Les discussions sont à l’étape des « propositions et non des négociations », assure Erakat À Jérusalem, Olmert et Abbas abordent les questions-clés du conflit israélo-palestinien

Les dirigeants israélien Ehud Olmert et palestinien Mahmoud Abbas ont abordé hier les questions-clés du conflit au Proche-Orient en vue d’une conférence internationale prévue à l’automne. Les discussions, les secondes en moins d’un mois, se sont tenues à la résidence du Premier ministre à Jérusalem. Elles ont duré plus de trois heures. «MM. Olmert et Abbas ont discuté d’un accord cadre incluant des questions-clés comme celle des réfugiés et de Jérusalem, en vue d’élaborer un document qui sera présenté à la conférence internationale prévue en novembre à Washington », a déclaré un haut responsable israélien à la fin de la rencontre. « M. Olmert entend avoir deux ou trois autres rencontres avec M. Abbas lors des prochaines semaines pour discuter de ces questions avant de mettre en place les groupes de travail qui établiront le document et le soumettront à l’approbation des deux parties », a souligné le responsable. Une partie de la rencontre Abbas-Olmert s’est tenue en tête à tête et a duré une heure et demie. Le négociateur en chef palestinien, Saëb Erakat, a indiqué de son côté que les discussions étaient encore à l’étape des « propositions et non des négociations ». « Nous n’avons pas atteint l’étape des détails. Nous n’avons pas atteint l’étape des projets (d’accord). Nous n’avons présenté à la partie israélienne aucun document et nous n’avons reçu des Israéliens aucun document », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Ramallah. M. Erakat a accusé M. Olmert de ne pas avoir tenu ses récentes promesses d’une levée partielle des barrages de l’armée israélienne en Cisjordanie, points de friction quotidiens de la population avec l’armée, qui empêchent l’essor de l’économie palestinienne. Atmosphère positive Si aucune percée n’a été annoncée, cette rencontre était entourée d’une atmosphère positive. M. Abbas a ainsi signé le livre d’or de la résidence du Premier ministre et écrit : « C’est pour moi un honneur de vous rencontrer chez vous. J’espère que la paix entre nous avancera et que nos deux peuples verront la paix à laquelle nous souhaitons parvenir. » M. Abbas a assuré lors d’un entretien télévisé que tout accord conclu avec Israël serait soumis aux Palestiniens par voie de référendum et présenté au Parlement. Il a toutefois assuré qu’il refuserait « catégoriquement un État aux frontières temporaires ». Par ailleurs, la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, a appelé le président palestinien et le Premier ministre israélien lundi pour « faire le point » avant leur rencontre hier, a annoncé le département d’État. Mme Rice « a eu l’occasion de parler à MM. Abbas et Olmert avant leur rencontre pour comparer ses notes avec eux et parler un peu de la façon dont les choses avancent », a indiqué à la presse Tom Casey, un porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères. Le porte-parole a assuré que la chef de la diplomatie américaine n’avait présenté aucune exigence aux deux parties. Critiques du Hamas Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza depuis le 15 juin, a vivement critiqué cette rencontre. Selon les islamistes, elle signe le « déclin politique de la cause palestinienne, vidée de son sens, et la fin des droits du peuple palestinien, comme le droit au retour et l’établissement d’un État ». Pour le chef du mouvement, Khaled Mechaal, la conférence à l’automne est vouée à l’échec. « Il ne fait pas de doute que le résultat sera en faveur d’Israël parce que Olmert est la partie la plus puissante dans ces négociations », a-t-il dit lundi à CNN.