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Actualités - CHRONOLOGIE

Le patriarche maronite met en garde contre une violation de la Constitution Sfeir opposé à un quorum fixé à la majorité simple

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a mis en garde contre une violation de la Constitution, en insistant sur le quorum des deux tiers pour la première séance de l’élection présidentielle et en se disant hostile à un quorum fixé à la majorité simple. Le patriarche a reçu hier le président du Centre international de la presse et de l’information, Ibrahim Sayyah, pour un entretien d’une heure et demie au cours duquel M. Sayyah a interviewé Mgr Sfeir. « Notre situation est désespérante, a déploré le chef de l’Église maronite, et le pays ne peut être sauvé que par ses fils qui sont malheureusement dispersés et qui ne semblent pas avoir de dénominateur commun. » Considérant qu’un boycottage de l’élection présidentielle est « injuste », et « destructeur pour le pays », Mgr Sfeir a estimé que la présidentielle doit avoir lieu, suivant la Constitution, sur base d’un quorum des deux tiers lors de la première séance. « Par la suite, elle pourrait avoir lieu à la majorité simple. Mais ce serait dangereux d’avoir recours, dès le départ, à la majorité simple, parce qu’ainsi la partie adverse peut prendre exemple sur les autres et prétendre avoir le droit d’enfreindre la Loi fondamentale. On risque ainsi d’avoir deux présidents, deux gouvernements et deux Liban, et ce serait catastrophique pour tout le pays », a averti Mgr Sfeir. Interrogé au sujet de l’amendement constitutionnel, le chef de l’Église maronite a de nouveau mis en garde contre une telle mesure si elle est adoptée dans l’intérêt d’une personne. Estimant que la Constitution ne peut être modifiée que dans l’intérêt du pays, il a déploré l’amendement régulier de ce texte au Liban. En réponse à une question, Mgr Sfeir a estimé que le président de la République « doit être à égale distance de toutes les parties, avoir une expérience dans le domaine politique et ne recevoir des ordres de personne ». Le patriarche a par ailleurs conféré avec M. Toufic Hindi, pour qui les Libanais ont échoué à parvenir à un règlement général, pouvant sortir le pays de la crise. Selon lui, il n’y a plus de possibilité d’une solution avant la présidentielle. « Le Liban est ainsi confronté soit au chaos, soit à une entente au sujet de la gestion de la crise », a-t-il ajouté. Parmi les visiteurs de Dimane, l’ancien député Salah Honein et le député Kassem Abdel Aziz, qui a affirmé que le bloc tripolitain, auquel il appartient, s’aligne sur la position du patriarche. Il a ainsi souligné que le quorum des deux tiers est nécessaire pour l’élection d’un chef de l’État. « Mais si la situation se complique et si le quorum fait défaut plusieurs fois, nous œuvrerons en coordination avec le patriarche, conformément à ce que notre sens patriotique et notre conscience nous dicteront », a affirmé M. Abdel Aziz.

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a mis en garde contre une violation de la Constitution, en insistant sur le quorum des deux tiers pour la première séance de l’élection présidentielle et en se disant hostile à un quorum fixé à la majorité simple.
Le patriarche a reçu hier le président du Centre international de la presse et de l’information, Ibrahim Sayyah,...