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Éclairage - Le nouveau ministre des AE s’explique sur les réformes Babacan décidé à changer la Turquie et convaincre l’UE de l’accueillir

Pour sa première sortie sur la scène européenne, le nouveau ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan, s’est engagé samedi à faire de son pays une « véritable » démocratie qui convaincra l’Union européenne de lui ouvrir ses portes. « Nous avons l’intention ferme de changer les choses en Turquie, de faire de la démocratie turque une démocratie de première classe, de faire de la Turquie un véritable pays démocratique où l’État de droit s’applique, où le peuple exerce ses libertés et où les droits fondamentaux sont respectés », a déclaré le chef de la diplomatie turque, qui est également toujours le négociateur en chef avec l’UE. Le successeur du nouveau président turc, Abdullah Gül, était invité – comme les autres représentants des pays candidats à une entrée dans l’Union – à participer samedi à une partie de la réunion des ministres des Affaires étrangères européens à Viana do Castelo, au Portugal. En s’engageant ainsi, M. Babacan répond aux pressants appels aux réformes de l’UE, après une longue période électorale (législative et présidentielle) pauvre en réformes et une année de relations tendues entre Ankara et les 27. « Il est temps de revitaliser le processus de réforme », a ainsi répété vendredi le commissaire européen à l’Élargissement, Olli Rehn, qui doit présenter dans quelques semaines son rapport annuel sur les progrès réalisés par la Turquie dans sa marche vers l’UE, qui s’annonce sévère. Le rapport 2006 avait déjà été particulièrement négatif, conduisant même les 27 à geler 8 des 35 chapitres thématiques qui jalonnent les pourparlers d’adhésion en raison du refus d’Ankara d’ouvrir ses ports aux navires chypriotes-grecs. Mais M. Babacan a insisté samedi sur le fait que son pays ne faisait pas ces réformes pour « obtenir une bonne note ». « Bien sûr, nous utilisons ces rapports (...), mais ce que nous faisons, c’est pour nous-mêmes, pour préparer un meilleur environnement politique et économique pour notre peuple, pour la stabilité, la prospérité. C’est tout ce dont nous nous préoccupons. » Alors que certains États membres, France en tête, sont plus que réservés sur l’entrée de la Turquie dans l’UE, M. Babacan s’est dit certain que ces réformes permettraient à la Turquie d’être « de plus en plus perçue comme un atout par l’UE ». Un atout déjà évident pour certains pays, Grande-Bretagne en tête. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a encore plaidé vendredi pour l’adhésion de la Turquie, pays « central » et stratégique pour les relations entre l’Occident et le monde islamique ou encore les questions énergétiques. Mais même lui a appelé Ankara à tout faire « pour aider à désarmer les critiques », insistant notamment sur les « problèmes entourant la liberté d’expression ». Cette question de la liberté d’expression, et en particulier de l’article 301 du code pénal turc qui a permis le lancement de poursuites contre des dizaines d’intellectuels pour « insulte à l’identité turque », est une des principales critiques de l’UE. Interrogé samedi sur la volonté d’Ankara de réexaminer cet article, M. Babacan n’a pas répondu, assurant toutefois que la liberté d’expression avait été respectée pendant les campagnes électorales. M. Babacan n’a pas commenté non plus l’infléchissement du président français Nicolas Sarkozy, qui pourrait renoncer à s’opposer à l’avancée des pourparlers d’adhésion de la Turquie à l’UE, à condition que les 27 mettent en place un « comité des sages » pour réfléchir à l’avenir de l’Union. La Turquie est l’un des sujets les plus polémiques entre les 27. Même les experts les plus optimistes prévoient que ses négociations d’adhésion à l’Union, qui ont commencé en octobre 2005, dureront au moins 10 ou 15 ans. Amélie BOTTOLLIER-DEPOIS (AFP)
Pour sa première sortie sur la scène européenne, le nouveau ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan, s’est engagé samedi à faire de son pays une « véritable » démocratie qui convaincra l’Union européenne de lui ouvrir ses portes. « Nous avons l’intention ferme de changer les choses en Turquie, de faire de la démocratie turque une démocratie de première classe,...