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REPORTAGE - De « capitale économique » de Cisjordanie à « capitale du chômage » Les temps sont durs pour Naplouse, une ville chargée d’histoire
le 02 octobre 2007 à 00h00
Une promenade dans le dédale des venelles de la vieille ville de Naplouse offre un rare aperçu de la prospérité passée d’une cité qui fut au croisement des routes des caravanes du Proche-Orient. Mais l’activité économique et touristique de cette ville, autrefois le principal centre commercial palestinien en Cisjordanie, subit l’effet calamiteux des barrages militaires israéliens et des incursions de l’armée israélienne nuit après nuit. « On nous appelle la “capitale économique” de la Palestine, mais “capitale du chômage” nous conviendrait mieux », ironise Bilal Hamouda, un commerçant. La cité porte encore les stigmates des batailles furieuses livrées entre combattants palestiniens et militaires israéliens, après le déclenchement de l’intifada en septembre 2000. Depuis sept ans, la situation est tendue. Ce qui n’est pas bon pour les affaires, mais donne à M. Hamouda tout le loisir de procéder à un long historique de sa ville. Il est fier de « la plus vieille cité du monde », remarquant qu’elle a été fondée en 2 500 avant J-C sous le nom de Sichem, le nom qui figure dans la Bible. En l’an 72 après J-C, les Romains fondent Neapolis, la « Nouvelle ville » près de l’antique Sichem, à l’origine de la dénomination Naplouse. La ville est aussi appelée Jabal al-Nar – en arabe la « montagne du feu » – en raison d’un récit légendaire selon lequel ses habitants auraient fait fuir la cavalerie de Bonaparte, en 1799, en allumant des feux et en lâchant des bêtes sauvages. On la dénomme aussi la « Petite Damas », à cause de son réseau de sources et de fontaines ainsi que son architecture de style ottoman. Les Israéliens lui ont rendu son nom biblique de Sichem après la conquête de la Cisjordanie en juin 1967. Naplouse, qui avait été un foyer de résistance lors de la grande révolte palestinienne contre les Britanniques (de 1936 à 1939), ce qui lui avait valu une dure répression, ne devait pas faillir à sa réputation nationaliste sous occupation israélienne. Mais aujourd’hui, ce sont surtout les islamistes que l’armée israélienne traque à Naplouse. Dans la vieille ville, qui accueillait jadis des foules de visiteurs, les touristes sont rares et les commerçants peinent à survivre. Les neuf bains turcs, qui remontent à une tradition antique, ont presque tous fermé. L’un d’eux a été reconverti en fabrique de bonbons. Mais la plupart des employés ont dû être congédiés faute de travail.
Une promenade dans le dédale des venelles de la vieille ville de Naplouse offre un rare aperçu de la prospérité passée d’une cité qui fut au croisement des routes des caravanes du Proche-Orient. Mais l’activité économique et touristique de cette ville, autrefois le principal centre commercial palestinien en Cisjordanie, subit l’effet calamiteux des barrages militaires israéliens et...
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