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Actualités - CHRONOLOGIE

Sfeir à « L’Orient-Le Jour » : S’ils persistent dans leurs divergences, il y aura deux Parlements et deux États

ROME, de notre correspondant Habib CHLOUK Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a rencontré hier le pape Benoît XVI qui a contourné le protocole pour sortir à la rencontre de Mgr Sfeir dans le salon des invités. Les deux dignitaires religieux se sont réunis une quarantaine de minutes durant pour discuter de la situation politique complexe qui règne au Liban. De la crise gouvernementale jusqu’à l’échéance présidentielle, en passant par les menaces sécuritaires qui pèsent sur le Liban, le pape et Mgr Sfeir ont donc passé au crible toutes les questions épineuses du moment. À l’issue de leur réunion à huis clos, le patriarche Sfeir a qualifié la rencontre de « très bonne », dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. « J’ai décelé dans les propos du pape une préoccupation certaine pour le Liban. Il s’est enquis de la situation et nous lui avons indiqué que l’heure n’est pas à la stabilité », a indiqué le patriarche. « Des efforts sont actuellement en train d’être fournis afin qu’il n’y ait qu’un seul président, et pour qu’il n’y ait au Liban deux gouvernements et deux chefs d’État car cela nuirait beaucoup au pays. Sa Sainteté a promis de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider le Liban à recouvrer une situation saine », a souligné Nasrallah Sfeir depuis Castel Gandolfo, la résidence d’été du pape. À la question de savoir pourquoi les propos de tous les responsables étaient constamment concentrés sur l’éventualité de deux présidents et deux gouvernements, et s’il était possible d’assister à la mise en place de deux parlements, Mgr Sfeir a répondu à L’Orient-Le Jour que « les choses commencent par deux présidents et deux gouvernements, et, peu après, s’ils insistent à persévérer dans leurs divergences, il pourrait bien y avoir deux Parlements et deux États, et cela causera de grands dégâts parce que le Liban – tout le monde le sait – est un petit pays qui ne supportera pas cela. Sa Sainteté a précisé qu’il va s’occuper du dossier libanais avec les grands hommes de ce monde qu’il sera amené à rencontrer ». Interrogé sur son avis concernant la proposition faite par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, à la Syrie de faciliter l’élection présidentielle en échange de meilleures relations franco-syriennes, le patriarche a répondu : « Nous encourageons cela, et bien sûr nous adhérons totalement à cette proposition (...) Cela signifie que si la Syrie décidait de causer du mal au Liban, les relations entre la France et la Syrie » se dégraderaient. L’arrivée à Beyrouth À son arrivée à Beyrouth, le patriarche a répondu aux questions des journalistes au salon de l’aéroport. Sur le point de savoir s’il existait une initiative du Vatican dans le sens d’une résolution de la crise, Mgr Sfeir a déclaré qu’il n’avait pas eu vent de l’existence d’une telle initiative mais qu’il avait appris « de Sa Sainteté que le Liban allait être l’une de ses préoccupations majeures ». Interrogé sur le point de savoir s’il était porteur d’un message rassurant pour les Libanais, Mgr Sfeir a répondu qu’il croyait en le Liban et qu’il espérait que ce pays « sorte de cette crise et qu’il revienne à la normale » et que les Libanais « s’unissent autour de leurs leaders ». Le patriarche maronite a en outre fait savoir qu’il ne possédait pas d’éléments lui permettant d’être optimiste mais qu’il savait que « les Libanais aiment leur pays en dépit de tout ». « Il ne faut désespérer d’aucune initiative qui pourrait ramener l’entente dans le pays », a enfin dit le chef de l’Église maronite.
ROME, de notre correspondant Habib CHLOUK

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a rencontré hier le pape Benoît XVI qui a contourné le protocole pour sortir à la rencontre de Mgr Sfeir dans le salon des invités. Les deux dignitaires religieux se sont réunis une quarantaine de minutes durant pour discuter de la situation politique complexe qui règne au Liban. De la crise gouvernementale jusqu’à l’échéance présidentielle, en passant par les menaces sécuritaires qui pèsent sur le Liban, le pape et Mgr Sfeir ont donc passé au crible toutes les questions épineuses du moment.
À l’issue de leur réunion à huis clos, le patriarche Sfeir a qualifié la rencontre de « très bonne », dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour. « J’ai décelé dans les propos du pape une préoccupation certaine...