Au cours d’un meeting, à Baalbeck, pour commémorer la disparition de Moussa Sadr, le chef d’Amal invite la majorité à accepter
le principe d’un président consensuel
le 01 septembre 2007 à 00h00
L’opposition renonce à sa revendication sur la formation d’un gouvernement d’union avant la présidentielle, annonce Berry
C’est en présence d’une foule dense de partisans brandissant des milliers de drapeaux verts, aux couleurs du mouvement Amal, que le chef du Législatif et leader d’Amal, Nabih Berry, a lancé son initiative tant attendue en vue de trouver une issue à la profonde crise dans laquelle se débat le pays depuis plusieurs mois. Dans le discours qu’il a prononcé au cours du traditionnel meeting annuel organisé pour commémorer la disparition de l’imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons, cheikh Mohammad Yacoub et le journaliste Abbas Badreddine, le 31 août 1978, en Libye, M. Berry a notamment souligné que l’opposition renonce à sa revendication – soulevée depuis de nombreux mois – portant sur la formation d’un gouvernement d’union nationale avant l’élection du nouveau président de la République. Le leader d’Amal a invité, en contrepartie, la majorité à accepter le principe d’un président consensuel. Auquel cas, il s’engage à relancer un nouveau cycle de concertations avec le patriarcat maronite ainsi qu’avec les pôles (au nombre de 14) qui avaient participé à la conférence de dialogue l’an dernier. Ces tractations auraient pour but, a précisé M. Berry, d’aboutir à un consensus sur le nom du futur chef de l’État.
Le meeting pour commémorer le 29e anniversaire de la disparition de l’imam Sadr a eu lieu cette année dans la ville de Baalbeck en présence d’une délégation du Hezbollah, conduite par le député Mohammad Raad, et de nombreuses autres personnalités, en sus des notables de la région.
D’entrée de jeu, et comme il le fait d’ailleurs chaque année, M. Berry a dénoncé le régime libyen du colonel Mouammar Kadhafi, accusé d’être responsable de la disparition de Moussa Sadr. Le leader d’Amal a stigmatisé les tentatives du régime libyen d’effectuer une diversion dans cette affaire en prétendant que le dignitaire chiite et ses deux compagnons avaient disparu en Italie où ils se seraient rendus, selon Tripoli, après leur départ de Libye.
Après avoir invité le gouvernement à entreprendre une action concrète afin de clore ce dossier, M. Berry a abordé la conjoncture présente dans le pays, soulignant que « la région et le Liban font face à de grands défis, de sorte qu’ils se trouvent à la croisée des chemins entre la stabilité et la paix civile ou le chaos et la conflagration ».
Qualifiant le cabinet de Fouad Siniora de « gouvernement fantôme, après avoir été le gouvernement de la résistance », M. Berry a déclaré que la guerre de juillet dernier avait pour but de « modifier le volet en rapport avec la Résistance dans la résolution 1559 ». « Sans la Résistance, a ajouté M. Berry, le Liban n’aurait pas été présent sur la carte du monde. » Le leader d’Amal a, d’autre part, critiqué la gestion du gouvernement. « Comment l’armée a-t-elle été entraînée dans le combat contre le terrorisme alors que ses munitions ne suffisaient que pour quelques heures ? s’est-il interrogé. Qu’en est-il de l’affaire des assassinats ? Où en sont les projets gouvernementaux de développement dans la Békaa ? Quid des projets de privatisation ? Comment le gouvernement de la majorité peut-il rester serein alors que sous les fenêtres de son siège est rassemblée la moitié du peuple libanais qui ne reconnaît pas sa légalité. »
M. Berry a ensuite répondu à ceux qui lui reprochent d’avoir paralysé le Parlement. « Ceux qui me font de telles reproches oublient que la cause de la fermeture du Parlement est l’illégalité du gouvernement », a-t-il souligné.
M. Berry s’est lancé ensuite dans une longue argumentation pour affirmer que le quorum des deux tiers des membres de la Chambre est une condition incontournable pour l’élection du président de la République. Et de poursuivre sur ce plan : « L’élection d’un président consensuel, né d’un accord interlibanais, dans les délais constitutionnels et conformément aux termes de la Constitution, avec un quorum des deux tiers, représente une chance de sortir le pays de l’impasse actuelle. Mettons-nous d’accord sur un président consensuel, sur base d’un quorum des deux tiers, et l’opposition renoncera à un gouvernement élargi avant l’élection, puisque que vous (la majorité) ne le voulez pas. Nous ne renonçons pas (à cette demande) pour vous, mais pour le Liban. Cela ne veut pas dire qu’un camp a remporté une victoire sur l’autre. Nous (l’opposition) ne voulons pas que le pays plonge dans l’inconnu. »
Affirmant que son initiative est fondamentalement « libanaise », M. Berry a déclaré : « Dès que nous nous entendrons sur le principe du président consensuel, je m’engage à relancer le dialogue et les concertations avec le patriarcat (maronite) ainsi qu’avec les pôles qui ont participé au dialogue enclenché le 2 mars (2006) afin d’aboutir à une entente sur le nom du président. Plus nous accélérons une telle entente, et plus nous pourrons rapidement mettre fin au sit-in (dans le centre-ville) et plus nous pourrons rapidement éviter la catastrophe les dix derniers jours (qui précèdent la fin du mandat présidentiel et au cours desquels le Parlement est tenu de se réunir de facto pour élire un président) ». En conclusion, M. Berry a souligné que « les musulmans sont à l’écoute de Bkerké beaucoup plus que ceux qui affirment se placer sous l’autorité du patriarcat ».
L’opposition renonce à sa revendication sur la formation d’un gouvernement d’union avant la présidentielle, annonce Berry
C’est en présence d’une foule dense de partisans brandissant des milliers de drapeaux verts, aux couleurs du mouvement Amal, que le chef du Législatif et leader d’Amal, Nabih Berry, a lancé son initiative tant attendue en vue de trouver une issue à...
Les plus commentés
Deux femmes nommées dans l’équipe du président Joseph Aoun
Le duo Hezbollah-Amal prend sa revanche… mais ne coupe pas tous les ponts
Le tandem chiite ne boudera pas le nouveau cabinet