PÉTROLE
L’OPEP s’est donné un objectif de prix
d’environ 70 dollars le baril, déplore l’AIE
le 29 août 2007 à 00h00
Le marché a réalisé que l’OPEP s’est donné un objectif de prix autour de 70 dollars le baril, ce qui pourrait peser sur la croissance, a estimé hier le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Claude Mandil, dans un entretien à la revue Pétrole et Gaz arabes.
« Le marché prend manifestement conscience » que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) « s’est donné un nouvel objectif implicite de prix ou une nouvelle zone de prix autour de 70 dollars le baril et que l’organisation tentera de défendre ce niveau », a indiqué M. Mandil.
« Je le déplore car c’est un facteur qui peut, quoi qu’on en dise souvent, peser sur la croissance économique mondiale et qui constitue un fardeau très lourd pour les populations les plus pauvres », a-t-il ajouté.
Le directeur de l’AIE a aussi estimé que les stocks de pétrole devaient augmenter alors que la consommation pétrolière croît de 2 % par an et « continuera à augmenter ».
Selon M. Mandil, l’OPEP a raison de dire que le marché est bien approvisionné, mais « ce qui nous intéresse surtout, c’est le marché de demain, c’est-à-dire la fin 2007 ».
« C’est dès maintenant que les raffineries devraient travailler plus pour être en mesure de satisfaire la demande de cet hiver », a-t-il affirmé. « Il faut donc plus de pétrole brut mais, malheureusement, les signaux envoyés par l’OPEP ne laissent pas beaucoup d’espoir à ce sujet », a-t-il ajouté.
La prochaine réunion de l’OPEP est prévue le 11 septembre à Vienne. Pour M. Mandil, l’annonce d’une hausse de la production par le cartel « n’est pas aujourd’hui l’hypothèse la plus probable ».
« Je n’ai par ailleurs pas d’indications sur de possibles augmentations discrètes de la part de certains producteurs », a affirmé le directeur de l’AIE.
M. Mandil a en outre estimé qu’il fallait « augmenter l’effort d’investissement dès maintenant ». « Certains des nouveaux investissements qui viennent d’être décidés ou qui sont sur le point de l’être ne porteront leurs fruits qu’après 2012, d’où un risque sérieux à cette date ou autour de cette date compte tenu des délais de réalisation », a-t-il affirmé.
Interrogé sur les conséquences de la crise des crédits hypothécaires à risques aux États-Unis, les fameux « subprimes », M. Mandil a jugé que « le caractère durable de l’impact de cette crise sur la consommation d’énergie et de pétrole » n’était pour l’instant « qu’une hypothèse ».
Si les pays producteurs sont vraiment très inquiets des conséquences de cette crise sur la croissance économique mondiale, « la bonne solution serait de tenter de faire baisser les prix du pétrole pour compenser les effets potentiellement déflationnistes sur l’économie », a-t-il ajouté.
Hier, le pétrole a ouvert en baisse de 34 cents à 71,63 dollars à New York. Les prix étaient montés à un sommet historique, le 1er août, à 78,77 dollars le baril, en raison d’une chute des stocks de pétrole brut aux États-Unis.
Le marché a réalisé que l’OPEP s’est donné un objectif de prix autour de 70 dollars le baril, ce qui pourrait peser sur la croissance, a estimé hier le directeur de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), Claude Mandil, dans un entretien à la revue Pétrole et Gaz arabes.
« Le marché prend manifestement conscience » que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole...
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