M. Gonzales a annoncé dans une brève déclaration publique que sa démission prendrait effet le 17 septembre, mais sans un mot...
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États-Unis - Deux semaines après la démission de Karl Rove, Alberto Gonzales, très critiqué, jette l’éponge Bush perd un autre de ses fidèles, son ministre de la Justice dans la tourmente
le 28 août 2007 à 00h00
Le président américain George W. Bush, assiégé par ses adversaires, a perdu hier un autre de ses fidèles, son ministre de la Justice Alberto Gonzales, qui a démissionné après avoir été pendant plusieurs mois la cible privilégiée des attaques démocrates.
M. Gonzales a annoncé dans une brève déclaration publique que sa démission prendrait effet le 17 septembre, mais sans un mot sur les controverses dont il était assailli. Premier Hispanique à devenir ministre de la Justice des États-Unis, il s’est contenté de dire qu’il avait « vécu le rêve américain ». M. Bush a soutenu jusqu’au bout son ministre et, dans la cohabitation de plus en plus tendue avec les démocrates, s’en est durement pris à ses adversaires. Cette démission représente pourtant un soulagement pour son Administration, estiment les analystes.
Alberto Gonzales, compagnon de longue date de M. Bush, le servait déjà quand il était gouverneur du Texas et il était l’un des derniers encore présents depuis les premières heures de l’actuelle présidence. Comme conseiller à la Maison-Blanche puis comme ministre à partir de 2005, il passait pour l’un des plus zélés à élaborer, à mettre en œuvre ou à légitimer les politiques de l’administration, y compris les plus controversées : les méthodes d’interrogatoire des prisonniers de la « guerre contre le terrorisme », dénoncées comme des actes de torture par leurs détracteurs, leur détention à Guantanamo, leur jugement par des tribunaux d’exception ou encore les écoutes secrètes de citoyens américains. Depuis que les adversaires démocrates de M. Bush ont pris la majorité au Congrès en janvier, il était devenu une espèce d’homme à abattre dans une Administration qui se croirait au-dessus des lois.
Deux semaines après la démission de l’éminence grise de M. Bush, Karl Rove, M. Gonzales poursuit une longue série de départs, à moins d’un an et demi de la fin de l’ère Bush. Mais il s’est retrouvé pris ces derniers mois dans la tourmente du scandale des écoutes sans mandat de la justice. Il était aussi accusé d’avoir joué un rôle primordial dans l’éviction de procureurs fédéraux. M. Gonzales a été passé au grill par les commissions parlementaires, et les démocrates ont sérieusement remis en cause la sincérité de ses témoignages. Mais il était aussi critiqué jusque chez ses amis républicains.
M. Bush a toujours soutenu M. Gonzales. Il a dit hier avoir accepté « avec réticence » la démission d’un conseiller « devenu un ami proche », d’un homme qui a fait un travail « remarquable » quand il était conseiller à la Maison-Blanche et qui a joué un « rôle crucial » dans les politiques menées au nom de la « guerre contre le terrorisme ». « Il est triste que nous vivions à une époque où on empêche une personne douée et honorable comme Alberto Gonzales d’accomplir une tâche importante parce que son nom respecté est traîné dans la boue pour des raisons politiques », a dit M. Bush à Waco (Texas, Sud).
Avec la menace d’enquêtes parlementaires, sa situation risquait pourtant de devenir intenable alors que M. Bush se prépare à une rentrée difficile, dominée par la querelle sur l’engagement américain en Irak. Les démocrates se sont réjouis de la nouvelle. « Mieux vaut tard que jamais », a dit le candidat à la présidentielle John Edwards. Le sénateur démocrate Chuck Schumer a assimilé le ministère sous M. Gonzales à un « navire en perdition ». Le remplacement de M. Gonzales pourrait donner lieu à de nouvelles joutes. Le nom de Michael Chertoff, le ministre de l’Intérieur, était avancé hier. M. Bush s’est contenté de dire qu’il avait demandé à Paul Clement d’assurer l’intérim. M. Clement représente le gouvernement devant la Cour suprême.
Le président américain George W. Bush, assiégé par ses adversaires, a perdu hier un autre de ses fidèles, son ministre de la Justice Alberto Gonzales, qui a démissionné après avoir été pendant plusieurs mois la cible privilégiée des attaques démocrates.
M. Gonzales a annoncé dans une brève déclaration publique que sa démission prendrait effet le 17 septembre, mais sans un mot...
M. Gonzales a annoncé dans une brève déclaration publique que sa démission prendrait effet le 17 septembre, mais sans un mot...
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