Au moment où le Conseil de sécurité se réunissait hier en consultation informelle pour entendre l’exposé de Nicolas Michel, secrétaire général adjoint aux Affaires juridiques et conseiller juridique des Nations unies, sur l’établissement du tribunal spécial pour le Liban, la nouvelle de l’attentat à la...
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« Une nouvelle preuve de la volonté de certains d’entraver le processus de la présidentielle », souligne le président du Conseil de sécurité
le 20 septembre 2007 à 00h00
NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL
Au moment où le Conseil de sécurité se réunissait hier en consultation informelle pour entendre l’exposé de Nicolas Michel, secrétaire général adjoint aux Affaires juridiques et conseiller juridique des Nations unies, sur l’établissement du tribunal spécial pour le Liban, la nouvelle de l’attentat à la voiture piégée survenu à Sin el-Fil, provoquant la mort du député Antoine Ghanem, a été vivement ressentie et aussitôt condamnée par tous les membres du Conseil de sécurité.
Le président en exercice du Conseil pour le mois de septembre, Jean-Maurice Ripert, a lu à la presse, après les consultations d’usage, la première réaction officielle. « Les membres du Conseil de sécurité ont appris qu’un nouvel attentat s’était produit dans la banlieue chrétienne de Beyrouth, visant un député. Le Conseil de sécurité ne peut que condamner cet attentat comme tout ce qui perturbe et déstabilise le Liban, particulièrement dans cette période cruciale », souligne le Conseil de sécurité. À la question de savoir si le Conseil adoptera une nouvelle résolution ou publiera une déclaration présidentielle en réponse à cet attentat, Jean-Maurice Ripert a déclaré à L’Orient-Le Jour : « Je ne sais pas. Nous attendons d’en savoir plus sur ce qui s’est passé. Nous avons appris la nouvelle durant notre session. Mes collègues et moi-même avons voulu d’abord condamner dès l’annonce de la nouvelle comme nous condamnons toute atteinte à la déstabilisation du Liban durant cette période. Pour le moment, c’est tout ce que je peux dire. »
La présidentielle
Évoquant le dossier de l’élection présidentielle, Jean-Maurice Ripert a déclaré, en français, que « l’essentiel pour nous c’est que le processus constitutionnel puisse arriver à son terme au Liban ». « C’est extrêmement important que le Liban puisse disposer d’un président de la République au plus tard le 24 novembre, a-t-il souligné. Vous savez quel est le rôle que joue le Parlement libanais dans cette élection. Il est clair qu’un attentat qui vise un membre du Parlement libanais n’est pas neutre à cet égard et nous ne pouvons que le condamner fermement comme une nouvelle preuve de la volonté de certains de vouloir déstabiliser et peut-être empêcher le processus d’aller à son terme », a clairement déclaré l’ambassadeur de France.
Le Liban sera-t-il au menu des discussions des dirigeants des puissances internationales et régionales qui se réuniront la semaine prochaine en marge du débat de l’Assemblée générale de l’ONU ? « Je serais surpris qu’on ne débatte pas du Liban, a dit l’ambassadeur Ripert. Ce sujet sera sûrement au programme la semaine prochaine », a-t-il assuré.
De son côté, après l’annonce de la nouvelle de l’assassinat d’Antoine Ghanem, Michèle Montas, la porte-parole du secrétaire général Ban Ki-moon, a indiqué à L’Orient-Le Jour que « le secrétaire général est profondément préoccupé par cet attentat. Il est en train de consulter ses envoyés spéciaux et les responsables politiques libanais », avant de publier la déclaration officielle.
Un diplomate américain auprès de l’ONU a pour sa part condamné l’attentat tout en précisant que le processus de l’élection présidentielle se poursuivra.
