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Actualités - OPINION

La majorité, circonspecte, s’accroche à la carte de la moitié plus un

Se fondant sur des sources extérieures, un ancien président du Conseil certifie que le Liban se trouvera doté d’un nouveau président avant le 24 novembre. Mais, pour le moment, le débat interne se poursuit sur une élection aux deux tiers ou à la moitié plus un. La majorité n’entend pas céder sur la possibilité d’élire elle-même, toute seule, le président. Parce qu’elle craint qu’en acceptant la règle des deux tiers, elle ne permette à l’opposition de torpiller l’échéance et de plonger le pays dans le vide institutionnel. L’on a pu ainsi entendre mardi le Dr Samir Geagea refuser l’aspect conditionnel de l’initiative du président Berry. C’est-à-dire refuser que, pour prix de la renonciation de l’opposition à un cabinet d’union préalable, la majorité accepte que l’élection ne se fasse qu’aux deux tiers. Autre condition rejetée : que les deux camps s’accordent sur le principe d’un président dit d’entente. Nombre de pôles de la majorité s’avouent très réservés au sujet de l’initiative Berry. La direction du 14 Mars ne s’est pas d’ailleurs prononcée clairement à ce sujet. Elle pose de nombreuses questions, montrant toutes qu’elle refuse de renoncer à la carte de la moitié plus un. Des cadres majoritaires ajoutent que les propositions Berry manquent de précision. Que veut-il dire au juste par président d’entente ? Cela exclut-il automatiquement les candidats provenant du 14 Mars, aussi notoirement modérés et ouverts qu’ils soient ? Et puis, M. Berry ne déclare pas ses intentions au sujet du général Michel Aoun, qui affirme être le candidat d’entente de l’opposition. Ensuite, M. Berry n’évoque pas les éventualités en cas d’échec des efforts pour un président de consensus. On sait seulement qu’il se dit contre la mise en place d’un second gouvernement. Mais irait-il, dans son souci de prévenir le vide institutionnel, jusqu’à accepter l’élection d’un président à la moitié plus un ? Exagération L’opposition affirme que la renonciation au cabinet d’union est une concession faite à la nation, non à la majorité. Dont les cadres répondent en relevant qu’il n’y a pas de concession du tout. Dans ce sens que l’opposition savait que sa revendication ne tenait pas debout pratiquement et n’avait aucune chance d’aboutir. En la maintenant contre toute logique, elle n’aurait fait qu’aggraver une crise déjà surtendue, sans résultats ni profits pour elle. Dès lors, les majoritaires trouvent pour le moins excessif que pour si peu, pour rien en fait, on leur demande en échange de renoncer à la moitié plus un. À l’étranger À l’extérieur, Cousseran s’est rendu à Washington pour palabrer, entre autres, avec David Welch. Les Français démarchent les autres joueurs étrangers en faveur d’une présidentielle libanaise assurée et solide, sur base des deux tiers, comme le souhaite le patriarche Sfeir. En mettant en garde contre les conséquences d’une élection, inévitablement contestée si elle devait avoir lieu, à la moitié plus un. La France pourrait porter un effort particulier en direction de la Syrie, lorsque la position américaine se sera décantée. L’Arabie saoudite et l’Iran sont de leur côté d’accord pour que la stabilité libanaise soit confortée à travers une présidentielle normale. Cependant, il est clair qu’un arrangement devra englober la question gouvernementale et l’occupant du Sérail. Washington continue à soutenir avec force Siniora et souhaite le voir rester après l’élection d’un nouveau président. Or, cet attachement, ce ticket jumelé d’avance, risque de compliquer la réalisation d’un consensus sur le président. Il faudra en effet le choisir en fonction du maintien à ses côtés du président Siniora. Du coup, cela permettrait par ricochet à la Syrie de se poser en défenseur de la composante politique chrétienne de ce pays. Dans ce sens qu’elle s’afficherait comme défendant les droits du président maronite de la République face à l’influence du président du Conseil sunnite. On note, dans ce cadre, que Farouk el-Chareh démarche le Vatican et la curie, dont la préoccupation majeure reste la défense des chrétiens d’Orient. Le pape a ainsi convoqué le cardinal américain chargé du dossier des chrétiens d’Orient, et ce prélat devrait rencontrer sous peu Mgr Sfeir. Philippe ABI-AKL

Se fondant sur des sources extérieures, un ancien président du Conseil certifie que le Liban se trouvera doté d’un nouveau président avant le 24 novembre. Mais, pour le moment, le débat interne se poursuit sur une élection aux deux tiers ou à la moitié plus un. La majorité n’entend pas céder sur la possibilité d’élire elle-même, toute seule, le président. Parce qu’elle...