Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le Conseil des ministres fait état d’informations sur des vélléités de sit-in et d’occupations de places publiques de la part de l’opposition Le gouvernement affirme l’existence de menaces contre des diplomates, des journalistes et des pôles du 14 Mars

Le Conseil des ministres a confirmé les nominations diplomatiques décidées par le ministre des Affaires étrangères par intérim, Tarek Mitri, et rejeté les contre-nominations du chef de la diplomatie démissionnaire, Faouzi Salloukh. Il n’a pas pris de décision au sujet du réseau téléphonique parallèle établi par le Hezbollah au Liban-Sud – réseau qui s’étend d’ailleurs jusqu’à Beyrouth – en attendant que la commission ad hoc formée pour examiner cette affaire soumette son rapport final et ses recommandations. Mais le gouvernement s’est dit déterminé à résoudre « pacifiquement » cette affaire qui porte atteinte à la sécurité de l’État. Mais même si de nombreuses questions administratives ont été examinées durant la séance, ce sont incontestablement les questions de sécurité qui ont accaparé une bonne partie de la réunion, étant donné leur gravité. Le Conseil des ministres s’est réuni pendant plus de 5 heures au Sérail sous la présidence de M. Fouad Siniora, en présence du directeur général des FSI, le général Achraf Rifi, et du directeur des Services de renseignements de l’armée, le brigadier Georges Khoury. Chacun des deux a présenté son rapport. En dépit des deux crimes de Ali el-Nahri dans la Békaa et de Jabal Mohsen, à Tripoli, le général Rifi a relevé un recul de la criminalité, soulignant la coordination entre les différents services de sécurité. Le brigadier Khoury a de son côté exposé le travail accompli au niveau de la filature et du démantèlement des réseaux terroristes ainsi que l’évolution de la situation sur le terrain à Nahr el-Bared, notamment après l’évacuation des civils. Il a communiqué aux ministres les résultats de l’enquête menée auprès des personnes évacuées de ce camp, et selon lesquels près de 60 combattants seulement demeurent à Nahr el-Bared, dont 40 blessés. Parmi les blessés figurerait le chef de l’organisation terroriste, Chaker Absi. Avant la réunion, le ministre de la Défense, Élias Murr, a expliqué aux journalistes que le camp de Nahr el-Bared est sur le point de tomber militairement. Des menaces en série et des préparatifs d’escalade Le Conseil des ministres s’est ensuite arrêté sur les informations et les témoignages relatifs aux menaces formulées à l’encontre d’un certain nombre de diplomates, notamment les ambassadeurs de France, d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis. Ces menaces visent également les journalistes Rajeh Khoury, du quotidien an-Nahar, Nawfal Daou, de Naharnet, Wardé Zamel de la Voix du Liban, ainsi que des pôles de la majorité et des responsables de sécurité. Le Conseil des ministres a examiné d’autres informations non moins alarmantes au sujet de préparatifs de sit-in, de blocage de routes et d’occupation de places publiques de la part de l’opposition durant la période qui nous sépare de l’échéance présidentielle. Il a débattu des mesures qui doivent être prises par les forces de sécurité, en attendant que le gouvernement s’assure du bien-fondé de ces informations, provenant de diverses sources. Le gouvernement a ensuite planché sur des rapports relatifs à l’établissement par le Hezbollah d’un réseau parallèle téléphonique et électrique au Liban-Sud. Selon des sources ministérielles, le pot aux roses a été découvert lorsque de nombreux villageois se sont plaints du fait qu’ils sont empêchés d’accéder à leurs terrains, dans la zone située entre Jezzine et Marjeyoun, devenue une « zone de sécurité » pour le Hezbollah, en raison de travaux d’excavation et d’installation de tranchées censées accueillir des câbles électriques et téléphoniques. De source ministérielle, on a indiqué que des travaux du même genre sont effectués de façon illégale au sud et au nord du Litani. Avant la réunion, la commission ministérielle ad hoc chargée d’examiner ce dossier avait tenu une réunion sous la présidence de M. Siniora pour examiner le rapport qui devait