Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Saltanov, a affirmé hier que c’est aux Libanais de trouver la solution à la crise politique loin « des ingérences et des formules de compromis étrangères », insistant par la même occasion sur l’importance du dialogue pour aboutir à une solution. Arrivé jeudi soir à Beyrouth en provenance de Damas, M. Saltanov a été reçu hier par le chef de l’État, Émile Lahoud, le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre, Fouad Siniora, le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Faouzi Salloukh, et le chef du Bloc parlementaire du futur, Saad Hariri. Soulignant, à l’issue de sa rencontre avec le chef de l’État, que la crise au Liban a été au cœur des entretiens, M. Saltanov a expliqué à la presse que cela ne signifie pas pour autant que « la Russie se mêle des affaires libanaises ». Il a réitéré la position « claire » de son pays qui affirme que c’est « aux Libanais de trouver la solution » à la crise présidentielle loin « des ingérences et des formules de compromis étrangères », insistant également sur l’importance du dialogue interlibanais, comme seul moyen susceptible de préserver « l’unité », « la démocratie », « la souveraineté » et « l’indépendance » du Liban. De son côté, M. Lahoud a expliqué au responsable russe qu’il œuvre pour que tous les dirigeants libanais, « qu’ils soient de la majorité ou de l’opposition », se rencontrent et dialoguent en vue de s’entendre sur l’échéance présidentielle, « dans un climat positif » qui ferait prévaloir l’intérêt du Liban. Il a de même remarqué que l’initiative de M. Nabih Berry est « une occasion » qui permettrait aux dirigeants libanais de « sauver » le pays. Et de souligner l’importance de « respecter la Constitution » pour protéger « la démocratie consensuelle et les libertés au Liban ». M. Saltanov a réitéré son appel au dialogue interlibanais à l’issue de sa rencontre avec le chef du Parlement. S’adressant à la presse, il a salué « les dernières initiatives et suggestions » de M. Berry, souhaitant que ces démarches ouvrent la voie « à un échange d’idées entre les différents groupes politiques et catégories sociales ». « Nous souhaitons que les Libanais s’entendent le plus tôt possible, a ajouté M. Saltanov, parce que malheureusement, le temps n’est pas en notre faveur. Nous devons prendre ce fait en considération pour préserver l’unité nationale du Liban. » Au palais Bustros, M. Saltanov a réaffirmé que « le temps est venu d’organiser un dialogue entre les Libanais parce qu’il n’y a pas d’autre moyen pour garantir l’avenir du pays ». « La Russie est solidaire du Liban dans cette période décisive et nous espérons que toutes les parties s’entendront », a-t-il dit au cours d’une conférence de presse avec son homologue libanais, s’abstenant toutefois de répondre aux questions des journalistes.