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Actualités - OPINION

Chef d’étable

Question à une piastre : pourquoi un mouchoir de poche de 10 452 km2, à l’électricité prostatique, aux robinets d’eau desséchés, aux routes labourées par des fondrières, dont le chômage atteint 20 % de la population active et la dette publique 170 % du PIB, affole-t-il tant la libido des quémandeurs du Poste suprême ? Pourquoi donc cette virgule du Levant connaît-elle une telle pléthore de candidats se bousculant au portillon pour ravir son fauteuil au Prolongé de Baabda, comme si l’enjeu mirobolant en était le gouvernement de la principauté de Monaco, du Liechtenstein ou du Grand-Duché de Luxembourg ? Réponse à une demi-piastre : tous les postulants, tous sans exception, sont prêts à se sacrifier pour tirer le Liban de la mouise. Touchante abnégation, larmoyante émotion et Koullouna ! Préparez vos mouchoirs et grattez bien la chair de poule ! Voyez-vous ça : tous ces candidats sont prêts, dans l’ordre ou le désordre, à examiner des heures durant et à la lumière parkinsonienne de la bougie tous les dossiers épineux, à cavaler de ministère en ministère pour voir comment leurs compatriotes sont traités comme des gueux, à éponger en trois coups de cuiller à pot la dette, son service, ses dépendances, avec intérêt et principal… Aucun fauteuil n’est trop cher pour d’aussi augustes fessiers. Et faux-culs avec ça ! La mode étant au candidat un tantinet d’entente, la plupart se sont hâtés de se laver les mains de leurs blocs respectifs, espérant par là exciter follement la smala d’en face. Depuis quelques semaines, c’est à qui persuaderait le mieux qu’il serait le seul à savoir titiller le sayyed barbu pour le convaincre de lâcher sa quincaillerie. Qu’est-ce qu’il doit se marrer le Victorieux divin au fond de son trou… Et puis il y a aussi les candidats orphelins, généralement un peu plus futés que les autres cobayes. Régulièrement, à chaque élection, on en déballe quelques-uns, les fait mousser juste de quoi leur secouer le palpitant, avant de les zapper comme par magie. Finalement le Liban n’est pas le genre de bled à se payer un vrai chef d’État. Et pour cause : trop de chefs et pas la moindre trace d’État. Gaby NASR
Question à une piastre : pourquoi un mouchoir de poche de 10 452 km2, à l’électricité prostatique, aux robinets d’eau desséchés, aux routes labourées par des fondrières, dont le chômage atteint 20 % de la population active et la dette publique 170 % du PIB, affole-t-il tant la libido des quémandeurs du Poste suprême ? Pourquoi donc cette virgule du Levant connaît-elle une telle...