Le président de l’Association des commerçants de Beyrouth, Nadim Assi, a souligné hier que les événements de Nahr el-Bared ont fait fuir la majorité des touristes arabes, ce qui s’est négativement répercuté sur la situation économique du pays. L’activité commerciale, en particulier, a reculé entre 15 et 20 % par rapport à la même période de l’année dernière, alors que 2006 était déjà une année « malheureuse », a-t-il affirmé, dans un entretien à l’agence al-Markaziya. Il a estimé que la fréquentation nocturne des restaurants et des cafés ne constitue pas une injection significative de capitaux dans l’économie libanaise, soulignant que les investisseurs arabes étaient dans une situation d’attentisme. Certains projets, déjà signés, se poursuivent, mais les autres ont été reportés à une date indéterminée, a-t-il déploré. « Les événements de Nahr el-Bared ont eu des conséquences catastrophiques sur l’économie nationale, a résumé M. Assi. La fin des combats a ensuite eu un impact psychologique positif, mais cela met un certain temps à se répercuter sur la situation. » D’autant que le Liban est entré dans la phase de l’élection présidentielle. « En tant que commerçants et organismes économiques, nous avons appelé toutes les parties à respecter cette échéance, car il suffit que cette élection se déroule dans les délais constitutionnels pour que l’activité reprenne, en l’espace d’un mois seulement », a-t-il affirmé. Interrogé sur la hausse des prix, M. Assi a affirmé que les commerçants de gros ne répercutent toujours pas la hausse des prix internationaux et de l’euro sur les prix locaux, et ce malgré l’augmentation des risques au Liban qui a entraîné le renchérissement des primes d’assurances. Enfin, le représentant du secteur a réitéré les demandes de soutien et de facilités étatiques en faveur des commerçants. Il a par ailleurs appelé le gouvernement à solliciter l’aide de l’Union européenne pour créer un centre euro-libanais de soutien au secteur commercial, à l’instar de celui qui existe pour l’industrie (Elcim).