Deux voies qui mènent pareillement à la partition politique de facto : le torpillage de l’échéance présidentielle, et l’élection d’un président à la majorité simple (la moitié plus un). Dès lors, les conciliateurs étrangers, comme les pôles religieux locaux et nombre de leaderships disent non à ces deux éventualités. En considérant qu’un chef d’État élu partialement...
Actualités - OPINION
Une équation-équivalence en vogue : pas de torpillage, pas de majorité simple
le 01 septembre 2007 à 00h00
Deux voies qui mènent pareillement à la partition politique de facto : le torpillage de l’échéance présidentielle, et l’élection d’un président à la majorité simple (la moitié plus un). Dès lors, les conciliateurs étrangers, comme les pôles religieux locaux et nombre de leaderships disent non à ces deux éventualités. En considérant qu’un chef d’État élu partialement serait cause d’un fractionnement du Liban politique en deux présidents, deux gouvernements et deux Parlements. On peut en dire autant d’un vide institutionnel provoqué par défaut de quorum des deux tiers. L’unité du pays, terre, peuple et institutions, volerait en éclats. Et il serait extrêmement difficile ensuite de recoller les morceaux.
Mais il ne suffit pas de se retrouver autour d’une même tendance. Pour que le sens de la responsabilité nationale joue à plein, pour préserver l’esprit de l’unité nationale, il faut un minimum de solidarité. Autour d’un pacte tacite de non-agression politique, de désescalade et de détente favorisant l’entente.
Détaillant leur plaidoirie, les médiateurs soulignent que l’argument de torpillage potentiel fondé sur le droit démocratique d’un député à s’absenter lors de la séance d’élection d’un président de la République n’est pas recevable, dans le fond. Il est vrai que la Constitution n’oblige pas les députés à être présents. Mais il est encore plus vrai que nul ne les a mandatés pour faire sauter l’État-Liban. Ce que leur refus d’assumer leurs responsabilités civiques bien comprises risquerait de provoquer de suite. Surtout dans les circonstances régionales actuelles, tout à fait explosives. Ils doivent donc, en êtres humains sensés, prendre conscience de l’extrême gravité de leur décision.
En sus des impératifs politiques concernant la préservation de l’État lui-même à travers ses institutions, il existe un élément essentiel de sécurité et de stabilité nationales. Si par malheur, soulignent ces sources, la présidence devait se retrouver vacante, aucun gouvernement n’aurait les moyens d’endiguer l’anarchie qui en découlerait automatiquement et de protéger les gens. Les milices, les armes, les troubles referaient fatalement surface à foison.
Ces mêmes intermédiaires relèvent que le défaut de quorum aux deux tiers constituerait en quelque sorte un passeport pour les partisans de l’élection à la majorité simple. Ils passeraient outre et procéderaient au vote, au nom de la nécessité absolue d’éviter le vide institutionnel. Évidemment sans l’assentiment du chef du Législatif, ce qui signifierait déjà la partition politique. Car ces parlementaires feraient de la sorte, qu’on nous passe le mot, Chambre à part.
Mais finalement, tout se résume dans une simple interrogation adressée aux radicaux des deux bords : veut-on que la présidentielle constitue un début de solution, ou qu’elle serve de détonateur à l’implosion du Liban ?
Heureusement, les pointages actuels semblent montrer que les torpilleurs potentiels ne sont pas assez nombreux pour provoquer un défaut de quorum. Car beaucoup d’opposants sont, à l’instar du président Berry, convaincus de la nécessité d’assurer la présidentielle. De même, beaucoup de loyalistes laissent entendre qu’ils refuseraient de contribuer à une élection à la majorité simple, qui ne serait dès lors pas réunie.
Il reste cependant évident qu’options et attitudes peuvent encore changer et se trouvent conditionnées par le climat général. Ce qui signifie que s’il y a encore forte tension lors de l’échéance, les radicaux des deux bords peuvent entraîner leurs alliés respectifs dans leur sillage. Au nom de la lutte commune contre le camp d’en face. Cela pour souligner que si l’on veut gommer difficultés et obstacles concernant le quorum et l’élection, il faut tenter de parvenir à un accord sur la succession. Sur un président de consensus ou sur une liste de présidentiables plausibles parmi lesquels la Chambre ferait son choix.
Émile KHOURY
Deux voies qui mènent pareillement à la partition politique de facto : le torpillage de l’échéance présidentielle, et l’élection d’un président à la majorité simple (la moitié plus un). Dès lors, les conciliateurs étrangers, comme les pôles religieux locaux et nombre de leaderships disent non à ces deux éventualités. En considérant qu’un chef d’État élu partialement...
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