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Maliki « nous quittera peut-être bientôt », réaffirme le chef de la diplomatie française Kouchner contraint de s’excuser après avoir demandé la démission du Premier ministre irakien

Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a dû s’excuser lundi pour avoir demandé la démission du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, un faux pas gênant après son déplacement à Bagdad censé marquer une nouvelle approche de Paris en Irak. Le ministre français des Affaires étrangères est revenu sur la polémique qui l’a opposé au Premier ministre irakien, en déclarant plus tard dans la journée que ce responsable « nous quittera peut-être bientôt ». «Si le Premier ministre (irakien) veut que je m’excuse pour avoir interféré dans les affaires irakiennes de façon aussi directe, je le fais volontiers », a déclaré Bernard Kouchner, qui s’est dit « désolé » sur la radio française RTL. Nouri al-Maliki avait réclamé dimanche des excuses de la France, et également dénoncé la sénatrice américaine Hillary Clinton ainsi qu’un autre sénateur américain, Carl Levin, qui ont aussi réclamé son départ. Bernard Kouchner s’exprimait peu avant le discours-programme de politique étrangère du président Nicolas Sarkozy qui a rendu un hommage appuyé à celui dont il a fait le symbole de son gouvernement « d’ouverture », affirmant travailler avec lui « en totale confiance ». Dans des propos peu habituels de la part d’un responsable français, M. Kouchner, l’ancien « French doctor » réputé pour son franc-parler, avait estimé que « beaucoup de gens pensent que le Premier ministre devrait être changé ». M. Kouchner évoquait même pour la succession Adel Abdel Mahdi, un des vice-présidents irakiens, qui a fait ses études en France. « J’aurais dû dire “on m’a dit que” mais tout ça n’a aucune importance par rapport à ce qu’on fait là-bas. Je me suis excusé. J’ai dit pardon », a-t-il encore déclaré à la presse à l’issue du discours de M. Sarkozy. « Mais encore une fois ça ne change rien aux faits. Je ne suis pas le seul qui présente quelques critiques devant un foyer de tension et des exactions quotidiennes qui indignent le monde », a-t-il toutefois dit sur RTL. Des propos qui rejoignent implicitement les critiques de Washington, pour qui M. Maliki est incapable d’engager une réconciliation entre chiites, sunnites et Kurdes. Cette polémique, quelques jours après le déplacement surprise de M. Kouchner à Bagdad, risque de brouiller la volonté de Paris d’ouvrir une nouvelle étape dans ses relations avec l’Irak. Cette visite était la première d’un membre du gouvernement français depuis l’invasion de ce pays par les forces américaines en 2003, à laquelle la France, sous la présidence de Jacques Chirac, s’était fermement opposée. S’exprimant dans l’après-midi lors d’un discours devant les ambassadeurs de France réunis à Paris, M. Kouchner a de nouveau évoqué la question d’un possible départ de M. Maliki. M. Kouchner a relevé les « inévitables objections » suscitées par sa récente visite à Bagdad « en particulier celle du Premier ministre, auquel j’ai présenté mes regrets ce matin, et qui peut-être nous quittera bientôt ». « Je suis allé à Bagdad pour écouter les Irakiens, pour porter au peuple et aux dirigeants un message de solidarité », a poursuivi M. Kouchner. « Il est difficile de savoir sur quoi débouchera cette visite. Mais je sais que cette démarche humaine – le premier moment de la politique – a été appréciée », a-t-il déclaré. Enfin, le Parti socialiste a lui accusé M. Kouchner « d’amateurisme le plus complet ».
Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a dû s’excuser lundi pour avoir demandé la démission du Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, un faux pas gênant après son déplacement à Bagdad censé marquer une nouvelle approche de Paris en Irak. Le ministre français des Affaires étrangères est revenu sur la polémique qui l’a opposé au Premier ministre irakien, en...