France. Certes, tous les talents n’ont pas déserté le championnat français. Ainsi, Benzema et ses 19 ans trônent fièrement en première place des buteurs du championnat, avec 9 réalisations en autant de journées. Les statistiques du jeune joueur lyonnais font bonne figure aux côtés des autres canonniers européens, Klose (Bayern Munich, 8 buts en 8 journées), Adebayor (Arsenal, 6 buts en 8 journées), Ibrahimovic et Trezeguet (Inter Milan et Juventus, 7 buts chacun en 6 journées), Ag¸ero et Messi (Atletico Madrid et FC Barcelone, 5 buts en 6 journées). Mais combien de temps Benzema restera-t-il encore en France? Ce talent aura du mal à résister aux sirènes des championnats étrangers. Ribéry et Ismaël détaillaient récemment dans L’Équipe comment le professionnalisme était un mot capital à tous les étages du Bayern Munich. Y compris pour une taille de chemise de la tenue officielle. Un sens du détail qui contraste avec l’épisode du jeu de maillots aux couleurs criardes porté par les joueurs de Marseille après un imbroglio administratif à l’occasion du dernier match de championnat à Auxerre. Action de l’OL en chute Lors du dernier match qualificatif de l’Euro de l’équipe de France, un seul titulaire, le gardien (Landreau), évoluait dans le championnat français... Dans l’équipe d’Allemagne, ils étaient neuf titulaires à évoluer en Bundesliga. Bien sûr, les championnats européens en vue (Italie, Angleterre, Espagne et Allemagne) sont beaucoup plus épargnés par la fiscalité que les clubs français. C’est sans doute pour tenter de limiter les écarts, notamment en matière de dérapages budgétaires, que Frédéric Thiriez, président de la LFP, en appelle (notamment auprès de Michel Platini, président de l’UEFA) à une DNCG européenne, sur le modèle français, intransigeant dans ce domaine contrairement à d’autres pays. Le président de Lyon, Jean-Michel Aulas, lui, soutient M. Thiriez dans sa renégociation des droits télé du championnat français, exigeant pas moins de 750 millions d’euros (la dernière fois, la somme de 600 millions avait été allouée par an). Mais pendant ce temps, la cote de l’action de l’OL chute à la Bourse, tout comme celle de l’image des clubs français sur la scène européenne.