Hier, environ 1 000 badauds ont applaudi les bonzes qui défilaient à nouveau de façon pacifique à Rangoun, ont raconté des témoins. Un mois jour pour jour après le...
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Les manifestations de moines bouddhistes se poursuivent pour le deuxième jour consécutif Les bonzes désormais à l’avant-garde des protestations contre la junte birmane
le 20 septembre 2007 à 00h00
Des moines bouddhistes sont désormais à l’avant-garde des manifestations contre la junte militaire en Birmanie, ce qui pourrait inciter une population souvent apeurée à se joindre au mouvement, selon des analystes.
Hier, environ 1 000 badauds ont applaudi les bonzes qui défilaient à nouveau de façon pacifique à Rangoun, ont raconté des témoins. Un mois jour pour jour après le début des protestations contre l’augmentation massive des prix, déclenchées initialement par des opposants politiques, les moines sont devenus des acteurs-clés de la crise en Birmanie, disent des analystes. Depuis mardi, ils manifestent pacifiquement en récitant des prières non seulement à Rangoun, la plus grande ville du pays, mais aussi dans d’autres localités. Les forces de sécurité ont tiré en l’air et fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des bonzes dans le port de Sittwe (Ouest). Après s’être dispersés dans le calme, les religieux ont assiégé les bureaux gouvernementaux locaux, exigeant la libération de deux hommes condamnés à deux ans de prison pour avoir donné de l’eau à des moines qui avaient manifesté le mois dernier contre la hausse du prix des carburants. Après plusieurs heures de discussions, les autorités ont promis de libérer les deux hommes dans les trois jours. Les moines se sont ensuite dispersés.
Outre ces marches, des moines – en nombre indéterminé – ont commencé à refuser les aumônes de militaires, action extrêmement puissante dans un pays profondément bouddhiste où les deux principales institutions sont l’armée et le clergé.
« C’est le début de mobilisations populaires contre la junte, affirme Aung Thu Nyein, analyste birman exilé en Thaïlande. Pour les Birmans, les bonzes sont comme des parents et des enseignants. S’ils continuent à agir, davantage de personnes se joindront à eux parce qu’elles les respectent. » Des moines avaient participé au soulèvement populaire pour l’avènement de la démocratie en 1988. La révolte avait été réprimée dans le sang et il y avait eu plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de morts. La Birmanie est gouvernée par des juntes successives depuis 1962.
Depuis le début des manifestations actuelles le 19 août dernier, les autorités ont arrêté plus de 150 personnes, notamment des membres de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Aung San Suu Kyi, elle-même assignée à résidence.
La colère des bonzes, en particulier des jeunes, a enflé après la répression d’une manifestation le 5 septembre dans la localité de Pakokku (centre de la Birmanie). Dimanche dernier, le magazine Irrawaddy, proche de l’opposition birmane en Thaïlande, avait indiqué qu’un groupe s’appelant « L’Alliance de tous les moines bouddhistes » avait appelé les bonzes à participer à des marches et à refuser les aumônes de militaires si les autorités ne présentaient pas des excuses pour les violences de Pakokku.
Selon Win Min, autre analyste birman exilé en Thaïlande, le boycottage des aumônes est significatif au plan religieux. « Si des moines refusent vos aumônes, cela veut dire que vous allez souffrir. » Les responsables de la junte sont désormais confrontés à un dilemme, a-t-il ajouté. « S’ils ne répriment pas les manifestations de bonzes, davantage de personnes se joindront aux manifestations. Mais s’ils les répriment, cela pourrait entraîner un mouvement de masse contre le gouvernement. » Les autorités suivent de très près l’évolution de la situation non seulement à Rangoun, mais à Mandalay, deuxième ville du pays, où résident quelque 300 000 moines et où une partie du haut clergé ne cache pas son mécontentement vis-à-vis des autorités.
Selon Win Min, outre les violences de Pakokku, de nombreux jeunes moines commencent eux-mêmes à souffrir directement de l’aggravation de la situation économique depuis l’augmentation des prix des carburants et des transports en commun, le 15 août. « Les moines doivent sortir pour recevoir de la nourriture des gens, mais les gens deviennent de plus en plus pauvres. Les moines sont les premiers à voir cette souffrance quotidienne. »
Des moines bouddhistes sont désormais à l’avant-garde des manifestations contre la junte militaire en Birmanie, ce qui pourrait inciter une population souvent apeurée à se joindre au mouvement, selon des analystes.
Hier, environ 1 000 badauds ont applaudi les bonzes qui défilaient à nouveau de façon pacifique à Rangoun, ont raconté des témoins. Un mois jour pour jour après le...
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