Actualités - CHRONOLOGIE
Hajj Hassan se déchaîne contre Joumblatt et Geagea, et évoque le « silence des autres pôles du 14 Mars » Raad : « Nous attendons qu’une fraction libanaise tranche et se décide, soit pour la stabilité, soit pour la partition »
le 28 août 2007 à 00h00
C’est une attaque médiatique en règle à laquelle se son livrés les caciques du Hezbollah hier contre la majorité au pouvoir (notamment le tandem Joumblatt-Geagea) et contre l’Administration américaine. Une attaque dont on retiendra l’appel lancé à « une fraction libanaise », sans que l’identité de celle-ci ne soit définie le moins du monde, afin qu’elle prenne « une décision » dont dépendra, selon le chef du bloc parlementaire du parti de Dieu, l’avenir du pays : « Soit le retour à la stabilité, l’élection d’un président et la formation d’un gouvernement d’union, soit la partition. »
Mohammad Raad a commencé par soutenir que « ceux qui n’acceptent pas la logique du partenariat n’ont pas le droit de demander à ceux qu’ils refusent de considérer comme des partenaires, de lui assurer le quorum des deux tiers pour l’élection présidentielle. Vous êtes en train de prendre le pays et ses habitants à l’aventure et vous n’aurez pas de chef d’État », a-t-il lancé, s’adressant aux leaders de la majorité, avant de leur faire comprendre que, s’ils veulent bénéficier du quorum des deux tiers, il leur faudra « s’entendre » avec l’opposition. « Sinon, il ne sera pas élu pour présider le pays, mais désigné comme mandataire de son gang pour parachever le projet de division du pays », a-t-il même ajouté, estimant que le Hezbollah et ses alliés ont constitué, « depuis un an et demi, un barrage face aux tentatives de semer la discorde au Liban, face aux projets partitionnistes et à la volonté d’imposer des tutelles. Toutes les tentatives visant à fissurer ce barrage ont échoué, les failles commencent d’ailleurs à apparaître dans leurs rangs », a ajouté le député hezbollahi, affirmant que l’alliance du 14 Mars « ne représente plus la majorité ».
Et après avoir rendu un hommage dithyrambique à Nabih Berry, « le président de la résistance politique », Mohammad Raad, a relevé que le pays arrive « à une échéance charnière, et nous continuons à faire montre d’une patience jamais vue jusque-là, uniquement pour préserver ce pays et sauvegarder la coexistence. Mais nous attendons une prise de position de la part d’une faction libanaise, que je ne vais pas citer ici, et c’est cette prise de position qui tranchera : soit nous reviendrons vers la stabilité, la réunification des institutions, l’accord sur un président de la République et la formation d’un gouvernement d’union nationale, soit vers la partition. Il est demandé à cette fraction de prendre sa décision et de donner ses orientations à ceux qui cherchent à se protéger en son giron », a-t-il dit, sans plus de détails.
Hasard ou coïncidence, le député Hussein Hajj Hassan s’est déchaîné contre Walid Joumblatt et Samir Geagea : « Nous avons longtemps payé le prix, les habitants de la Montagne continuent à payer le prix du déplacement à cause des pratiques de Joumblatt et de Geagea. Existe-t-il des déplacements de population ailleurs que dans les régions où Geagea et Joumblatt ont mené à bien leur projet ? Et qui d’autre qu’eux deux refuse aujourd’hui le règlement et s’obstine à perpétuer la crise au Liban à l’ombre du silence des autres pôles du 14 Mars ? » s’est-il demandé, avant d’affirmer qu’un quorum de la moitié plus un « n’épargnera pas le Liban », et qu’il est « impossible désormais de penser le moindre bien d’une équipe qui gouverne avec le soutien de Bush ». Pendant ce temps, son colistier Hassan Fadlallah martelait que la seule solution serait de « retourner à l’esprit du partenariat et de l’entente », et menaçait que l’opposition « prendra les mesures adéquates face à toute action unilatérale de l’équipe au pouvoir ».
Enfin, le responsable hezbollahi pour le Liban-Sud, Nabil Kaouk, a tiré à boulets rouges contre l’Administration Bush, « qui ne cherche, à travers le Liban, qu’à servir les intérêts israéliens. Elle ne respecte ni la souveraineté ni les intérêts libanais et elle est responsable de tous les massacres perpétrés par l’État hébreu au Liban », a-t-il ajouté. « Nous défendons la souveraineté et la dignité de ce pays, voilà pourquoi nous sommes la cible de la plus large et de la plus énorme attaque politique américaine, soutenue par les résolutions de la communauté internationale… Mais nous ne reculerons pas et nous ne permettrons pas à Bush d’avoir la décision finale au Liban », a-t-il répété.
C’est une attaque médiatique en règle à laquelle se son livrés les caciques du Hezbollah hier contre la majorité au pouvoir (notamment le tandem Joumblatt-Geagea) et contre l’Administration américaine. Une attaque dont on retiendra l’appel lancé à « une fraction libanaise », sans que l’identité de celle-ci ne soit définie le moins du monde, afin qu’elle prenne « une...
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