Paris III - Premier versement des 250 millions d’aide économique promise par les États-Unis Un don américain de 75 millions de dollars alloué à la réduction de la dette

Le ministre des Finances, Jihad Azour, a signé hier un accord avec le président au Liban de l’Agence américaine pour le développement international (USAid), Raouf Youssef, portant sur l’octroi d’un don de 75 millions de dollars. Ce don est le premier versement de l’aide budgétaire de 250 millions de dollars promise par les États-Unis lors de la conférence internationale d’aide pour le Liban (Paris III). M. Youssef a indiqué que ce montant, qui sera versé au gouvernement dans une semaine, servira à rembourser une partie des dettes du Liban auprès de la Banque mondiale. Une intention confirmée par M. Azour qui a assuré que « ce don sera entièrement alloué à la réduction de la dette. Il ne sera pas utilisé pour des dépenses budgétaires ni autres, mais est exclusivement destiné à payer des dettes contractées auprès d’institutions internationales comme la Banque mondiale ». Cette allocation reflète « notre volonté et notre détermination à maintenir la stabilité économique et financière, et à poursuivre les réformes et la mobilisation des fonds promis à Paris III », a-t-il estimé. Toutefois, l’accord sur les 250 millions signé le 5 juillet dernier avec l’USAid conditionnait cette aide à la mise en œuvre de réformes concrètes et de mesures d’assainissement des finances publiques. Cette première tranche a été approuvée « sur la base de réformes déjà entreprises », a ainsi souligné le ministre, sans donner davantage de précisions. « Nous avons entamé les projets le plus rapidement possible, a-t-il poursuivi (…) Mais nul n’ignore la complexité de la situation actuelle qui nous oblige à maintenir la stabilité, et à éviter une crise économique et financière (…) Pour nous, la stabilité est essentielle dans cette phase de transition très critique » au cours de laquelle il faut préparer le terrain à la nouvelle équipe. S’adressant à la communauté internationale, le ministre a enfin réitéré l’engagement du Liban à poursuivre les réformes « nécessaires pour l’avenir du pays ». Il a ensuite été demandé au président de l’USAid si l’aide accordée à l’armée libanaise entrait dans le cadre de Paris III. « Une partie d’entre elle, a-t-il répondu. Les États-Unis ont promis 300 millions de dollars pour soutenir l’économie libanaise (250 millions au gouvernement et 50 millions sous forme de projets). Le reste va à l’armée et la sécurité. » Selon le second rapport de suivi de Paris, publié par le gouvernement, les engagements des États-Unis à la conférence s’élèvent à 890 millions de dollars : 250 millions d’aides budgétaires, 120 millions de soutien au secteur privé, 235 millions à travers les Nations unies, la Finul et les ONG, et 280 millions de dollars en nature, sous forme d’assistance technique. Pour sa part, l’ambassadeur américain au Liban, Jeffrey Feltman, a indiqué que l’aide américaine à l’armée libanaise était de près de 321 millions de dollars, et « le montant de ce qui a été versé jusque-là sous forme d’équipements, de matériel et de formation s’élève à environ 270 millions de dollars ».