Insolite Un tribunal kényan reporte l’examen de la condamnation à mort... du Christ

Une juge kényane, arguant du caractère non urgent de l’affaire, a reporté hier l’examen d’une plainte déposée par un groupe de chrétiens qui désire que soit déclarée « nulle et non avenue » la condamnation du Christ. La juge Joyce Aluoch a affirmé aux Amis de Jésus (Friends of Jesus – FOJ) que l’agenda de la Haute Cour était absolument complet alors que la majorité des magistrats qui la composent est encore en vacances. « Je ne pense pas qu’il soit convenable d’entendre cette affaire pendant les vacances de la Cour », a déclaré la juge. L’avocat des FOJ, Michael Chemwok, avait demandé à ce que le cas soit examiné en urgence. « Nous voulons réécrire la Bible pour établir que Jésus n’était pas un criminel », a-t-il déclaré. Les FOJ sont décidés à retourner devant la Cour après les vacances. « Le procès de Jésus, “roi des Juifs”, accusé d’avoir “blasphémé le Saint-Esprit”, puis sa condamnation et sa crucifixion, ont violé les lois de l’époque, et doivent être corrigés par la loi moderne », plaide l’avocat des plaignants, Me Humprey Odanga. La crucifixion était prévue, dans la loi romaine en vigueur à l’époque, pour les crimes de vol, trahison, viol et outrage à l’empereur, a-t-il souligné. Selon la Bible et des historiens de la religion, la juridiction suprême juive qui a condamné Jésus-Christ à mort, le Grand Sanhédrin, l’avait bien accusé de blasphème, mais Hérode, le roi de Judée vassal de Rome, l’avait acquitté. Ponce Pilate, procurateur de Judée et donc fonctionnaire romain devant qui ses accusateurs l’avaient conduit ensuite, l’avait renvoyé au Sanhédrin après s’être « lavé les mains ». Des juristes kényans ont conclu à la légitimité de la plainte des FOJ, sans pour autant admettre la compétence des tribunaux du pays, en notant aussi « qu’il y a prescription ».