Le représentant de la Belgique, Johan Verbeke, membre du Conseil de sécurité, a quant à lui déclaré à L’Orient-Le Jour que la délégation belge au Conseil de sécurité est extrêmement préoccupée par cet attentat « qui a coïncidé précisément avec un débat au Conseil de sécurité sur l’établissement du tribunal spécial pour le Liban ». « Il faut mettre fin à l’impunité, a souligné l’ambassadeur belge. Il est important de dire qu’il y aura un tribunal pour stabiliser davantage le Liban. Il est extrêmement regrettable dans ce contexte d’être témoin d’un attentat qui fragilise cette stabilité tant souhaitée par tous les membres du Conseil, et en particulier par la Belgique qui est proche du Liban. »
Le tribunal sur le Liban
Signalons sur un autre plan qu’auparavant dans la journée, l’ambassadeur Jean-Maurice Ripert avait lu la déclaration du Conseil de sécurité adoptée le matin après les consultations informelles portant sur la création du tribunal spécial pour le Liban. « Le Conseil de sécurité a traité ce matin de la création d’un tribunal spécial pour le Liban, souligne la déclaration. Les membres du Conseil de sécurité ont entendu un exposé du secrétaire général adjoint, M. Nicolas Michel, sur le rapport du secrétaire général relatif à la mise en œuvre de la résolution 1757 concernant la création d’un tribunal spécial pour le Liban. Ils ont accueilli favorablement le rapport et félicité le secrétaire général pour ses efforts. Ils ont encouragé le secrétaire général de prendre, en coordination s’il y a lieu avec le gouvernement libanais, les dispositions et mesures nécessaires pour créer le tribunal spécial pour le Liban. Ils ont accueilli favorablement l’intention du secrétaire général d’inviter les États membres à contribuer au financement de la création et des activités du tribunal spécial, conformément aux dispositions de la résolution 1757. Enfin, les membres du Conseil de sécurité se sont félicités de la disposition exprimée par les Pays-Bas d’accueillir le tribunal. » Notons que les États-Unis ont informé hier le Conseil de sécurité de leur décision de contribuer d’une manière substantielle à la création du tribunal international.
Hier soir, Nicolas Michel a donné une conférence de presse sur les principaux points discutés au Conseil de sécurité concernant le tribunal, notamment le siège, la nomination des juges, du procureur et du greffier, le budget et le financement. Il a indiqué que des « consultations constructives » ont eu lieu avec le gouvernement néerlandais sur le siège du tribunal. Il a aussi annoncé que le secrétaire général a adressé une lettre aux États membres pour leur demander d’envoyer les candidatures des juges internationaux avant le 24 septembre. Le secrétaire général nomme ces juges sur recommandation d’un jury composé de deux juges, siégeant ou ayant siégé dans un tribunal international, et du représentant du secrétaire général. Notons que, le 10 juillet 2007, le gouvernement libanais a envoyé sous pli scellé une liste de 12 juges proposés par le Conseil supérieur de la magistrature. Cette liste demeurera scellée jusqu’à l’ouverture du processus de sélection de tous les juges. « Nous espérons que les juges seront nommés avant la fin de l’année », a indiqué Nicolas Michel.
Quant au coût global de l’opération, il reste à « être identifié », a-t-il estimé. Au sujet du financement du tribunal, la lettre du secrétaire général sera envoyée aux États membres cette semaine pour leur demander leurs contributions. 49 % des dépenses sont prises en charge par le gouvernement libanais. Cinq millions de dollars ont déjà été versés par le Liban pour sa contribution initiale, a encore indiqué Nicolas Michel. Dans ses observations finales, le secrétaire général adjoint s’est déclaré « convaincu que la création du tribunal spécial contribuera à mettre fin à l’impunité pour les crimes commis au Liban et qui relèvent de sa compétence. L’ONU est résolue à aider le gouvernement et le peuple libanais à atteindre cet objectif en créant un tribunal à caractère international qui appliquera les principes les plus rigoureux de la justice internationale ».
NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies, Sylviane ZEHIL
Au moment où le Conseil de sécurité se réunissait hier en consultation informelle pour entendre l’exposé de Nicolas Michel, secrétaire général adjoint aux Affaires juridiques et conseiller juridique des Nations unies, sur l’établissement du tribunal spécial pour le Liban, la nouvelle de l’attentat à la...
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