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La Maison-Blanche minimise la portée du document Un rapport interne dresse une évaluation pessimiste de la stratégie américaine
le 31 août 2007 à 00h00
À une quinzaine de jours d’un rapport officiel attendu sur l’Irak, un document interne dévoilé hier par le Washington Post fait une évaluation pessimiste des efforts américains dans ce pays. Le Government Accountability Office (GAO), l’organisme américain de contrôle de l’action gouvernementale par le Parlement, estime que l’Irak n’a atteint que trois des 18 objectifs politiques et militaires assignés par le Congrès, selon ce projet de rapport.
La Maison-Blanche a immédiatement minimisé la portée de ce document. « Quand il paraîtra, nous y jetterons un œil, mais je crois qu’on mélange un peu les torchons et les serviettes quand on le compare avec le rapport que le président est tenu de soumettre », a déclaré une porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino. Mme Perino a fait la distinction entre la nature du rapport du GAO et celui que l’Administration est tenue de soumettre au Congrès d’ici au 15 septembre. « Le président doit rendre compte sur le point de savoir si les Irakiens font des progrès vers les critères fixés », a-t-elle dit. « Le Congrès, d’un autre côté, demande au GAO de dire s’ils (les Irakiens) y ont satisfait ou pas », a-t-elle fait valoir. « La barre a été placée tellement haut (par le GAO) qu’il est presque impossible de l’atteindre », a-t-elle dit. La veille, un porte-parole du Pentagone, Geoff Morrell, a également relevé que les « critères fixés par le GAO (étaient) très rigoureux, certains diront même impossibles à respecter ».
Faute de parvenir à imposer un calendrier de retrait à George W. Bush, le Congrès, où la majorité démocrate pousse à un désengagement, a imposé 18 critères selon lesquels seraient jugées la situation en Irak et la stratégie américaine. Le rapport du GAO, qui devrait être remis sous sa forme définitive au Congrès mardi, risque ainsi d’être utilisé par les démocrates contre le gouvernement dont l’évaluation de la situation devrait être beaucoup plus positive. Le document du GAO fait une évaluation négative des efforts américains pour sécuriser Bagdad et affirme que la stratégie lancée en janvier par le président Bush n’a pas montré clairement d’effets positifs. Les attaques contre les civils n’ont pas décliné et les forces de sécurité irakiennes n’ont pas gagné en compétence, indique-t-il. En outre, les blocages politiques en Irak ont miné les efforts de reconstruction et n’ont pas permis de mettre en place la législation nécessaire, analyserait le rapport.
Le général David Petraeus, commandant de la force multinationale en Irak, et Ryan Crocker, l’ambassadeur des États-Unis à Bagdad, rendront compte les 10 et 12 septembre devant les deux Chambres du Congrès de leur évaluation de la nouvelle stratégie de renforts visant à mettre fin aux violences confessionnelles dans le pays. Dans l’attente de la publication de ce rapport, le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, a assuré que ce document ne contiendrait aucune « solution magique » pour mettre fin à la crise. Ce rapport se concentrera notamment sur « les dangers » d’un retrait précipité des troupes américaines, selon M. Zebari, qui estime que si quelques progrès sécuritaires et économiques ont été enregistrés ces huit derniers mois, « cela n’a pas été le cas sur le plan politique ».
À une quinzaine de jours d’un rapport officiel attendu sur l’Irak, un document interne dévoilé hier par le Washington Post fait une évaluation pessimiste des efforts américains dans ce pays. Le Government Accountability Office (GAO), l’organisme américain de contrôle de l’action gouvernementale par le Parlement, estime que l’Irak n’a atteint que trois des 18 objectifs...
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