Actualités - CHRONOLOGIE
Nous prenons « très au sérieux » les violations d’Israël de l’espace aérien du Liban, indique le patron de la force onusienne à « L’Orient-Le Jour » Graziano : Les activités du Hezbollah se font loin du périmètre de la Finul
Par ZEHIL Sylviane, le 07 septembre 2007 à 00h00
«La cessation des hostilités entre le Liban et Israël s’est maintenue. Toutes les parties semblent déterminées à respecter l’accord », a affirmé le commandant de la Finul, le général Claudio Graziano, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ONU. « Le retour des forces armées libanaises au Sud après 30 ans est la plus grande réalisation de la résolution 1701, parce que cela représente la légalité et une nouvelle situation stratégique. Mais les incidents récents contre la Finul montrent qu’il y a encore beaucoup à faire », a relevé le général italien, qui se trouve à New York à l’occasion de l’inauguration hier de l’exposition de photos réalisées par les photographes de l’ONU et retraçant les réalisations de la Finul un an après la résolution 1701.
« Notre objectif est de mettre en place des arrangements de sécurité adéquats. Nous prenons des mesures concrètes avec les forces armées libanaises entre le Litani et la ligne bleue pour nous assurer que cette zone est exempte de toute personne armée et de tout armement. Nous travaillons dur pour nous assurer du respect total de la mission de la Finul », a-t-il assuré. Le patron de la Finul a souligné l’importance des réunions tripartites, « seul moyen de négociation existant entre les officiers des forces de défense israéliennes et des forces armées libanaises. Leurs discussions sont d’ordre technique, principalement axées sur la manière d’éviter les violations sur le terrain », a-t-il précisé. Elles portent aussi sur « d’autres questions pouvant aider à bâtir une nouvelle confiance entre les parties », a-t-il ajouté, notant que la question de Ghajar est aussi soulevée lors de ces réunions. « Mais nous n’avons pas encore trouvé une bonne solution. Le désaccord entre les parties porte sur ce que nous appelons les arrangements temporaires de sécurité à Ghajar. Nous y travaillons. Un certain effort doit être fait des deux côtés. Il s’agit surtout d’un problème de confiance entre les deux parties. Elles ne semblent pas encore prêtes à se faire confiance », a remarqué le général italien.
Par ailleurs, Claudio Graziano a accueilli favorablement la résolution 1773 renouvelant le mandat de la Finul pour une nouvelle période de douze mois. Cela « montre la détermination de la communauté internationale à stabiliser la situation, à renforcer la sécurité dans la région et à créer un nouvel environnement stratégique au sud du Liban », a-t-il précisé, lançant un appel à « toutes les parties pour qu’elles respectent leur engagement à appliquer la résolution 1701 et à respecter le personnel de l’ONU ». Prié par L’Orient-Le Jour de commenter les violations quotidiennes par Israël de l’espace aérien libanais, le général Graziano a déclaré les prendre « très au sérieux », parce que « c’est un réel outrage à l’autorité libanaise. Cette question est soulevée lors des réunions tripartites », a-t-il encore dit. « Pour l’armée israélienne, ces violations persisteront tant que les soldats kidnappés ne sont pas relâchés et ramenés à leur famille, et tant que les frontières ne sont pas totalement contrôlées pour éviter toute contrebande d’armes à partir d’un autre pays vers le Liban. Toutes ces questions ne peuvent être résolues qu’à travers un processus politique », a-t-il lancé. Et concernant les bombes à sous-munitions, il a indiqué que le gros œuvre est déjà presque terminé.
Interrogé sur le point de savoir si des moyens sont mis en place pour empêcher le trafic d’armes via la frontière avec la Syrie, Claudio Graziano a indiqué que les Nations unies lui ont « accordé beaucoup d’intérêt et de responsabilité, mais dans un périmètre d’opérations très spécifique au sud du Litani et la ligne bleue. La frontière avec la Syrie n’est pas dans le périmètre de mes opérations », a-t-il indiqué. « Dans notre périmètre, nous menons des patrouilles de contrôle pour nous assurer que rien ne le traverse. Il se peut que dans la nuit, il y ait des activités », a-t-il laissé entendre, assurant que « le désarmement des milices est incontournable pour arriver à une situation de paix. Mais le désarmement des milices ne peut se faire sans un processus politique impliquant toutes les parties », a noté le patron de la Finul. Prié de dire si le Hezbollah a regagné sa force au Sud-Liban, Claudio Graziano a coupé court en indiquant « avoir lu une interview du ministre israélien de la Défense dans laquelle il déclarait que le Hezbollah avait des activités en dehors du périmètre de la Finul. Je pense que ces activités sont en effet loin du périmètre de la Finul », a-t-il confirmé.
Claudio Graziano a en outre rendu un vibrant hommage à l’armée libanaise qui a livré une bataille « historique » contre les terroristes à Nahr el-Bared. « C’est aussi la preuve qu’il existe de nombreux terroristes dans le pays. »
Enfin, il a espéré qu’une solution soit bientôt trouvée au Liban, car sans cela, a-t-il estimé, le volet politique de la Finul ne pourra pas progresser. « Nous travaillons dur en ce sens », a-t-il conclu.
NEW YORK, de notre correspondante
aux Nations unies, Sylviane ZEHIL
«La cessation des hostilités entre le Liban et Israël s’est maintenue. Toutes les parties semblent déterminées à respecter l’accord », a affirmé le commandant de la Finul, le général Claudio Graziano, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ONU. « Le retour des forces armées libanaises au Sud après 30 ans est la plus grande réalisation de la résolution 1701,...
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