La journée d’hier a été marquée par les raids menés par les forces aériennes de l’armée libanaise. Les hélicoptère de l’armée ont ainsi intensifié en matinée le pilonnage des abris et fortifications de Fateh el-Islam. L’un des bâtiments visés abritait dans ses sous-sols des combattants qui ont ensuite été obligés de quitter les lieux vu l’ampleur des dégât causés...
Actualités
Nahr el-Bared - L’Unrwa a d’ores et déjà préparé les plans de retour des réfugiés L’aviation pilonne sans répit le dernier réduit de Fateh el-Islam
le 01 septembre 2007 à 00h00
La journée d’hier a été marquée par les raids menés par les forces aériennes de l’armée libanaise. Les hélicoptère de l’armée ont ainsi intensifié en matinée le pilonnage des abris et fortifications de Fateh el-Islam. L’un des bâtiments visés abritait dans ses sous-sols des combattants qui ont ensuite été obligés de quitter les lieux vu l’ampleur des dégât causés par l’aviation de l’armée, qui a aussi utilisé la puissance de feu des chars et des mitraillettes. C’est ainsi que les unités mobiles et les forces spéciales ont pu réaliser des avancées importantes du côté de Saassaa et du quartier Damoun.
« Chaque jour, les soldats sont plus proches des positions des islamistes », a déclaré un porte-parole de l’armée, refusant de préciser la distance qui sépare les soldats des combattants.
Un officier ayant requis l’anonymat a indiqué que les soldats se trouvaient à proximité d’un abri souterrain, où des échanges de tirs les ont opposés aux islamistes.
« Les soldats sont très proches de l’abri Abou Ammar », a-t-il déclaré.
Il s’agit, selon une source palestinienne informée, d’un des abris souterrains les plus fortifiés du camp.
Les islamistes « ne se trouvent plus » dans cet abri et « se sont repliés derrière les immeubles environnants, d’où ils tirent sur les militaires », a précisé l’officier. « Les soldats ripostent par des tirs, mais n’ont pas encore inspecté l’abri, par prudence, en raison de l’éventuelle présence de mines à cet endroit », a-t-il ajouté.
Les souterrains du camp servent de caches aux islamistes depuis le début des combats le 20 mai.
Selon cet officier, « les combats sont tellement rapprochés que l’armée n’utilise plus pour les raids aériens que des bombes de 40 à 60 kilos, au lieu des bombes de 250 et 400 kilos utilisées auparavant, de crainte que des soldats ne soient blessés ».
L’impatience des réfugiés
Du côté des réfugiés palestiniens, l’impatience gagne les esprits à mesure que les combats s’éternisent. Ces derniers restent accrochés à l’espoir de retourner dans leur camp en ruines le plus vite possible, sans attendre la lointaine reconstruction.
Hébergée dans une école du camp de Beddawi, Lina Abdel Halim veut croire qu’elle pourra bientôt déménager pour un logement provisoire en bordure du camp où elle a toujours vécu, une dizaine de kilomètres plus au nord.
« Si nous retournons près de Nahr el-Bared, nous garderons espoir de rentrer un jour dans le camp », assure la jeune femme de 27 ans.
Enceinte, son bébé d’un an dans les bras, elle a abandonné son commerce et sa maison dans le camp de réfugiés de Nahr el-Bared.
« Mon principal souci est la surpopulation. Je leur explique qu’ils doivent être patients », affirme de son côté Richard Cook, le directeur au Liban de l’Unrwa, venu hier à Beddawi présenter les projets de retour. « Ce plan prendra effet dès que l’armée libanaise nous donnera son feu vert », promet-il, en prévenant que de longs mois seront ensuite nécessaires pour créer les conditions des premiers retours.
« Nous devrons déminer, détruire les engins explosifs, désinfecter à cause du risque de maladies lié à la présence de cadavres humains ou animaux, puis déblayer 500 000 mètres cubes de décombres », explique-t-il. Alors seulement pourront être envisagés les premiers retours, non pas dans le camp lui-même, mais sur des terrains alentour, où l’Unrwa projette d’installer des logements et infrastructures provisoires.
En attendant, l’agence de l’ONU a versé une indemnité de 600 dollars à chacune des 700 familles, 3 500 personnes environ, pour leur permettre de se loger pendant trois mois. « Mais les gens sont réticents à accepter cette solution parce qu’ils ne veulent pas se disperser », relève Richard Cook.
L’Unrwa avait également envisagé de construire des préfabriqués autour de Beddawi. Elle a dû renoncer, les réfugiés n’acceptant de retourner qu’aux portes mêmes de Nahr el-Bared. « Les gens ne veulent retourner qu’à Nahr al-Bared, c’est une étape sur notre chemin vers la Palestine », confie Abdel Hakim Cheref, un comptable de 46 ans parmi les 650 réfugiés de l’école de filles de Beddawi.
« Nous avons négocié des terrains avec des propriétaires autour de Nahr el-Bared, mais la plupart ne seront accessibles qu’une fois les combats terminés », explique le directeur de l’Unrwa.
La reconstruction proprement dite, qui se chiffrera en centaines de millions de dollars, viendra plus tard, mais un bureau d’études a déjà été chargé par le gouvernement libanais d’en tracer les premières lignes. Une conférence internationale est envisagée à Beyrouth le 10 septembre pour réunir des fonds.
L’ONU espère que la reconstruction permettra d’améliorer les conditions de vie à Nahr el-Bared et de faire ainsi barrage à l’extrémisme islamiste qui gangrène les camps palestiniens du Liban.
« Si vous améliorez les conditions dans les camps, vous rendrez les gens moins vulnérables à l’extrémisme », remarque Richard Cook.
Martyrs au champ
d’honneur
Par ailleurs, le commandement de l’armée a annoncé hier le décès des deux caporaux Khaled Khalaf et Ali Hochar, respectivement originaires de Fek’ha à Baalbek et de Berkayel, Akkar, qui ont été inhumés dans leur village, et le représentant de l’armée a salué la mémoire des deux caporaux et « le fabuleux courage et l’abnégation de soi dont ils ont fait preuve ». L’adjudant-chef Wissam Hamdane, également tombé sur le champ d’honneur, est originaire de Chehim, dans le Chouf. Ses funérailles ont eu lieu hier au milieu d’une foule très émue.
La journée d’hier a été marquée par les raids menés par les forces aériennes de l’armée libanaise. Les hélicoptère de l’armée ont ainsi intensifié en matinée le pilonnage des abris et fortifications de Fateh el-Islam. L’un des bâtiments visés abritait dans ses sous-sols des combattants qui ont ensuite été obligés de quitter les lieux vu l’ampleur des dégât causés...
Les plus commentés
La nouvelle ère sera aussi celle des chiites... ou ne sera pas
« Ils n'ont rien voulu entendre » : entre Bassil et le Hezbollah, le fossé ne cesse de se creuser
Entre Salam et le Hezbollah, la glace est officiellement brisée