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Audition par le Congrès américain - Un redéploiement ferait de l’Iran le grand gagnant, avertit l’ambassadeur Crocker Petraeus plaide pour le retrait de brigades US d’Irak, mais contre un départ prématuré des troupes

Le général David Petraeus, le plus haut gradé américain en Irak, a estimé hier devant le Congrès des États-Unis qu’un premier retrait militaire de 4 000 hommes était possible en décembre et mis en exergue une « amélioration du niveau de la sécurité ». De son côté, l’ambassadeur américain en Irak, Ryan Crocker, a estimé que les États-Unis « peuvent atteindre leurs objectifs » et qu’un retrait des troupes américaines d’Irak ferait de l’Iran le grand gagnant. Le commandant de la force multinationale en Irak, le général Petraeus, a assuré hier, lors d’une longue audition devant les commissions réunies des Forces armées et des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, avoir constaté « globalement des améliorations au niveau de la sécurité » en Irak. « Les objectifs militaires de l’envoi de renforts sont largement atteints », a ajouté le général, en uniforme militaire vert bardé de décorations. « Nous serons en mesure de réduire nos effectifs, en termes de brigades de combat, à leur niveau d’avant l’envoi de troupes supplémentaires d’ici à l’été prochain, sans remettre en cause les gains sécuritaires que nous avons eu tant de mal à obtenir. » Les États-Unis comptaient quelque 130 000 militaires en Irak avant l’envoi, décidé au début de l’année, de quelque 30 000 hommes en renforts. Il recommande à ce sujet une première réduction d’environ 4 000 hommes dès décembre. « Un retrait prématuré de nos forces aurait probablement des conséquences catastrophiques », a néanmoins averti l’officier qui a, d’autre part, affirmé que l’Iran menait une guerre contre l’État irakien et les forces de la coalition en Irak par milices chiites interposées. À ce sujet, l’ambassadeur des États-Unis en Irak, Ryan Crocker, a déclaré, devant les mêmes commissions, qu’un retrait ou une réduction drastique des troupes américaines en Irak ferait de l’Iran le grand gagnant, en lui donnant accès aux ressources et à une partie du territoire irakien. « Un Irak tombé dans le chaos ou la guerre civile (...) inciterait les États voisins à intervenir, tous voyant leur avenir fondamentalement lié à celui de l’Irak », a insisté le représentant américain. « L’évolution actuelle est difficile », a-t-il reconnu, avant d’estimer que « les alternatives sont bien pires ». Les États-Unis « peuvent atteindre leurs objectifs » en Irak, a-t-il toutefois assuré. « Les développements politiques, économiques et diplomatiques en Irak vont dans la bonne direction, mais le chemin est tortueux », a-t-il poursuivi. « Cela n’ira pas vite. Ce sera irrégulier, ponctué de reculs ainsi que de succès, et cela nécessitera un réel engagement des États-Unis. » « Mes conclusions sont sobres, elles ne devraient pas être décourageantes », a-t-il conclu. Les démocrates plus que sceptiques Avant l’audition des deux hommes, les représentants démocrates des commissions avaient toutefois clairement affiché leur scepticisme. « Je ne crois pas » à cette vision de progrès, avait affirmé le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre, le démocrate Tom Lantos. Pour sa part, le représentant démocrate du Missouri, Ike Skelton, président de la commission des Forces armées, a qualifié d’« ironie » le témoignage devant le Congrès du général Petraeus. « C’est presque certainement l’homme qu’il nous faut en Irak. Mais c’est trois ans trop tard et avec 250 000 hommes de moins qu’il aurait fallu », a-t-il ajouté. Au début de l’audition, comme à l’issue de l’allocution du général, plusieurs militants de l’organisation Code Pink, militant contre la guerre, ont, par ailleurs, été arrêtés par la police alors qu’ils manifestaient. « Dites la vérité, général ! » a crié l’un d’eux. Aux États-Unis, 68 % des Américains estiment que le commandement militaire est le mieux placé pour sortir honorablement d’Irak, selon un sondage New York Times/CBS publié hier. Quelque 62 % des personnes interrogées estiment désormais que la guerre en Irak était une erreur et 59 % jugent qu’elle ne vaut pas le sacrifice de vies américaines. Depuis l’invasion de mars 2003, le conflit a tué plus de 3 750 soldats américains, des dizaines de milliers d’Irakiens et englouti des centaines de milliards de dollars. Maliki dit avoir sauvé l’Irak de la guerre civile Sous pression, le président américain doit publier avant la fin de la semaine un rapport sur l’Irak et s’adresser aux Américains. Hier, lors d’un entretien par vidéoconférence, il a par ailleurs demandé au Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, « d’obtenir des progrès politiques ainsi que de poursuivre les progrès militaires sur le terrain ». M. Maliki, pour sa part, a estimé hier avoir sauvé son pays « de la guerre civile ». Dans un discours devant le Parlement irakien, il a assuré que les attaques avaient diminué de 75 % dans Bagdad et dans l’ouest du pays. Selon lui, 5 941 « terroristes » ont été arrêtés. Il a précisé que « 14 178 membres des groupes armés collaborant avec el-Qaëda nous ont rejoints et s’entraînent actuellement dans des centres de formation des forces de sécurité irakiennes ». Mais, a-t-il ajouté, malgré ces progrès, « nous avons encore besoin de temps supplémentaire et de nouveaux efforts pour gérer (par nous-mêmes) le dossier sécuritaire ».
Le général David Petraeus, le plus haut gradé américain en Irak, a estimé hier devant le Congrès des États-Unis qu’un premier retrait militaire de 4 000 hommes était possible en décembre et mis en exergue une « amélioration du niveau de la sécurité ». De son côté, l’ambassadeur américain en Irak, Ryan Crocker, a estimé que les États-Unis « peuvent atteindre leurs...