être ensuite étudié en Conseil des ministres. Elle est formée, rappelle-t-on, des ministres des Télécommunications, Marwan Hamadé, de la Défense, Élias Murr, de la Justice, Charles Rizk, et de l’Intérieur, Hassan Sabeh. De source ministérielle, on indique que le rapport en question précise que le réseau établi par le Hezbollah ne se limite pas au Liban-Sud, mais s’étend jusqu’à la capitale et sa banlieue, et n’a rien à voir avec les opérations de résistance. C’est ce que le ministre de l’Information, Ghazi Aridi, a d’ailleurs relevé au terme du Conseil des ministres, précisant que le gouvernement a l’intention de s’attaquer au réseau de communications privé installé par le Hezbollah, mais de façon « pacifique ». « Nous sommes d’accord pour trouver une solution pacifique à ce problème, mais nous sommes inquiets car il s’agit d’une affaire délicate », a-t-il déclaré. M. Aridi a indiqué que, selon certaines informations, le propre réseau de communications du Hezbollah s’étendrait du sud du village de Zawtar Sharqiyeh, près de la frontière israélienne, jusqu’à Beyrouth et ses faubourgs. Il a affirmé que le gouvernement est « déterminé à protéger la Résistance et ses symboles de l’ennemi israélien », avant d’indiquer, en réponse à une question, que les informations dont il dispose « n’entraient pas dans la logique » selon laquelle ce réseau s’inscrit dans le cadre de la stratégie de résistance. La commission ad hoc dispose d’un délai de sept à dix jours pour établir un nouveau rapport et proposer les mesures nécessaires pour faire appliquer la loi et mettre fin à cette atteinte flagrante à la souveraineté et aux droits de l’État. Les nominations au palais Bustros Après avoir achevé l’examen du dossier sécuritaire sous tous ses angles, le Conseil des ministres est revenu sur l’affaire des nominations au sein de l’administration centrale au palais Bustros, du moment que le Conseil de la Fonction publique avait annulé les décisions de MM. Mitri et Salloukh. En dépit du jugement de la Fonction publique, il devait entériner les nominations proposées par M. Mitri, mais en les reprenant à son compte suivant une nouvelle formule juridique, partant du principe qu’il n’est pas permis de laisser l’administration centrale paralysée, surtout que de nombreux diplomates refusent de se rendre à leurs postes depuis que M. Salloukh a tenté de casser la décision de M. Mitri en matière de nominations. À cet effet, le Conseil des ministres a pris le parti du ministre des Affaires étrangères par intérim, arguant du fait que M. Salloukh ne peut pas agir de façon discrétionnaire et sélective en choisissant de reprendre ses fonctions quand il le souhaite et dans des cas précis seulement. Les divergences de vues entre les deux ministres ont porté sur deux postes principaux : la direction des affaires politiques et la direction des affaires administratives. Si le Conseil des ministres a entériné le choix de M. Mitri, c’est parce que celui-ci a tenu compte de l’équilibre confessionnel et du critère de l’ancienneté, sans compter qu’il avait effectué les consultations de rigueur avant de prendre sa décision. En ce qui concerne le déplacement du président Émile Lahoud à New York où il doit participer à l’Assemblée générale de l’ONU, le Conseil des ministres a pris connaissance d’un tableau comparatif établi par la direction générale de la présidence de la République, suite à une recommandation du gouvernement pour la réduction des dépenses. Le séjour du président et de la délégation qui l’accompagne a été fixé à 8 jours au lieu de 11 et la délégation officielle sera composée d’une cinquantaine de personnes au lieu de près de 80. Le nombre de voitures et de téléphones réservés aux membres de la délégation a été également réduit. Le voyage ne doit plus coûter que 270 000 dollars.
Le Conseil des ministres a confirmé les nominations diplomatiques décidées par le ministre des Affaires étrangères par intérim, Tarek Mitri, et rejeté les contre-nominations du chef de la diplomatie démissionnaire, Faouzi Salloukh. Il n’a pas pris de décision au sujet du réseau téléphonique parallèle établi par le Hezbollah au Liban-Sud – réseau qui s’étend d’ailleurs...