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Actualités - CHRONOLOGIE

Le patriarche maronite reçu dès son arrivée par le numéro deux du Vatican Dîner de travail Sfeir-Cousseran à l’ambassade de France à Rome

ROME - De Habib CHLOUK Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a pris l’avion hier pour Rome, où il assistera au congrès général des aumôneries de prison (5-11 septembre), mais le cachet politique du voyage a éclaté au grand jour, dès l’arrivée du patriarche en Italie. Peu après son arrivée, le patriarche a été reçu par le numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, avec lequel il a fait un point de la situation politique au Liban et en particulier de l’échéance présidentielle. Le patriarche doit rencontrer le pape Benoît XVI dans les prochains jours. L’entretien avec le cardinal Bertone revêt un intérêt particulier, car il précède des entretiens que doit avoir ce dernier successivement avec le vice-président syrien Farouk el-Chareh, arrivé hier au Vatican porteur d’un message du président Bachar el-Assad, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud el-Fayçal, et le président israélien Shimon Peres. Le cardinal Bertone a profité de ses entretiens avec le patriarche Sfeir pour manifester son inquiétude pour les Églises et les chrétiens d’Orient, pris dans la tourmente de guerres interminables et de conflits apparemment insolubles. Le soir, le patriarche Sfeir a répondu à une invitation à dîner à l’ambassade de France à Rome, qui lui avait été adressée alors qu’il se trouvait encore à Dimane. Le chef de l’Église maronite y a retrouvé M. Jean-Claude Cousseran, émissaire du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, avec lequel il a eu des échanges qui se sont étalés sur deux heures de temps. Des échanges qui ont porté sur les points de convergence des diverses initiatives diplomatiques au Liban, et leur chance de succès. Précisions patriarcales Avant son départ du Liban, et en réponse aux questions des journalistes, le chef de l’Église maronite avait apporté des précisions au sujet d’un certain nombre de questions d’ordre interne. Le patriarche a félicité en particulier l’armée pour la victoire de Nahr el-Bared, qu’il a attribuée à son unité. « C’est probablement la première fois, de notre vivant, que l’armée ne se divise pas et reste solidement unifiée au service d’une cause nationale », a affirmé le patriarche. Au sujet du quorum des deux tiers exigé par la Constitution, pour l’ouverture de la séance d’élection du président de la République, le patriarche a réaffirmé : « Ce n’est pas moi qui le dit, mais la Constitution. La première séance de vote ne peut s’ouvrir sans la présence des deux tiers des députés. Je n’ai fait que citer la Constitution. Par la suite, le président peut être élu à la majorité simple. » « Le quorum doit être atteint, pour peu que les députés soient animés d’un véritable sentiment national », a insisté le patriarche en réponse à une question. « Le sentiment national doit surpasser les simples règles démocratiques », a-t-il renchéri, en réponse aux journalistes qui soulevaient la question du « droit » des députés de s’absenter de la séance de vote. Au sujet du futur président, le patriarche a convenu que son nom pourrait être « parachuté » durant le dernier quart d’heure, mais a dit n’avoir « aucune information » à ce sujet. Il a refusé d’être considéré comme « premier électeur », assurant que plusieurs personnes, qui se réclament ouvertement de lui, font le contraire de ce qu’il dit. Il a également refusé d’être considéré comme candidat à la présidentielle, affirmant que ses charges pastorales lui suffisent... Sur un autre plan, le patriarche Sfeir a affirmé qu’il pourrait rencontrer M. Saad Hariri à Rome, mais qu’aucun rendez-vous n’a été fixé à cet égard. Il a aussi affirmé qu’il n’avait aucune intention de se rendre à Washington. Le salut du Liban Sur deux questions en particulier, le dignitaire religieux a répété certaines de ses prises de position récentes. Ainsi, il a réaffirmé son opposition à un amendement constitutionnel qui permettrait au commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, d’être élu président. « Mais, a-t-il affirmé, si le salut du Liban exige un amendement constitutionnel, ce salut a la primauté sur d’autres considérations. » Par ailleurs, au sujet des quatre hauts gradés considérés comme suspects dans l’affaire de l’assassinat de Rafic Hariri et arrêtés depuis deux ans, le patriarche Sfeir a affirmé : « La question est plus simple qu’on ne le croit (...) en termes de justice, leur cas doit être soumis à examen. Ils ne peuvent rester en prison deux ans simplement pour les besoins de l’enquête, sans aucun chef d’inculpation, c’est injuste ! » Le patriarche Sfeir est accompagné, dans son voyage, de l’aumônier général des prisons au Liban, le père Élie Nasr, ainsi que de l’évêque Chekrallah Harb et du supérieur général des missionnaires libanais, le père Élie Madi.
ROME - De Habib CHLOUK

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a pris l’avion hier pour Rome, où il assistera au congrès général des aumôneries de prison (5-11 septembre), mais le cachet politique du voyage a éclaté au grand jour, dès l’arrivée du patriarche en Italie.
Peu après son arrivée, le patriarche a été reçu par le numéro deux du Vatican, le cardinal Tarcisio Bertone, avec lequel il a fait un point de la situation politique au Liban et en particulier de l’échéance présidentielle. Le patriarche doit rencontrer le pape Benoît XVI dans les prochains jours.
L’entretien avec le cardinal Bertone revêt un intérêt particulier, car il précède des entretiens que doit avoir ce dernier successivement avec le vice-président syrien Farouk el-Chareh, arrivé hier au Vatican porteur d’un...