La cause libanaise était en vedette hier, au Vatican, avec l’entretien que le patriarche Sfeir a eu avec le Premier ministre italien, Romano Prodi, et son ministre des Affaires étrangères, Massimo D’Alema, sans compter ses rencontres avec le numéro 3 du Vatican, le cardinal Fernando Filoni, et le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran, un familier du Liban et de sa cause.
La rencontre entre le chef de l’Église maronite et le Premier ministre italien a eu lieu au Palazzo Chighi, siège de la présidence du conseil italienne. L’ambassadeur du Liban au Saint-Siège, Melhem Mesto, y a assisté.
Le Premier ministre italien a affirmé à son interlocuteur qu’il « suit la crise libanaise de près », et a insisté, selon des sources proches de l’entretien, sur les deux points suivants : la nécessité d’une transition présidentielle pacifique, dans le plus large consensus possible, sinon dans l’unanimité, puis la formation d’un gouvernement qui s’attellerait à la résolution de tous les points en suspens entre la majorité et l’opposition.
Pour atteindre cet objectif, la diplomatie italienne n’épargnerait aucun effort, aucun contact utile avec les États concernés par l’échéance, notamment la Syrie et l’Iran.
Cette orientation a pris consistance au cours de l’entretien que le chef de l’Église maronite a eu avec le chef de la diplomatie italienne, Massimo D’Alema, en matinée.
D’Alema avait été reçu voici quelques jours par le vice-président syrien, Farouk el-Chareh, rappelle-t-on. La question du Liban figurait en bonne place dans l’entretien entre les deux hommes, a-t-on appris, et l’Italie, tout en affirmant être opposée « à l’isolement de la Syrie », avait fait savoir qu’elle est inquiète de la poursuite de l’afflux d’armes vers le Liban, à partir du territoire syrien.
En tout état de cause, l’Italie, et dans une certaine mesure le Vatican, continuera d’être, dans les prochains jours, le pivot de contacts multilatéraux relatifs à la crise libanaise. C’est ainsi qu’on attend, dans la Ville éternelle, la visite de David Welch, secrétaire d’État adjoint pour les Affaires du P-O.
Par ailleurs, avant de rencontrer le patriarche maronite, M. Prodi avait reçu son homologue égyptien, Ahmad el-Nazif, avec lequel il a parlé, aussi, du Liban.
En soirée, le patriarche était l’hôte à dîner de l’ancien président du Conseil pontifical pour les Églises orientales, Moussa Ier Daoud, et a eu l’occasion de faire la connaissance de son successeur, le cardinal Leonardo Sandri.
La rencontre avec D’Alema
L’entretien entre le cardinal Sfeir et le ministre italien des AE a eu lieu en présence du directeur du cabinet de M. D’Alema, Fernando Nelli-Feroci, du directeur de la section Moyen-Orient, Cerase Ragalini, du porte-parole du ministère, Pasquale Ferrara, et de l’ambassadeur du Liban auprès du Saint-Siège, Melhem Mesto.
À l’issue de l’entretien, le ministre italien des Affaires étrangères a confié à la presse qu’il avait passé en revue avec le patriarche le rôle positif que l’Italie pouvait jouer dans le règlement de la crise interne au Liban.
Massimo D’Alema a semblé accorder une grande importance « au rôle intellectuel » et « unificateur » que pourrait jouer le patriarche Sfeir dans le bon déroulement de l’échéance présidentielle.
« Nous avons demandé à la Syrie une prise de position très claire au sujet de l’indépendance du Liban et au sujet de la coopération positive avec la communauté internationale, en ce qui concerne le contrôle des frontières entre la Syrie et le Liban. Nous avons également dit à la Syrie que nous ne sommes pas pour son isolement, mais qu’en échange, nous lui demandons de participer positivement à la paix et à la stabilité de la région comme au respect total de l’indépendance du Liban », a affirmé le chef de la diplomatie italienne
« Nous devons parler avec tout le monde. C’est dans la logique d’une politique de paix », a conclu D’Alema.
Pour sa part, Mgr Jean-Louis Tauran devait affirmer, à l’issue de sa rencontre avec le patriarche Sfeir : « Je suis sûr que les Libanais sauront sortir de cette crise, grâce à l’héritage spirituel et culturel dont ils jouissent. »
Rappelons que, comme nous l’avons déjà annoncé, le patriarche pourrait écourter d’un jour sa visite en Italie, pour être de retour au Liban jeudi, date à laquelle le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, est attendu à Beyrouth.
Veuillez vous connecter pour visualiser les résultats La cause libanaise était en vedette hier, au Vatican, avec l’entretien que le patriarche Sfeir a eu avec le Premier ministre italien, Romano Prodi, et son ministre des Affaires étrangères, Massimo D’Alema, sans compter ses rencontres avec le numéro 3 du Vatican, le cardinal Fernando Filoni, et le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, le cardinal Jean-Louis Tauran, un familier du Liban et de sa cause.
La rencontre entre le chef de l’Église maronite et le Premier ministre italien a eu lieu au Palazzo Chighi, siège de la présidence du conseil italienne. L’ambassadeur du Liban au Saint-Siège, Melhem Mesto, y a assisté.
Le Premier ministre italien a affirmé à son interlocuteur qu’il « suit la crise libanaise de près », et a insisté, selon des sources proches de l’entretien, sur les...