Washington serait opposé à un amendement de la Constitution ou à l’élection d’un ancien militaire

De retour de Washington, l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, a fourni des réponses, hier, aux questions posées par le président de la Chambre, Nabih Berry, concernant l’élection présidentielle. Selon des sources sûres, citées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, Washington s’oppose à un amendement de la Constitution qui permettrait l’accession d’un haut fonctionnaire à la magistrature suprême. Il serait également contre l’accession d’un général ou d’un ancien général, comme il s’oppose à un président élu grâce à la contribution de la Syrie. Selon les mêmes sources, Washington ne soutient pas un candidat en particulier, comme il n’appuie pas non plus les propos du président français, Nicolas Sarkozy, qui avait appelé Damas « à la coopération », pour que l’élection présidentielle au Liban se déroule dans les normes constitutionnelles. L’un des problèmes qui se posent à la diplomatie américaine, en effet, est le changement qui s’est opéré au Quai d’Orsay, avec l’élection d’un nouveau président de la République et la mutation de l’ambassadeur Bernard Émié, qui représentait la diplomatie française à Beyrouth. À l’heure où Paris appelle la Syrie à une coopération constructive, Washington désire que Damas éloigne ses griffes purement et simplement de l’échéance présidentielle au Liban. Par ailleurs, dans un langage très clair, l’ambassadeur Jeffrey Feltman aurait fait savoir au chef du Parlement que son pays est contre l’élection du général Michel Aoun, vu que l’expérience avec le général Émile Lahoud n’a guère été encourageante.