Et de poursuivre : « Aujourd'hui, le quotidien a titré : "Les obstacles dressés par Bassil aux enquêtes menées par les FSI sur les écoutes". Tout le monde sait qu'il s'agit là d'une atteinte, et nous sommes étonnés que cela émane du journal de M. Ghassan Tuéni. Cependant, Bassil, les siens et nous dresserons toujours des obstacles face aux exactions, aux tentatives d'échapper à l'application de la loi, aux agressions contre les spécificités et les droits des gens. Est-il normal qu'un ministre qui se respecte ne dresse pas des obstacles face à ceux qui passent outre à la loi dans son ministère ? C'est pourquoi le ministre Bassil appliquera la loi 140. Il est inadmissible qu'on s'en prenne à nous de cette manière. Nous couperons la langue de ceux qui le font et briserons la main qui tente de nous porter atteinte. Nul ne se mettra en travers du processus de réformes et les mensonges se retourneront contre leurs auteurs. (...) Nous tenons face aux grands, mais (...) nous piétinerons les petits s'ils continuent de nous traîner dans les pattes. »
« Nous sommes désormais sûrs que, lors des élections, la bataille sera menée contre le "aounisme". Il s'agit d'une bataille universelle, et, durant la semaine précédant les élections, vous assisterez à la plus grande opération héliportée, et peut-être même à une invasion par voie de mer, pour bouter les hordes aounistes hors du Liban », a plaisanté le général. « Des armadas, de grandes sociétés internationales des cinq continents seront là, appuyées par d'immenses fortunes, pour paver la voie à cela. Mais nous ferons face et, comme à chaque fois, nous gagnerons. Les citoyens n'auront à faire qu'un seul effort : voter le dimanche », a poursuivi Michel Aoun.
Le chef du CPL a ensuite critiqué les voyages de moukhtars dans les pays de l'émigration, avant de se moquer des dernières déclarations de Walid Joumblatt au sujet de ses candidats dans la circonscription de Baabda. Le chef du PSP a « défini l'identité du bloc centriste », selon lui, puisque les candidats qu'il a désignés sont aussi ceux du centre. « Ces élections constituent, pour les Libanais, l'occasion rare de modifier le fait accompli. Depuis 16 ans, l'école haririenne nous a fait vivre dans la récession, le chômage, les dettes, l'instabilité sécuritaire, le manque de libertés, la domestication des médias par la botte, puis par le chantage », a-t-il dit, avant de faire un plaidoyer en faveur des ministres aounistes, qui sont « des serviteurs de la chose publique ».
Une autre affaire évoquée hier par le chef du CPL, celle d'Adonis Akra, professeur (aouniste) de philosophie à l'UL, qui est toujours poursuivi en justice pour un ouvrage écrit à la suite du 7 août 2001 et hostile à l'occupation syrienne. « Cette année, Beyrouth sera capitale mondiale du livre, et l'ouvrage en question est toujours interdit de publication pour atteinte aux relations avec la Syrie. Mais Akra n'a rien fait en comparaison avec ce qu'ont fait Siniora, Joumblatt et Hariri pour détruire les relations avec la Syrie. Je souhaite que ces trois-là soient déférés devant le parquet parce qu'ils ont énormément porté atteinte aux relations avec la Syrie, maintenant que la relation avec Damas n'est plus mauvaise. Nous nous sommes permis de critiquer la Syrie lorsqu'elle se trouvait au Liban, jusqu'à ce qu'elle s'en aille, et, depuis, nous ne lui avons plus porté atteinte. Cependant, ces trois-là sont ceux qui font le plus de tort aux relations libano-syriennes (...) », a-t-il dit.
Le général Aoun a ensuite affirmé, en réponse à une question, que ce sont « les donations de particuliers d'où qu'elles proviennent » qui financeront la campagne du CPL. Reprenant ensuite ses critiques contre le bloc centriste, il a fait appel aux paroles de la chanson de Jacques Dutronc, L'Opportuniste : « Je suis pour le communisme, le socialisme et le capitalisme ; je ne fais qu'un seul geste, je retourne ma veste. » Et d'ajouter, au sujet des éventuels députés du bloc centriste : « Ils l'ont tellement retournée qu'elle craque de tous les côtés, et maintenant, c'est leur pantalon qu'ils retournent. Je dédie cette chanson à tous ceux qui parlent de centrisme, pour que les auditeurs sachent ce qu'il en est réellement du centrisme. »
Michel Aoun a enfin indiqué, concernant l'accord CPL-Hezbollah : « Il y a deux scènes : celle de la culture de la confrontation le 5 février (2006, date des incidents à Achrafieh), et celle du dialogue, entre les églises de Mar Maroun et Mar Mikhaël le 6 février. Ces deux cultures existent auprès d'un même peuple et le peuple libanais doit choisir entre elles. Je souhaite qu'il opte pour le dialogue. »