Le Rassemblement de l’option libanaise dénonce le laxisme des fractions chiites dans l’affaire Moussa Sadr

Le Rassemblement de l’option libanaise (Ahmad el-Assaad) a publié un communiqué, à l’issue de sa réunion hebdomadaire, dénonçant le laxisme des « forces politiques concernées » (dans une allusion à peine voilée au mouvement Amal et à l’establishment politique chiite dans l’affaire de la disparition de l’imam Moussa Sadr. « La disparition de l’imam Moussa Sadr (en Libye, le 31 août 1978) n’a pas suscité un suivi sérieux de la part des forces politiques considérées comme étant dans la mouvance du courant de l’imam Sadr, souligne notamment le communiqué du Rassemblement de l’option libanaise. Les parties concernées souhaitent-elles réellement faire la lumière sur ce dossier et déterminer les raisons de cette disparition ? Y a-t-il une volonté délibérée d’étouffer cette affaire et de se contenter de discours et de meetings populaires ? »  S’adressant aux responsables des forces politiques chiites qui représentent actuellement la communauté, le Rassemblement de l’option libanaise interpelle ces fractions chiites et se demande si elles sont réellement fidèles aux enseignements de Moussa Sadr. « Son message essentiel n’était-il pas d’intégrer les chiites dans le projet de l’édification de l’État libanais ? s’interroge la formation. Votre comportement, aujourd’hui, reflète-t-il réellement ses orientations ? Votre ligne de conduite n’est-elle pas en contradiction avec les objectifs et les idées de Moussa Sadr ? Quel sens ont ces meetings (organisés pour commémorer la disparition de l’imam Sadr) ? Ne sont-ils pas une exploitation folklorique d’un symbole libanais, par essence rassembleur ? » Le mouvement Amal, note-t-on sur ce plan, organise aujourd’hui un meeting pour commémorer la disparition de l’imam Sadr. Et le communiqué d’ajouter, s’adressant aussi aux responsables des forces politiques chiites actuelles : « Moussa Sadr prônait l’allégeance à l’État libanais uniquement, soulignant la nécessité de préserver l’unité des institutions étatiques. Il condamnait toute forme de dissension et d’extrémisme. Vous commémorez sa disparition, mais dans le même temps vous reniez tous ses principes et slogans et vous les videz de leur contenu. » En conclusion, le communiqué a stigmatisé les menaces visant les diplomates étrangers et les journalistes libanais.