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Les législatives de mars 2008, une étape essentielle pour une éventuelle reconquête du Majlis Les réformateurs iraniens certains de l’unité de leur camp face aux conservateurs

L’ancien président du Parlement iranien, Mehdi Karroubi, se dit certain que les réformateurs, dont il est l’un des leaders, ont compris la leçon de leurs précédentes défaites et s’uniront avec succès pour les législatives du printemps. «Nous avons compris les erreurs du passé, comme les divisions ou les appels au boycott », a expliqué M. Karroubi, 70 ans, dans un entretien à l’AFP. Il a été lui-même acteur et victime de ces divisions lors de la présidentielle de 2005 qui a vu l’élection du conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Il avait alors refusé une alliance avec Mostafa Moïn, réformateur proche du président sortant Mohammad Khatami, en compétition avec le conservateur pragmatique et ex-président Akbar Hachémi Rafsandjani. Ce dernier a perdu au deuxième tour contre M. Ahmadinejad. Les trois hommes, représentant autant de courants réformateurs, ont depuis mis de côté leurs ambitions pour les élections municipales de 2006, qui ont permis aux réformateurs de revenir sur la scène politique. « La plupart de ces forces convergent maintenant et ont un accord de principe pour s’unir aux législatives », prévues en mars 2008, a dit M. Karroubi. L’échéance est cruciale pour le camp réformateur, qui a perdu successivement le contrôle du Parlement en 2004 et la présidence l’année suivante. Elle est perçue comme une étape essentielle pour une éventuelle reconquête, avant la présidentielle de 2009. « Quand les gens sont au pouvoir, ils se divisent, quand ils sont dans l’opposition, ils s’unissent », remarque l’hodjatoleslam. Religieux de rang intermédiaire, il reçoit au siège de son parti, dans une grande villa dans un quartier chic du nord de la capitale. Chaleureux, courtois, M. Karroubi a l’autorité d’un révolutionnaire historique. Fidèle de l’imam Khomeyni, le fondateur de la République islamique, dont il a été l’un des élèves, il a été arrêté à plusieurs reprises sous l’ancien régime du chah. Au milieu des années 1980, M. Karroubi et d’autres religieux « de gauche », comme le réformateur Mohammad Khatami, quittent l’Association du clergé combattant (ACC), conservatrice, et fondent l’Association des religieux combattants (ARC). Il est aux côtés de M. Khatami, président de 1997 à 2004, en tant que président du Parlement (2000-2004). Après son échec à la présidentielle de 2005, il crée le Parti de la confiance nationale. Ce dernier s’est allié l’an dernier à la coalition des réformateurs, qui regroupe 20 partis politiques, notamment le Front de la participation dirigé par le frère de Mohammad Khatami et l’Organisation des moujahidine de la révolution islamique. Mais la partie est loin d’être gagnée, car si « le peuple est prêt à participer en masse » aux prochaines élections, le bloc réformateur « manque de moyens ». M. Karroubi a insisté sur le rôle des journaux « dont certains des nôtres ont été fermés », des administrations locales « dans lesquelles nous n’avons pas de responsables », et des mosquées « outil essentiel » pour transmettre un message à la population. Les responsables des sermons de la prière du vendredi dans les plus de 500 plus grandes villes d’Iran sont nommés directement par le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Or chaque sermon est constitué d’une partie dévolue aux affaires spirituelles, une autre consacrée aux affaires politiques. À la question de savoir si les réformateurs pourraient emporter la majorité des sièges, il répond prudemment qu’une « bonne partie du Majlis sera à nous ».
L’ancien président du Parlement iranien, Mehdi Karroubi, se dit certain que les réformateurs, dont il est l’un des leaders, ont compris la leçon de leurs précédentes défaites et s’uniront avec succès pour les législatives du printemps.
«Nous avons compris les erreurs du passé, comme les divisions ou les appels au boycott », a expliqué M. Karroubi, 70 ans, dans un entretien à...