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Actualités - CHRONOLOGIE

Le ministre de la Défense réitère l’engagement de l’armée à appliquer la résolution 1701 et à surveiller les frontières avec la Syrie

Au nom des martyrs de la troupe, Élias Murr rejette la formation d’un second gouvernement et appelle à l’élection d’un président dans les délais Dans un ministère de la Défense transformé en forteresse par de strictes mesures de sécurité, le ministre de la Défense, Élias Murr, et les officiers du haut commandement de l’armée ont tenu hier une conférence de presse, suite à la victoire de la troupe face aux terroristes de Fateh el-Islam. Parallèlement aux détails factuels portant sur le déroulement des combats, les propos fermes et vigoureux d’Élias Murr ont été frappants, le ministre de la Défense ayant catégoriquement rejeté, au nom des martyrs de l’armée, le principe de la formation d’un second gouvernement au cas où un nouveau président n’était pas élu à la fin du mandat du général Émile Lahoud. M. Murr a appelé à ce sujet à élire un président dans les délais constitutionnels, « pour ne pas commettre un nouveau crime à l’encontre du Liban ». Le slogan diffusé en permanence sur l’écran géant installé dans la salle où se déroulait la conférence de presse et proclamant « le Liban a vaincu grâce à l’unité de son armée » – véritable leitmotiv de toutes les allocutions qui ont été prononcées – est loin d’être futile dans un pays qui a connu toutes sortes de schismes et de séditions. Après l’observation d’une minute de silence à « la mémoire des martyrs de l’agression israélienne de juillet 2006 et des martyrs de l’armée à Nahr el-Bared », Élias Murr a pris la parole pour rendre hommage « aux martyrs et aux héros de l’armée qui sont tombés pour que la patrie demeure fière et inébranlable ». Le ministre de la Défense, qui avait déjà annoncé la fin des opérations militaires quelques semaines auparavant, a expliqué que son annonce faisait suite à « la destruction totale des positions militaires des terroristes dans le nouveau camp ». « Mais l’obstination des terroristes qui ont refusé de capituler et qui se sont retranchés dans l’ancienne partie du camp a nécessité une deuxième étape dans les opérations militaires, avant de parvenir à la grande victoire qui a empêché l’isolement du Nord et l’instauration d’un émirat terroriste », a-t-il ajouté. Élias Murr a révélé qu’en plus du nombre indéfini des membres de Fateh el-Islam qui ont été enterrés par leurs pairs dans des fosses communes, 222 terroristes ont été tués et 202 autres ont été appréhendés depuis le début des combats qui ont coûté la vie à 163 militaires, dont 13 officiers et 32 sous-officiers. Le ministre de la Défense a appelé les Libanais à « s’enorgueillir des exploits de leur armée en dépit de tout ce qui a été avancé au cours des 106 jours de combat, au sujet d’une éventuelle partition ou d’une défaite possible de l’armée si elle venait à prendre d’assaut le camp », en allusion à peine voilée aux propos des ténors du 8 Mars, et notamment du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui avait averti que « l’entrée de l’armée dans le camp était une ligne rouge qu’il est interdit de franchir ». La modernisation de l’armée Élias Murr a affirmé qu’« après la victoire de l’armée, l’impunité ne perdurera plus au Liban ». Et d’insister sur le rôle futur de l’armée, en déclarant que « l’armement et la modernisation de l’armée constituent désormais une priorité nationale et un devoir international car il n’est plus permis que l’armée souffre d’un déficit structurel en termes d’équipements ». Le vice-président du Conseil a réitéré l’engagement de l’armée à « protéger le Sud, appliquer la résolution 1701 de l’ONU, surveiller les frontières communes avec la Syrie et défendre Taëf ». Et de lancer un message politique ferme et lourd de significations dans le contexte actuel, en avertissant qu’ « il n’est pas permis de mener le pays vers l’effritement à travers la formation de deux gouvernements ou de faire passer l’échéance présidentielle sans élire un président de la République, pour que les héros du Liban ne se soient pas sacrifiés en vain ». Et Élias Murr de remercier enfin « l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Égypte, la Jordanie, l’Union européenne et les États-Unis qui ont soutenu le Liban pendant la crise ». Le ministre de la Défense a en outre salué « le commandant en chef de l’armée qui est le père de tous les martyrs ainsi que les soldats, les FSI, la Croix-Rouge et la Défense civile » pour leur action et leurs sacrifices durant le conflit. Signalons que le ministre de la Défense a refusé de répondre aux questions de la presse. Les circonstances de la crise de Nahr el-Bared Le directeur des opérations de l’armée, le général François Hajj, a ensuite fait un exposé détaillé des opérations militaires de l’armée avant de répondre aux questions des journalistes aux côtés du chef d’état-major, le général Chawki Masri, et du directeur des Renseignements de l’armée, le général Georges Khoury. Les officiers ont de nouveau affirmé que « Fateh el-Islam est affiliée à el-Qaëda, comme l’ont démontré les révélations des terroristes arrêtés et les contacts des responsables du mouvement qui ont été interceptés ». Et de préciser que « rien ne permet, pour le moment, d’établir un lien entre le groupuscule terroriste et les SR syriens, mais l’enquête est loin d’être achevée ». Georges Khoury a également insisté sur l’implication de Fateh el-Islam dans les attentats de Aïn Alak. « Quant à une éventuelle responsabilité de la faction dans d’autres attentats, seule l’enquête peut la révéler », a-t-il précisé. Chawki Masri a finalement indiqué que « l’aide logistique fournie par la Syrie n’a pas dépassé les services rendus dans le cadre de l’accord conclu entre les armées respectives des deux pays, avant même le retrait de l’armée syrienne du territoire libanais ». Il a enfin refusé de nommer les personnes responsables du manque en équipement et en munitions dont souffre l’armée libanaise.
Au nom des martyrs de la troupe, Élias Murr rejette la formation d’un second gouvernement et appelle à l’élection d’un président dans les délais

Dans un ministère de la Défense transformé en forteresse par de strictes mesures de sécurité, le ministre de la Défense, Élias Murr, et les officiers du haut commandement de l’armée ont tenu hier une conférence de presse, suite à la victoire de la troupe face aux terroristes de Fateh el-Islam. Parallèlement aux détails factuels portant sur le déroulement des combats, les propos fermes et vigoureux d’Élias Murr ont été frappants, le ministre de la Défense ayant catégoriquement rejeté, au nom des martyrs de l’armée, le principe de la formation d’un second gouvernement au cas où un nouveau président n’était pas élu à la fin du mandat du général...