Le Premier ministre, Fouad Siniora, a réaffirmé hier la détermination du gouvernement de reconstruire le camp palestinien de Nahr el-Bared, soulignant la nécessité à ce sujet d’aboutir à « une solution véritable » et exhaustive au problème posé par la destruction du camp. Il a précisé à cet égard que le plan de reconstruction englobera également les secteurs habités par des...
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Le Premier ministre prône une solution globale et exhaustive au problème de Nahr el-Bared Siniora : Nul au Liban ne désire l’implantation, cessons d’utiliser ce dossier comme un épouvantail ou un sujet de chantage
le 08 septembre 2007 à 00h00
Le Premier ministre, Fouad Siniora, a réaffirmé hier la détermination du gouvernement de reconstruire le camp palestinien de Nahr el-Bared, soulignant la nécessité à ce sujet d’aboutir à « une solution véritable » et exhaustive au problème posé par la destruction du camp. Il a précisé à cet égard que le plan de reconstruction englobera également les secteurs habités par des Libanais dans le périmètre immédiat du camp. M. Siniora a mis l’accent à cette occasion sur le fait que nul au Liban ne désire l’implantation. « Nous devons en finir avec le chantage quotidien exercé sur les Libanais à ce propos, de même que nous devons cesser d’utiliser ce problème comme un épouvantail pour faire peur aux Libanais », a souligné le Premier ministre.
Le chef du gouvernement a fait une déclaration en ce sens au cours de la cérémonie organisée hier au Grand Sérail à l’occasion de la signature d’accords de coopération avec l’Union européenne dans le cadre d’une aide de 74 millions d’euros, destinée à la reconstruction, à la relance économique et à la mise en place de réformes (voir page 8).
Prenant la parole au cours de la cérémonie, M. Siniora a commencé par mettre l’accent sur les liens étroits tissés entre le Liban et l’Union européenne, évoquant à ce sujet l’aide soutenue et continue accordée par la Commission européenne au Liban. Le Premier ministre a ensuite évoqué le dossier de la reconstruction de Nahr el-Bared, rappelant qu’une conférence des pays donateurs aura lieu lundi prochain à Beyrouth afin d’assurer le financement du plan de reconstruction. M. Siniora a précisé dans ce cadre que les efforts se poursuivent sur le terrain afin de permettre aux équipes d’experts et d’ingénieurs de pénétrer dans les plus brefs délais dans le camp pour y évaluer les dégâts et préparer les travaux de reconstruction.
Passant en revue les différents problèmes qui se posent à ce niveau, M. Siniora a déclaré : « Plusieurs solutions sont envisagées d’une manière parallèle afin d’accélérer le règlement de ce problème. Nul n’ignore qu’après quinze semaines de bombardements, le camp de Nahr el-Bared a été quasiment détruit. Nous allons vérifier la situation sur le terrain. Mais le principe de base pour lequel nous avons opté est la reconstruction du camp. Il n’est évidemment pas réaliste de dire que les réfugiés retourneront rapidement. Tout ce qui se rapporte au camp, au niveau de l’infrastructure et des bâtiments, a été détruit. »
Et M. Siniora d’ajouter : « Nous devons déployer d’intenses efforts afin de lever les décombres et régler ensuite le problème des réfugiés. Sur ce plan, plusieurs volets doivent être traités afin d’aboutir en définitive à une solution au problème. En ce qui concerne la question des écoles, il existe des écoles préfabriquées qui seront installées à proximité des camps de Beddaoui et de Nahr el-Bared. Nous pourrons également nous procurer des bâtiments préfabriqués ou aussi accorder une certaine aide à ceux qui ont des moyens afin qu’ils puissent s’installer dans des logements provisoires en attendant la reconstruction du camp (…). Lorsque nous parlons du camp, nous n’oublions pas les localités situées à proximité du camp et qui ont été détruites ou qui ont subi d’importants dégâts, sans compter les souffrances subies par les Libanais qui habitaient des villages situés à la périphérie. De même, nous devrons régler certaines questions d’ordre juridique relatives au camp et aux propriétaires de biens-fonds, que ce soit dans l’ancien ou dans le nouveau camp. Nous faisons face ainsi à un vaste éventail de problèmes. Nous soulevons ce point afin que tout le monde soit conscient des efforts qui sont déployés et qui devront l’être au cours de la prochaine phase. Prétendre que ces problèmes peuvent être réglés d’un coup est irréel. »
L’autorité de l’État libanais
En réponse à une question sur les informations selon lesquelles la reconstruction de Nahr el-Bared pourrait paver la voie à une extension du camp en vue d’une implantation des Palestiniens dans cette région, M. Siniora a déclaré : « Je ne vois pas comment on pourrait étendre le camp. Nous devons acquérir des terrains afin de loger les réfugiés en attendant la reconstruction. À ce propos, je m’adresse à tous les Libanais et je voudrais qu’on fasse preuve d’un maximum de franchise, de sincérité et de transparence. Je suis prêt à prendre en considération tout point de vue exprimé à cet égard, mais à condition de régler le problème posé par la présence de 35 000 déplacés (de Nahr el-Bared). Nous avons le devoir de régler ce problème. Nous désirons une solution véritable au problème de Nahr el-Bared. »
