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« Les dirigeants italiens ont fait comprendre à la Syrie qu’elle ne doit pas se mêler des questions libanaises », souligne le patriarche maronite Sfeir à « L’Orient-Le Jour » : « Je souhaite un président d’entente ou presque... »

ROME, de Habib CHLOUK Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a émis hier le souhait que le prochain président du pays soit un président d’entente « ou presque ». « Car, a-t-il dit, si chaque partie continue de camper sur ses positions et ne s’entend pas avec les autres, cela devrait aboutir à une division évidente. » Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, le patriarche maronite a exprimé la crainte qu’il arrive au Liban ce qui est arrivé au président français René Coty. Ce dernier avait été élu au bout de vingt séances et les Français s’étaient finalement entendus pour choisir une personnalité calme et modérée. Mais au bout de deux ans, ce dernier a démissionné et c’est le général De Gaulle qui a été élu... Le cardinal Sfeir a aussi laissé entendre que le président de la Chambre, Nabih Berry, pourrait le contacter dès son retour au Liban, « mais lui, comme nous, ne peut se déplacer comme il le souhaite ». Il a aussi ajouté que les responsables italiens ont demandé au vice-président syrien, Farouk el-Chareh, de ne pas intervenir dans les affaires libanaises. Le patriarche a déclaré que les responsables italiens et ceux du Vatican ont approuvé le profil qu’il a fixé pour le prochain président de la République, mais il a nié avoir proposé un nom en particulier. Au cours de l’entretien, le patriarche maronite a évoqué sa rencontre avec Mgr Sandri, président du Conseil des Églises d’Orient. Prié de donner son avis sur le ballet diplomatique dont le Liban est actuellement le théâtre, le patriarche maronite a précisé que « les gens s’occupent plus de nous que nous ne le faisons nous-mêmes ». Il a ajouté qu’il espère que les choses se dérouleront normalement. Mais s’il y a deux gouvernements et deux présidents, ce sera, selon lui, la destruction du Liban. « Les Libanais, a-t-il ajouté, ont déjà vécu une telle expérience et ils en connaissent les résultats. Nous espérons qu’ils ont appris la leçon et qu’ils ne reviendront pas à cette expérience. » Interrogé sur les médiations française, vaticane et italienne, le patriarche maronite a répondu : « Il y a beaucoup d’initiatives et plusieurs États nous demandent en quoi ils peuvent nous aider. La vérité c’est que la principale aide doit venir de nous-mêmes. C’est nous qui devons décider si nous voulons ou non résoudre nos problèmes. » Le cardinal Sfeir a répété que, selon lui, le futur président doit être « à égale distance de toutes les parties, être sincère et intègre, expert dans les questions politiques ». Il ne doit pas non plus chercher à se constituer une fortune au lieu de servir la patrie. Le patriarche Sfeir a affirmé que les responsables qu’il a rencontrés ont partagé son point de vue sur les caractéristiques du nouveau président, mais il a ajouté que cette question nous concerne en premier lieu. Le patriarche a répété qu’il ne compte pas rééditer l’expérience de 1988 en donnant des noms. Au sujet des entretiens entre les responsables italiens et le vice-président syrien, Mgr Sfeir a déclaré : « Ils nous ont dit qu’ils ont fait comprendre à la Syrie qu’elle ne doit pas se mêler des questions libanaises et qu’elle doit respecter la souveraineté et l’indépendance du Liban, et les deux pays doivent avoir des relations acceptables, comme celles qui existent entre deux voisins qui ont des intérêts en commun. » Le patriarche maronite a expliqué que la situation du Liban est plus complexe que celle des États-Unis où il y a deux grands partis. « Au Liban, a-t-il dit, il y a plusieurs parties et la responsabilité n’est pas claire. » Le patriarche Sfeir n’a pas exclu, en outre, la possibilité que les évêques maronites lancent un appel, lorsqu’ils se réuniront à son retour du Vatican. Le patriarche maronite a émis la possibilité que les proches du chef de l’organisation terroriste Fateh el-Islam, Chaker Absi, dont sa femme, aient pu faciliter son évasion, ajoutant que la justice devrait forcément éclaircir ces points. Le patriarche maronite doit rencontrer aujourd’hui le représentant du secrétaire général de l’ONU chargé de l’application de la résolution 1559, Terjé Roed-Larsen, et il aura une audience avec le pape Benoît XVI pour la seconde fois depuis son arrivée au Vatican, demain.
ROME, de Habib CHLOUK

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a émis hier le souhait que le prochain président du pays soit un président d’entente « ou presque ». « Car, a-t-il dit, si chaque partie continue de camper sur ses positions et ne s’entend pas avec les autres, cela devrait aboutir à une division évidente. »
Dans un entretien avec L’Orient-Le Jour, le patriarche maronite a exprimé la crainte qu’il arrive au Liban ce qui est arrivé au président français René Coty. Ce dernier avait été élu au bout de vingt séances et les Français s’étaient finalement entendus pour choisir une personnalité calme et modérée. Mais au bout de deux ans, ce dernier a démissionné et c’est le général De Gaulle qui a été élu...
Le cardinal Sfeir a aussi laissé entendre que le président de la Chambre,...