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Israël se refuse à tout commentaire sur l’incident ; Damas « se réserve le droit de répliquer » La Syrie assure avoir tiré sur des avions israéliens ayant violé son espace aérien

La Syrie a déclaré que sa DCA avait tiré hier à l’aube sur des avions israéliens qui avaient violé son espace aérien, faisant monter la tension entre les deux pays. Un ministre syrien a dit que Damas examinait comment répondre à « l’agression israélienne ». Israël s’est refusé à tout commentaire sur l’incident entre les deux voisins toujours techniquement en guerre, faute d’avoir conclu un traité après s’être combattus dans le passé. «À l’aube du 6 septembre, l’aviation ennemie israélienne a pénétré dans l’espace aérien de la Syrie à partir des frontières du nord, en provenance de la mer Méditerranée et en direction de la région nord-est, franchissant le mur du son », a déclaré un porte-parole militaire syrien cité par l’agence officielle SANA. « La défense antiaérienne syrienne est entrée en action obligeant les avions israéliens à rebrousser chemin après qu’ils eurent lâché des munitions », a ajouté le porte-parole. Il n’a pas précisé la nature de ces munitions, mais a assuré que l’incident « n’avait provoqué ni perte humaine ni perte matérielle ». « La République arabe syrienne met en garde le gouvernement de l’ennemi israélien contre cet acte agressif et se réserve le droit de répliquer de la façon qu’elle juge appropriée », a encore dit le porte-parole. Le ministre syrien de l’Information Moshen Bilal a déclaré de son côté à la chaîne de télévision al-Jazira que « la direction syrienne étudie avec sérieux la nature de sa riposte (...) à l’agression » israélienne. Il a par ailleurs accusé les États-Unis d’avoir encouragé l’État hébreu à provoquer la Syrie en faisant référence à l’augmentation de l’aide militaire américaine à Israël. De son côté, Israël s’est refusé à réagir aux informations syriennes. « Nous ne commentons pas de telles informations », a déclaré à l’AFP un porte-parole de l’armée. Ni la présidence du Conseil ni le ministère des Affaires étrangères à Jérusalem n’ont voulu faire de commentaire. Selon des experts militaires, l’aviation israélienne a procédé à des vols de reconnaissance pour évaluer le dispositif défensif de la Syrie. L’un de ces experts estime qu’un des appareils a pu rencontrer des problèmes techniques. Les États-Unis ont également refusé hier de commenter les informations en provenance de la Syrie, affirmant n’avoir aucune information sur cet incident. Selon un responsable du département d’État, Washington ne s’inquiète pas outre mesure de ce regain apparent de tension entre Israël et la Syrie. Un député syrien, Mohammad Habache, a dénoncé à l’AFP un « acte israélien lâche (...) destiné à redorer le blason de l’armée israélienne après sa défaite au Liban » l’an dernier. Cet incident « recevra les sanctions qui s’imposent. S’il est vrai que la Syrie ne veut pas la guerre, elle est cependant capable de venger son honneur », a-t-il ajouté. Il a évoqué des représailles de nature « politique, diplomatique, ou même militaire ». Mais la ministre syrienne des Émigrés, Boutheina Chaabane, a dit qu’il n’était pas clair si l’aviation israélienne avait effectivement mené une attaque en Syrie. « Nous ne savons pas encore, nous enquêtons sur le terrain », a-t-elle ajouté à al-Jazira. Soutien iranien Par ailleurs, selon l’agence d’information iranienne IRNA, l’ambassadeur iranien à Damas a assuré hier soir aux responsables syriens que son pays était prêt à fournir « toute l’assistance nécessaire » en cas d’un conflit avec Israël. Ce n’est pas la première fois que l’espace aérien syrien est violé par Israël. Lors du dernier incident en date, le 28 juin 2006, des avions militaires israéliens avaient survolé le palais du président Bachar el-Assad près de Lattaquié dans le nord-ouest de la Syrie. La Syrie abrite le chef du Hamas Khaled Mechaal et d’autres dirigeants de mouvements palestiniens tenus pour responsables d’attentats. En octobre 2003, l’armée de l’air israélienne avait visé un camp présumé du Jihad islamique, à une quinzaine de kilomètres de Damas, après un attentat-suicide du mouvement islamiste palestinien en Israël. Israël et la Syrie s’opposent aussi sur la question du Golan. Le plateau syrien a été conquis par Israël durant la guerre israélo-arabe de juin 1967 puis annexé en 1981. Sa restitution totale exigée par Damas a fait capoter les négociations de paix bilatérales, gelées depuis 2000. L’armée israélienne y a effectué en juillet d’importantes manœuvres perçues par Damas comme une provocation.
La Syrie a déclaré que sa DCA avait tiré hier à l’aube sur des avions israéliens qui avaient violé son espace aérien, faisant monter la tension entre les deux pays. Un ministre syrien a dit que Damas examinait comment répondre à « l’agression israélienne ». Israël s’est refusé à tout commentaire sur l’incident entre les deux voisins toujours techniquement en guerre, faute...