Et de poursuivre : « Nous partons du principe, et les Libanais se sont mis d’accord sur ce point, que nul au Liban n’œuvre pour l’implantation. Nous avons clos ce dossier. Nous devons en finir avec ce chantage quotidien et nous devons cesser d’utiliser la question de l’implantation comme un épouvantail visant à susciter la crainte des Libanais. Nous devons aujourd’hui régler le problème dans lequel nous avons été entraînés et nous n’avions pas le choix (…). Les Palestiniens vivent parmi nous. Nous devons donc faire face à ce problème en attendant qu’avec le concours de nos frères arabes et de la communauté internationale ils puissent rentrer chez eux. Il faut cesser de reposer ce problème quotidiennement. Il est nécessaire d’établir des relations saines entre les Libanais et les Palestiniens afin que cela se répercute positivement sur le Liban, sa stabilité et sa sécurité. Nous devons œuvrer afin qu’il y ait une seule autorité au Liban, celle de l’État libanais, à commencer par Nahr el-Bared. »
Le bilan des efforts de l’État
Par ailleurs, et en réponse à une question, M. Siniora a réfuté les critiques formulées au sujet des efforts de reconstruction déployés par son gouvernement à la suite de la guerre de juillet 2006 entre Israël et le Hezbollah. « La reconstruction ne saurait être achevée en un an, a notamment souligné à ce sujet le Premier ministre. Il est possible de détruire un bâtiment en dix minutes, mais sa reconstruction nécessite parfois quatre ans. Pourquoi faut-il ne regarder que la moitié vide du verre ? Pourquoi ne pas prendre en considération qu’il existe 90 000 propriétaires d’habitations, aussi bien dans la banlieue qu’au Liban-Sud, qui ont encaissé le premier versement de l’aide qui leur est accordée ? Pourquoi ne pas regarder la réparation des dégâts réalisée au niveau des ponts, des routes, des hôpitaux, des écoles ou des réseaux d’électricité, d’eau et de téléphone ? »
Après avoir souligné que la reconstruction ne saurait se faire en un clin d’œil, M. Siniora a prôné le « réalisme » en réponse à ceux qui s’opposent au retour des Palestiniens dans le périmètre de Nahr el-Bared. « Il est normal qu’il y ait un sentiment de colère (au sein de la population libanaise après les derniers combats contre Fateh el-Islam), a notamment déclaré à cet égard le chef du gouvernement. Je comprends la réaction des gens. Mais nous devons avoir les pieds sur terre. Il faut comprendre que nous voulons des solutions et non des théories. Celui qui ne veut pas reconstruire le camp devrait proposer une solution de rechange. Je suis disposé à adopter toute suggestion pratique et réaliste, mais je demande à toutes les parties d’envisager les choses avec réalisme de manière à transformer le problème en une opportunité à saisir sur le plan national, notamment en donnant des acquis à l’État libanais sur lequel nous devons compter pour garantir notre avenir et qui devrait nous garantir la sécurité. »
Entretien téléphonique
avec Amr Moussa
Signalons, par ailleurs, que le chef du gouvernement a reçu hier un appel téléphonique du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, avec qui il a discuté des préparatifs de la conférence des pays donateurs qui doit se tenir lundi prochain afin d’examiner les moyens de financer la reconstruction de Nahr el-Bared.
Sur un tout autre plan, M. Siniora a également prononcé hier un discours lors de la cérémonie de signature d’un protocole de financement de 100 millions de dollars entre la Banque mondiale et le gouvernement libanais. « J’ai voulu assister à cette réunion pour démontrer à ceux qui prétendent que nous sombrons dans l’inertie que les choses avancent », a affirmé le Premier ministre. Et d’ajouter que « le traitement de questions urgentes est retardé par la paralysie de la Chambre et par le sit-in qui dilapident des années précieuses de la vie du peuple libanais ». Le président du Conseil a finalement salué « la signature du protocole contribuant à la résolution de la crise de l’Électricité qui a de nombreuses retombées néfastes sur notre société ».
Notons, enfin, que le Premier ministre a conféré hier avec l’ancien député Sami Khatib.
Le Premier ministre, Fouad Siniora, a réaffirmé hier la détermination du gouvernement de reconstruire le camp palestinien de Nahr el-Bared, soulignant la nécessité à ce sujet d’aboutir à « une solution véritable » et exhaustive au problème posé par la destruction du camp. Il a précisé à cet égard que le plan de reconstruction englobera également les secteurs habités par des...
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